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"Electrabel teste le "charbon vert" de 4Energy"

  • Session : 2011-2012
  • Année : 2011
  • N° : 245 (2011-2012) 1

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  • Question écrite du 15/12/2011
    • de EERDEKENS Claude
    • à NOLLET Jean-Marc, Ministre du Développement durable et de la Fonction publique

    « Electrabel teste le « charbon vert » de 4Energy », ainsi titrait « L'Echo » du 29 novembre 2011 en page 10.

    A en croire cet article signé par M. Vincent Georis, l'essai réalisé dans cette entreprise laisserait augurer des perspectives intéressantes.

    Monsieur le Ministre peut-il confirmer sur le plan énergétique l'intérêt de cette expérience et de ce nouveau produit appelé « biocoal ».

    Dans l'affirmative, la Région wallonne suit-elle de près ou a-t-elle suivi de près l'expérience en cours ?
  • Réponse du 06/01/2012
    • de NOLLET Jean-Marc

    Il convient tout d’abord de rappeler que 4Energy a pour objectif principal de valoriser la biomasse au travers d'unités de taille restreinte. 4Energy est le principal actionnaire de RENOGEN, fournisseur d'énergie (électricité, chaleur & biocoal). RENOGEN est installée dans le zoning de "Kaiserbaracke" (AMEL), zoning thématique réservé aux secteurs du bois et agroalimentaire. Ce zoning, en 2009, abritait 2 sociétés (en plus de RENOGEN) qui ne consommaient qu’une partie de l’énergie produite par cette dernière.

    4Energy a ensuite décidé de réaliser sur le site une unité de torréfaction de déchets de bois en vue de produire du charbon de bois. Ce charbon obtenu est ensuite fragmenté en poussière et réaggloméré sous forme de pellets à densité désirée. Pour ce faire, RENOGEN a demandé une aide à l’investissement afin de procéder à la mise en œuvre d’une unité de torréfaction à flux continu de septembre 2009 à janvier 2010. Globalement, l’objectif de RENOGEN (4Energy) est de fournir une énergie neutre d’un point de vue carbone, soit sous forme de chaleur ou d’électricité, soit sous forme de ‘biocoal’.

    Cette expérience est intéressante d’un point de vue énergétique et présente potentiellement un intérêt dans le cadre de la lutte contre le réchauffement climatique en évitant la combustion de charbon. Elle permet également une production locale de charbon de bois, évitant ainsi l’importation et permettant de soutenir l’emploi local.

    Le ‘biocoal’ produit a une densité énergétique équivalente à celle du charbon et son stockage ressemble lui aussi à cela du charbon. Cela lui permet de se substituer au charbon avec tous les gains CO2 que cela permet d’engendrer (neutralité du pellet torréfié en termes de CO2) lors de la valorisation énergétique. On peut remarquer aussi que par rapport au bois sous forme de pellet, le pellet de biocoal présente une densité énergétique 1.6 fois supérieure.

    Les gains par rapport au bois en pellets dus à la densification énergétique se mesurent par :
    - les facilités de stockage, et les facilités de manutention (pas de hangar ni de machine spéciale nécessaire) ;
    - la diminution du volume de transport (pour une même quantité d’énergie transportée : moins d’eau et de polluants, un camion est 1.6 fois plus petit si le chargement est du ‘biocoal’).
    En outre, le « biocoal » permet un remplacement avantageux du charbon qui provient de pays lointains.

    Les avantages liés à la densification sont à mettre en balance avec les pertes énergétiques se situant au niveau de la production puisqu’il faut consommer de l’énergie pour concentrer l’énergie du bois. Par ailleurs, il faut également veiller à assurer un équilibre entre les utilisations matière des résidus et déchets de bois, et les nouveaux projets d’utilisation énergétique de ces matières premières.

    La Wallonie suit le dossier via la DGO6 (sur les aspects aide à l’investissement) et la DGO4-énergie (sur les aspects opérationnels).