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Les piscines chauffées au bois

  • Session : 2011-2012
  • Année : 2012
  • N° : 292 (2011-2012) 1

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  • Question écrite du 02/03/2012
    • de SAUDOYER Annick
    • à ANTOINE André, Ministre du Budget, des Finances, de l'Emploi, de la Formation et des Sports

    Après près de deux ans de travaux, la piscine tropicale de la commune de Durbuy a été inaugurée il y a un peu plus de six mois. Outre l'isolation des murs et des plafonds ainsi que la rénovation des bassins, des douches et des vestiaires qui sont des travaux relativement classiques dès lors qu'il est question de rénover une piscine, les installations ont également été dotées d'une nouvelle chaudière.

    Cette dernière est d'ailleurs assez particulière puisqu'il s'agit d'une chaudière aux plaquettes de bois d'une puissance de 500 kW, qui devait permettre à la base d'économiser 120.000 litres de mazout par an sur une consommation estimée, avant cela, à 170.000 litres par an. Des chiffres qui parlent d'eux-mêmes, l'économie réalisée est significative!

    Mais disposer d'une piscine chauffée au bois présente d'autres avantages. Tout d'abord, une telle chaudière permet d'éviter le rejet de quelque 324 tonnes de C02 par an. De plus, les plaquettes de
    bois utilisées pour le chauffage sont issues de Wallonie, d'où une nouvelle économie d'énergie et une collaboration avec les sociétés de la région.

    Ce procédé offrant les avantages évoqués ci-avant, quels sont à la connaissance de Monsieur le Ministre les inconvénients liés à ce type d'installation ? La Wallonie compte-t-elle d'autres piscines dotées d'une chaudière aux plaquettes de bois ?

    Une piscine communale chauffée au bois représente-t-elle l'avenir ? Des aides particulières peuvent-elles être accordées par les services de Monsieur le Ministre aux communes qui souhaiteraient s'équiper d'une telle chaudière ?
  • Réponse du 05/04/2012
    • de ANTOINE André

    Je remercie l'honorable membre de l’intérêt qu’elle porte aux infrastructures sportives telles que les piscines, qui constituent un formidable outil social d’accès à la pratique sportive.

    On peut dénombrer quelque 150 piscines installées sur le territoire wallon ; parmi elles, 92 installations concernent le secteur couvert par Infrasports (subsidiable par Infrasports).
    Le constat dressé par Infrasports sur ces 92 piscines est alarmant :
    - inadaptation et vétusté des équipements existants ;
    - non conformité en matière de sécurité et d’hygiène (santé publique) ;
    - mauvaise efficacité énergétique.

    A ces constats, on peut ajouter les éléments suivants :
    - le coût de construction des piscines explose ± 15 à 20 millions d’euros par infrastructure (partie sportive et partie ludique) ;
    - des performances, des contraintes (sécurité/hygiène) de plus en plus importantes sont imposées aux gestionnaires, notamment par la Région ;
    - la philosophie des piscines a changé : au départ, elles étaient uniquement utilisées pour la natation – aujourd’hui, ce sont de véritables complexes dédiés au sport mais aussi à la détente, aux loisirs, à la famille, la relaxation et la remise en forme ;
    - le décret mission de la Communauté française définissant les missions prioritaires de l’enseignement impose aux enfants de 6e primaire de savoir nager ;
    - la demande de la population ne cesse de croître (cfr l’étude du CRISP sur les pratiques et les consommations culturelles en Communauté française).

    Depuis le début de cette législature, grâce à mon Plan piscine, j’ai déjà octroyé pour un total de 32 553 640 euros de subsides pour des rénovations et constructions de piscines en Wallonie.

    Le SPW Infrasports a consacré en 2010 une étude visant à l’amélioration des performances énergétiques des infrastructures sportives. Une étude similaire axée sur les piscines est disponible depuis le Salon des Mandataires 2012.
    En effet, une documentation technique (sous forme de CD Rom) d’aide à l’amélioration des performances énergétiques des piscines est, depuis peu, mise à la disposition des Villes, communes et concepteurs de projets.



    L'honorable membre m’interroge sur le chauffage au bois.

    Les piscines, tout comme les maisons de repos ou les hôpitaux présentent la particularité d’avoir des besoins énergétiques thermiques (Chauffage et eau chaude sanitaire) élevés et quasiment stables tout au long de l’année. Comme les chaufferies au bois doivent idéalement être dimensionnées et éventuellement équipées « d’artifices » (ballons hydro-accumulateurs notamment) pour leur permettre de fonctionner le plus possible de façon ininterrompue tout au long de l’année ; elles se prêtent particulièrement bien à ce type de consommateurs. En effet, l‘amplitude entre les pointes de maximum et de minimum d’appel puissance est relativement faible ; cela permet généralement à la chaudière bois de couvrir de façon optimale l’intégralité de la saison de chauffe à elle seule ; autorisant par là, l’abandon total des sources d’énergies d’appoint ! C’est notamment le cas de la piscine de Chimay où il n’y a pas d’autre source d’énergie thermique.

    En ce qui concerne la piscine de Durbuy, l’ajout de ballons accumulateurs va très bientôt permettre d’optimiser la chaufferie pour couvrir 100 % des besoins thermiques grâce au bois.

    L’inconvénient le plus important est selon moi le stockage du bois. Cependant, les piscines disposent souvent d’espace dans les locaux techniques (cave, chaufferie…) et/ou aux alentours (parking, accès…) qui sont des facteurs favorables à l’implantation de chaufferie au bois et/ou à l’implantation du silo.

    Les chaudières au bois à alimentation automatique ont des rendements généralement compris entre 85 et 95 %. En utilisant les combustibles ad hoc et en leur permettant de fonctionner un maximum de temps dans leur plage de fonctionnement optimal, elles permettent une combustion parfaite. Les technologies de filtrations permettent d’être largement en dessous des normes d’émissions les plus strictes, notamment en matière de particules fines.

    Rappelons aussi que 1 000 litres de mazout remplacés par du bois, c’est environ 2,7 tonnes de CO2 évitées !

    Les projets bois-énergie étant susceptibles de remplacer l’intégralité des consommations en combustible fossile, ils sont donc particulièrement intéressants du point de vue de la réduction des émissions de CO2.

    Selon l’article 4 du décret du 25 février 1999 tel que modifié par le décret du 17 novembre 2005, le taux de la subvention pour l’installation d’une chaudière à bois est de 75 % du montant total de l’investissement.