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Le nouveau cadre de référence éolien (5)

  • Session : 2011-2012
  • Année : 2012
  • N° : 495 (2011-2012) 1

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  • Question écrite du 10/02/2012
    • de EERDEKENS Claude
    • à HENRY Philippe, Ministre de l'Environnement, de l'Aménagement du Territoire et de la Mobilité

    N'est-il pas étonnant de constater que le nouveau cadre est introduit par ce préalable important « L'Union européenne a fixé à 20 % la part d'énergies renouvelables dans la consommation finale d'énergie d'ici 2020 » sans préciser que c'est l'Etat fédéral qui a pris les engagements de l'Etat membre Belgique et pour celui-ci une puissance éolienne globale de 4320MW, sans déterminer la part de l'offshore et le burden-sharing entre les Régions?

    Est-il exact que le nouveau cadre préconise le groupement d'éoliennes et les extensions des centrales existantes?

    Est-il exact qu'il serait donné quelques indications de placement de ces machines?

    Dans l'affirmative, quels sont les lieux préconisés et quand seront-ils accessibles à l'examen?

    Pour quelles raisons, tout cela est-il entouré d'un certain mystère alors qu'en matière d'environnement tant la Directive européenne que le décret wallon en matière d'informations obligent la communication à qui le demande de tous les éléments d'information?

    Faudra-t-il que les personnes intéressées doivent introduire un recours pour obtenir les informations souhaitées ou Monsieur le Ministre est-il disposé à jouer à livre ouvert ?

    Dans l'hypothèse où il ne veut pas jouer à livre ouvert, pour quelles raisons pratiques et quelles justifications peut-il donner quant au non respect des principes de transparence qui paraissent contraires à l'éthique tant vantée par la Région wallonne?

    Monsieur le Ministre peut-il préciser en quoi la recommandation de distance au point de vue énergétique serait compatible avec les conséquences des pertes par sillages extrêmement bien documentées dans la biographie internationale?

    Quelles sont les raisons objectives que peut donner Monsieur le Ministre à ce propos?
  • Réponse du 23/03/2012
    • de HENRY Philippe

    Il n’est pas étonnant que la Wallonie se fixe des objectifs en tant qu’entité fédérées dans la mesure où les objectifs européens, que l’état fédéral devra également respectés, sont visés. Le Gouvernement s’est engagé, à travers la DPR et par la décision du 10 février 2011, à tendre, à l’horizon 2020, à ce que 20% de la consommation finale d’énergie soit assurée par des sources renouvelables dont une production effective de 8 000 GWh d’électricité renouvelable produits sur sol wallon (1).

    Dans un souci de gestion parcimonieuse du territoire, il est exact que le groupement d’éolienne et l’extension de parcs existants sont préconisés.

    Comme je l’ai déjà expliqué, le cadre de référence n’est qu’une partie du chantier éolien et il doit donc être compris comme l’un des quatre fondements de la politique éolienne future : les objectifs, le CDR, la carte et le décret.

    Le travail de la carte et du décret est cours. La concrétisation du CDR est davantage avancée puisqu’en décembre dernier, le gouvernement a pris acte du projet et ce dernier est cours de consultations.

    Ainsi que je l’ai indiqué, le rôle du CDR sera de guider les décisions jusqu’à l’adoption du décret et de définir les critères qui seront traduits dans la carte. Il a donc valeur d’orientation alors que la carte bénéficiera d’une valeur décrétale. Les procédures de consultations du public seront donc respectées le moment venu. Il n’y a pas lieu de parler de manque de transparence dès lors que le travail est toujours en cours.

    Pour ce qui est de l’aspect technique, la distance entre éoliennes, les distances préconisées dans le cadre de référence n’entraînent en moyenne que des pertes de 4 à 5% de rendement, en fonction de la direction des vents dominants, de la topographie et de la densité du parc (plus le parc est grand, plus l’effet cumulatif est important). Elles représentent une norme optimale, dans la mesure où il est nécessaire de trouver un juste équilibre entre contraintes techniques (distances minimales à respecter), contraintes environnementales (cadre de vie, paysage, biodiversité, …) et contraintes énergétiques (maximisation du gisement éolien).

    Par ailleurs, il me faut nuancer vos affirmations relatives aux études sur les conséquences de l’effet de sillage. En effet, l’étude publiée en mai 2011 et réalisée par deux chercheurs, Charles Meneveau (Baltimore, USA) et Johan Meyers (Leuven, BE), mettant en évidence que la distance optimale devrait être plus importante, est basée sur des simulations réalisées sur des machines d’une puissance nominale de 5MW. Or cette puissance nominale n’est en général pas installée en Région wallonne où la puissance moyenne des éoliennes est de 2.92 MW (au 17.07.2011).



    (1) L’objectif de 20% comporte, outre les 8 000 GWh d’électricité renouvelable sur sol wallon (dont l’éolien terrestre), les contributions respectives de la part wallonne de l’éolien off-shore, des renouvelables dans le transport et de la chaleur issue de sources renouvelables.