La présence de Maisons vertes en Région wallonne

• Session : 2011-2012
• Année : 2012
• N° : 313 (2011-2012) 1

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• Question écrite du 25/01/2012

  • de PECRIAUX Sophie
  • à NOLLET Jean-Marc, Ministre du Développement durable et de la Fonction publique
  
  À Bruxelles, les Maisons vertes sont des lieux d’accueil pour les enfants accompagnés de leurs parents ou d’un proche. Les enfants et leur « accompagnateur » sont accueillis dès la naissance jusqu’à l’âge de 4 ans.
  
  Ces Maisons vertes sont des lieux de rencontre, de parole, d’écoute et de partage.
  
  Pour les enfants, ce sont des lieux de socialisation afin de les préparer à l’entrée en crèche, à l’école et de manière plus générale dans la société.
  
  Pour les parents, le proche ou la personne qui accompagne l’enfant, c’est un endroit où ils peuvent passer du temps avec leur enfant (jouets, vélos, livres,…), rencontrer d’autres parents afin de partager leurs expériences mais également parler avec les accueillantes des joies vécues avec son enfant ou des inquiétudes engendrées par le fait d’être parent.
  
  Dans ces Maisons vertes, l’anonymat est garanti et une participation oscillant, selon les lieux, entre 2 et 3,50 euros est demandée par famille et par visite.
  
  Ce concept me semble intéressant puisqu’il permet d’allier rencontre, échange et écoute mais également de rompre l’isolement que peuvent ressentir certaines mamans après l’arrivée d’un enfant.
  
  De telles infrastructures existent-elles en Région wallonne ? Dans l’affirmative, de quelle manière sont-elles soutenues par la Région ?
  
  Dans la négative, de telles structures pourraient-elles voir le jour dans notre Région ?
  
  Je suis consciente que les difficultés économiques actuelles constituent un frein à la mise en place de telles structures mais n’est-il pas envisageable d’instaurer le concept des Maisons vertes dans des structures préexistantes en Région wallonne ?

• Réponse du 15/02/2012

  • de NOLLET Jean-Marc
  
  Il existe, au sein de la Fédération Wallonie-Bruxelles de nombreuses initiatives de type Maisons vertes ou similaires. Les Maisons vertes en Wallonie se situent dans la même lignée que celles présentes dans la Région bruxelloise et sont regroupées au sein d’une association wallonne des lieux d’accueil enfants – parents inspirés de la « Maison verte ». Cette association regroupe actuellement sept lieux.
  
  Pour rappel, La « Maison verte » est au départ une création de Françoise Dolto et de son équipe à Paris en 1979. Françoise Dolto n’a pas voulu une trop forte modélisation des lieux pour laisser les créations locales émerger, explique-t-on du côté de l’association wallonne. Ainsi l’appellation « Maison verte » ne sera pas utilisée comme telle. Mais libre à chacun de s’en inspirer. Ce que font, à la connaissance de l’association, une quinzaine de lieux d’accueil en Région wallonne.
  
  En introduction de sa charte, l’association wallonne rappelle en quelques mots quel était le projet de Dolto : « cette initiative de psychanalystes engagés dans la cité répondait à un souci de prévenir les effets négatifs des séparations mal préparées entre mère et enfant ». Concrètement, les lieux inspirés de la « Maison verte » sont des lieux d’accueil où l’enfant et son proche (parent, grand - parent, gardienne) viennent passer du temps, sans inscription, librement et dans l’anonymat. Aucune activité n’est programmée, le principe est basé sur la rencontre, le jeu, la parole, la socialisation en somme, tant de l’enfant que de l’adulte.
  
  Au travers de la charte qui les unit, les membres de l’association se définissent comme des lieux de prévention, des lieux où l’on nomme, et aussi comme des lieux où l'on « inter-dit… ». « En plus de la règle fondamentale [explique la charte associative, qui garantit à l’enfant la présence de l’adulte pendant toute la durée de l’accueil], il existe quelques règles de base, propres à chaque lieu. (...) Ces règles s’adressent autant à l’enfant confronté à des limites dans son exploration du monde, qu’à sa mère qui n’est pas la seule à décider pour lui. » On entre dans un espace différent du « chez-soi ».
  
  Lieux de socialisation, dispositifs qui ont aussi des effets sur « la parentalité (…) par de petits conseils échangés entre les adultes présents et par des questions élaborées avec les accueillants (…), où les parents poursuivent leur formation continuée commencée à la naissance de leur enfant ». Les accueillants sont là pour soutenir le parent, qui « est le premier à connaître », ou qui « s’il ne sait pas, va trouver ». Ils sont surtout ces tiers par rapport à l’enfant et à son proche, ni donneurs de conseils ou de recettes ni thérapeutes ou soignants.
  
  Les initiatives de type « Maisons vertes » et assimilées, ont été regroupées, sous l’appellation : «  lieux de rencontre enfants et parents » qui existent depuis plusieurs années. On constate une amplification de ce type de démarches, et un ajustement perpétuel des lieux aux besoins des enfants et des parents, qui sont une réponse adéquate pour certaines problématiques propres à la parentalité en général, et à certaines difficultés liées à l’inscription sociale, à la socialisation précoce des enfants, à la réappropriation par les parents de leurs compétences propres en matière d’éducation et de soin à leurs enfants.
  
  Le subventionnement de ces initiatives est diversifié : certaines reçoivent des subventions par la Wallonie, ou la Fédération Wallonie-Bruxelles, d’autres encore via l’ONE. De nombreux projets ont vu le jour à l’initiative d’une coordination d’institutions, tels que les Services de Sante mentale, les Planning familiaux, les CPAS, ONE, AMO, etc… Ces institutions ont, alors, délégué des travailleurs et certaines communes louent à bas prix ou mettent à disposition des locaux.
  
  A l’ONE, c’est la Direction Etudes et Stratégies de l’ONE qui poursuit la mission d’accompagnement de ces lieux depuis 2003 et participe à une réflexion globale sur le secteur des lieux de rencontre enfants et parents. Dans ce cadre, plus de 110 lieux de rencontre ont été recensés au sein de la Fédération Wallonie-Bruxelles, dont plus de 80 en Wallonie. Ce chiffre doit être considéré avec toute la prudence nécessaire au vu la mouvance du secteur.
  
  A ces lieux s’ajoutent, ceux développés dans les projets santé-parentalité des consultations ONE pour enfants et les initiatives organisées par la Ligue des Bébés.
  
  L’accompagnement, de la Direction Etudes et Stratégies de l’Office, peut prendre plusieurs formes notamment : des rencontres avec les porteurs de projets, des visites, contacts, organisation de journées d’échanges de pratiques et de réflexions,… Cet accompagnement permet, entre autres de mieux connaître l’ampleur et la diversité du secteur.
  
  En 2010 et en 2011, pour répondre à une demande du secteur et poursuivre sa mission d’accompagnement, l’ONE a organisé une journée d’échanges de pratiques et de réflexion à destination de ces lieux. Ces journées d’échanges ont été très positivement accueillies par le secteur qui estime qu’elles favorisent les contacts et les synergies entre les différents lieux de rencontre.
  
  Suite à ces rencontres, l’ONE et moi-même avons décidé de remettre sur pied un comité d’accompagnement, rassemblant tous les acteurs concernés pour travailler à la concrétisation des demandes émanant de ce secteur, notamment en terme de visibilité, de recherche financement récurrent, etc.
  
  En outre, l’ONE subventionne 18 lieux. Cette subvention a été renouvelée en 2011, suite à l’analyse des rapports d’activités transmis par ces derniers. Une attention particulière s’est portée sur la réponse des lieux à différents critères de qualité (1).
  
  Actuellement, le renouvellement de cette subvention pour 2012 est en cours, les rapports d’activités étant en cours d’analyse.
  
  
  
  (1) Avoir élaboré un projet d’accueil, l’adaptation à la spécificité des contextes et des publics, l’accessibilité, la qualité du cadre/de l’accueil, la réflexion sur les pratiques, le développement du travail en réseau, favoriser la participation des parents, les ressources