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Le coût à terme du développement de l'énergie éolienne on-shore en Wallonie

  • Session : 2011-2012
  • Année : 2011
  • N° : 231 (2011-2012) 1

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  • Question écrite du 05/12/2011
    • de EERDEKENS Claude
    • à NOLLET Jean-Marc, Ministre du Développement durable et de la Fonction publique

    Le plan national de renouvelables 2020 de la Belgique, montre que la production éolienne est en constante augmentation.

    Dans ce plan national, quelle est la quote-part prévisible de la Wallonie?

    Est-il exact que lorsque le pay-back period de l'investissement éolien est de 7 ans et que les CV sont attribués pour 15 ans, la « rente» (par analogie à la rente nucléaire) attribuée à cette filière est de 8 ans de CV ?

    Or il semble apparaître de l'examen des tableaux du plan national que rien que pour l'éolien, la « rente éolienne », d'ici à 2020 représentera, en Belgique, une somme de 7,7 milliards d'euros, ce qui, compte tenu de l'état des finances fédérales et des difficultés de former un Gouvernement fédéral peut paraître hallucinant et injustifié en période d'austérité budgétaire.

    Si la charge pour la Belgique devait être de 7,7 milliards d'euros à l'horizon 2020, quelle est la quote-part de la Wallonie qui veut développer l'éolien on-shore plus rapidement qu'en Flandre pour porter notre parc éolien à 1.000 éoliennes en 2020 ?

    A-t-on pu chiffrer le coût qui en résultera pour le budget régional, mais aussi pour les citoyens et les entreprises qui, sur leurs factures d'électricité, se voient comptabiliser les frais des filières vertes et notamment de la filière éolienne?

    Est-il concevable que l'on puisse connaître en Wallonie un prix de l'électricité qui soit, en 2020, 2 fois supérieur à celui pratiqué en France en fonction des choix énergétiques opérés par la Wallonie?
  • Réponse du 22/12/2011
    • de NOLLET Jean-Marc

    Comme je l’ai déjà expliqué à l'honorable membre en réponse à la question n°217, le plan d’action national pour les énergies renouvelables a été rédigé pendant le premier semestre 2010 et les chiffres ont du être construits sans que le « burden-sharing » n’ait pu être réalisé. On ne peut donc pas identifier dans le plan d’action national, une part wallonne, flamande ou bruxelloise spécifique, que ce soit pour l’ensemble des filières ou par filière spécifique telle que l’éolien.

    Par ailleurs, il n’est pas pertinent de comparer les objectifs des entités fédérées en matière d’éolien et d’en tirer des conclusions trop rapides. En effet, chaque entité est libre de réaliser son objectif avec le mix de renouvelables qui convient le mieux à son contexte géographique et économique. Notons, par exemple, que même si le vent est plus important en Flandre, la densité de peuplement élevée y rend peut-être l’installation d’éoliennes plus difficile.

    L’estimation par l'honorable membre de la ‘rente’ qui serait perçue par le secteur éolien est erronée. En effet, sur la base des hypothèses économiques de la proposition de la CWaPE (CD-11i29-CWaPE-353) du 6 octobre 2011, et à partir de l'outil de simulation développé par l’ICEDD pour le compte du S.P.W., le temps de retour sur investissement (payback time) du grand éolien on-shore est de l'ordre de 12 ans et non de 7 ans.  Par ailleurs, il est tout à fait normal et même nécessaire que, pour des technologies, une rentabilité minimale soit assurée durant l’ensemble de la durée de vie de l’installation.

    Le bon rapport coût-efficacité de l’éolien a constitué un élément important de la décision du Gouvernement wallon d’une contribution de 4.500 GWh de productible éolien dans l’objectif de 8.000 GWh d’électricité renouvelable sur sol wallon. Le tableau ci-après donne synthèse du coût relatif de l’éolien par rapport aux filières d’électricité renouvelable. Cette synthèse est issue de l’expertise du consortium ICEDD-Econotec.

    Coût relatif
    (grand éolien = indice 100)

    Grand éolien 100
    PV résidentiel 257,0
    PV tertiaire 269,6
    Cogen industrielle (5 MW) bois-énergie 75,6
    Cogen PME (0,5 MW) bois-énergie 181,5
    Cogen (0,5 MW) biométhanisation agricole 131,9


    L’impact du développement éolien sur le budget régional ainsi que pour le consommateur a effectivement été étudié et sera limité par l’action du gouvernement visant à adapter le mécanisme des certificats verts, en vue de garantir l’atteinte des objectifs d’électricité verte avec le meilleur rapport coût/efficacité.

    Enfin, la projection comparative entre le prix de l’électricité en Wallonie et celui pratiqué en France semble exagérée. A défaut d’informations plus précises de l'honorable membre concernant ces calculs, il m’est difficile de pouvoir apporter des éléments de réponse. Je le renvoie, à toutes fins utiles, aux documents publiés sur le site de la CWaPE concernant le prix de l’électricité en Wallonie. Pour le surplus, je terminerai en rappelant que le choix des énergies renouvelables est guidé par des impératifs économiques côtoyant des enjeux écologiques. En toute hypothèse, le coût de l’inaction est largement supérieur au coût de la transition énergétique vers une économie plus verte et durable. Les objectifs en la matière sont d’ailleurs partagés et soutenus par l’ensemble des Etats membres de l’Union européenne, dont la France qui s’est engagé à atteindre une part de 23% d’énergie renouvelable dans sa consommation finale en 2020.