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Le nouveau cadre de référence éolien (16)

  • Session : 2011-2012
  • Année : 2012
  • N° : 512 (2011-2012) 1

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  • Question écrite du 15/02/2012
    • de EERDEKENS Claude
    • à HENRY Philippe, Ministre de l'Environnement, de l'Aménagement du Territoire et de la Mobilité

    Le 11 octobre 2008, le Professeur Feltz signalait dans un colloque éolien à Ciney que sa cartographie positive (jamais acceptée par la Région wallonne) comportait 41 sites venteux de 5 éoliennes de 3MW.

    Il y a actuellement 250 éoliennes en Wallonie et Monsieur le Ministre souhaite d'ici 2020 en implanter 1.000.

    Si 1.000 éoliennes il devait y avoir en Wallonie, l'hypothèse de la saturation est-elle vérifiée ?

    Monsieur le Ministre a-t-il la volonté d'autoriser l'implantation d'éoliennes dans des sites à peine venteux ?

    Sur quels critères précis et chiffrés a-t-il l'intention de se baser pour sélectionner ces sites, alors que la Wallonie ne dispose, au contraire de la France, que d'un seul régime de vent, assez médiocre?

    Pour quelles raisons Monsieur le Ministre n'a-t-il pas accepté les conclusions des études de cartographie positive du Professeur Feltz ?
  • Réponse du 09/03/2012
    • de HENRY Philippe

    Pour rappel, je dois préciser que cette cartographie ne vise que les contraintes territoriales et environnementales et est considérée comme une carte « négative » en ce qu’elle n’identifie pas les zones propices en tenant compte par exemple du potentiel venteux, ni de la proximité et de la capacité du réseau.

    L’étude que l'honorable membre évoque n’a jamais été validée par le gouvernement précédent, et, est sans valeur juridique.

    Au contraire du travail de cartographie positive, décidé par ce gouvernement, qui est en cours et devrait être présenté au gouvernement au printemps.

    Le nouveau Cadre de référence a notamment pour objectif de mettre en place les conditions optimales pour permettre la réalisation de l’objectif des 4 500 GWh éoliens en 2020 dans un souci de meilleure intégration paysagère possible, en respectant la Convention européenne de Florence, et en évitant l’effet de saturation visuelle. C’est la raison pour laquelle, afin de limiter la dispersion des éoliennes et donc la consommation d’espace, il est question que le futur Cadre veille à appliquer le principe de regroupement : il privilégiera les clusters, les parcs de minimum 5 éoliennes et les extensions de parcs existants.

    Ce principe de regroupement, ainsi que le développement de parcs le long d’infrastructures existantes, permettra de maintenir intacts de vastes zones à qualité patrimoniale et des paysages remarquables, de sorte à préserver l’aspect authentique de nombreux sites paysagers.

    Afin d’éviter l’effet de saturation visuelle, et donc la sensation d’encerclement, le nouveau Cadre de Référence envisage de garantir pour chaque village un azimut de 130° minimum sans éolienne.
    Pour rappel, en 2009, on constatait, en Europe, qu’en termes de densité de parc éolien, la Belgique était en 15e position avec 52 kW/1 000 hab (1) alors que le Danemark culminait à 627 kW/1 000 hab et l’Espagne à 415 kW/1 000 hab. Même en considérant que ce même taux est de 100 kW/1 000 hab aujourd’hui en Belgique (1078 MW pour 11 millions d’hab.), nous sommes encore loin d’une densité excessive.

    Sur la question du vent, je dois contredire les affirmations de l'honorable membre sur le potentiel venteux médiocre de la Wallonie. Notre région présente des conditions de vents permettant de très bonne potentialité de productible annuel par éolienne. Ainsi, 75% du territoire présente un potentiel de production supérieur à 4,3 GWh/an, soit un potentiel exploitable. La moitié présente un potentiel supérieur à 4,5 GWh/an et un tiers supérieur 4,6 Gwh/an.

    La carte en cours intègre donc non pas les vitesses de vent moyennes, mais la qualité du vent, c’est-à-dire la distribution des vitesses de vent. Il est important de rappeler qu’une même vitesse de vent moyenne peut cacher des distributions de vent différentes et donc se traduire par des productibles très différents (l’énergie contenue dans le vent étant notamment fonction de la vitesse du vent calculée au cube de sa puissance).



    (1) Baromètre Eurobserv’ER, 2009