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Les différents labels wallons

  • Session : 2011-2012
  • Année : 2012
  • N° : 357 (2011-2012) 1

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  • Question écrite du 28/02/2012
    • de PECRIAUX Sophie
    • à DI ANTONIO Carlo, Ministre des Travaux publics, de l'Agriculture, de la Ruralité, de la Nature, de la Forêt et du Patrimoine

    Les labels se sont multipliés ces dernières années, chaque acteur du marché tentant de sortir son épingle du jeu en mettant en avant tantôt des caractéristiques environnementales, tantôt des caractéristiques sanitaires potentiellement attribuées à son produit. Face à cela, le consommateur ne sait plus où donner de la tête et, par ailleurs, force est de constater que très régulièrement, il s’avère que le cahier des charges qui encadre le label est fort mince et que le contrôle et l’attribution ne sont pas garantis par un organisme indépendant. En Wallonie, les initiatives se sont également multipliées, allant jusqu’à créer une semaine de la frite.

    Sous la précédente législature, l’Agence wallonne pour la promotion d’une agriculture wallonne de qualité avait été chargée par le Gouvernement wallon, dans le cadre de son « Contrat d’Avenir » de faire connaître la marque collective EQWALIS.

    Le but de cette marque était de mettre l'accent sur la qualité locale, la mise en avant des succès wallons et le partenariat public-privé.

    Son objet était de distinguer des produits dans les domaines agricole, horticole, forestier et alimentaire comme provenant du territoire wallon et pourvus d'une qualité différenciée exprimée dans des cahiers des charges spécifiques par produit ou groupe de produits.

    L'Agence s'appuyait sur onze conseils de filière : viande bovine, porcine, ovine et caprine, avicole et cunicole, lait, pomme de terre, horticole non comestible, horticole comestible, grandes cultures, piscicole et agriculture biologique.

    Dans le budget 2004, une partie de la subvention de cinq millions d’euros pour l’APAQ-W a été attribuée à la promotion de la marque EQWALIS notamment au travers de campagnes de promotion couplées avec des actions dans la grande distribution.

    En réponse à une question parlementaire, le Ministre Lutgen affirmait qu’il travaillait avec le CRIOC pour pouvoir développer la promotion en fonction des consommateurs et pas en fonction de choix. Il comparait la Wallonie à nos pays voisins et il mettait en évidence le fait que nous avions une production de haute qualité en Région wallonne et qu’EQWALIS, dans ce contexte, était de très haute qualité et permettait de toucher certains consommateurs voulant choisir leurs produits en parfaite connaissance de cause. Il précisait qu’il irait de l’avant pour qu’EQWALIS puisse prendre largement son envol comme cela avait été décidé par le Gouvernement.

    Qu’en est-il advenu de la marque Eqwalis ?

    Si elle a disparu, comment Monsieur le Ministre explique-t-il le phénomène ?

    A-t-il fait le recensement de toutes les initiatives de labellisation en cours aujourd’hui ? Sait-il qui sont les initiateurs/promoteurs de ces labels ?

    Si oui, quel est le bilan que Monsieur le Ministre dégage de cette enquête ?

    Sinon a-t-il l’intention de faire cet inventaire ?

  • Réponse du 15/03/2012
    • de DI ANTONIO Carlo

    La marque collective « Equalis Produits de Wallonie » a été créée en 2004 pour remplacer le label de Qualité wallon, initié en 1989 mais en contradiction avec les exigences européennes.

    L’objectif : pouvoir continuer à identifier une qualité différenciée wallonne dans le domaine agricole et alimentaire en dehors du système européen des indications géographiques (Appellation d’Origine protégée-AOP, Indication géographique protégée-IGP), seul système désormais admis pour reconnaître officiellement une qualité liée à une origine géographique.

    Pour bénéficier de la marque Equalis, un produit devait être de qualité différenciée et d’origine wallonne.

    Quatorze cahiers des charges ont été agréés de mai à juin 2004 pour l’utilisation de la marque collective Equalis. Ensuite, la marque a périclité pour ne plus être utilisée du tout par les opérateurs wallons agréés depuis 2006. En un an et demi, la marque n’avait réussi qu’une très légère pénétration sur le marché de la production agricole wallonne.

    Différentes raisons expliqueraient cet échec, notamment :
    - le manque de concertation préalable avec les secteurs concernés lors de sa mise sur pied (approche top down) ;
    - la connotation régionale trop marquée dans la figuration de la marque, gênant certains distributeurs opérant sur le territoire national ;
    - une masse critique insuffisante pour beaucoup de productions ;
    - le flou dans les critères d’octroi de la marque entraînant une reconnaissance de cahiers des charges de niveaux trop disparates et créant ainsi la confusion, et la désaffection de certains promoteurs de produits positionnés haut de gamme ;
    - la présence historique, et donc la concurrence, de produits de bouche étrangers à forte notoriété dans la grande distribution.

    Un bilan des différentes reconnaissances officielles a été réalisé en 2011, sans prendre en compte les labels privés, qui n’entrent pas dans les compétences wallonnes mais bien fédérales.

    Hors systèmes de qualité européens, la qualité différenciée « wallonne » s’applique à la production intégrée de fruits à pépins et à la production de qualité différenciée donnant accès aux aides majorées à l’investissement. Pour émarger à la qualité différenciée, les produits doivent être obtenus selon un cahier des charges reconnu, répondant à des exigences minimales définies par le Ministre de l’Agriculture. A ce jour, des exigences minimales ont été fixées pour le secteur porcin et pour le secteur de la volaille.

    Dans le secteur porcin, neuf cahiers des charges ont été reconnus. En volailles, quatre cahiers des charges élaborés en application de des critères minimaux de qualité différenciée sont en cours d’examen.