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Les mamans adolescentes

  • Session : 2011-2012
  • Année : 2012
  • N° : 106 (2011-2012) 1

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  • Question écrite du 02/03/2012
    • de SIMONIS Isabelle
    • à TILLIEUX Eliane, Ministre de la Santé, de l'Action sociale et de l'Egalité des chances

    Différents articles de presse ont fait état, dernièrement, de chiffres liés aux accouchements de la part de mamans adolescentes en Communauté française pour l'année 2010.

    Ces chiffres précisent, par ailleurs, que 1.250 adolescentes sont devenues mère entre 16 et 19 ans et que 50, encore, ont donné naissance entre 12 et 15 ans. Les zones de Charleroi, Thuin, Dinant, Huy et Liège sont les plus visées. Outre les risques de santé particulièrement importants pour les bébés issus de ces accouchements, ces situations laissent entrevoir des difficultés importantes pour ces adolescentes en milieu familial et posent également la question de l'accompagnement à donner aux bébés.

    Madame la Ministre peut-elle me confirmer les chiffres repris ci-dessus ? Ces chiffres sont-ils en augmentation par rapport aux années précédentes ? Quelles sont les actions et moyens menés en vue de sensibiliser, d'accompagner et d'encadrer les familles vis-à-vis de ces situations?
  • Réponse du 28/03/2012 | Annexe [PDF]
    • de TILLIEUX Eliane

    En 2009, le Centre d’Epidémiologie Périnatale (ASBL) a rapporté 1 429 accouchements en Wallonie chez des mères de 15 à 19 ans et 12 avant 14 ans.

    Les grossesses avant 16 ans restent une exception. Elles concernent moins d’une fille sur mille (moyenne sur 5 ans) et sont plus fréquentes dans les grandes villes et leurs abords : Seraing plus que Liège, Châtelet plus que Charleroi, La Louvière, Tournai.

    En ce qui concerne les jeunes filles de 16 et 17 ans, 71 communes belges sont concernées par une proportion de plus de 1% de leurs jeunes résidentes de cet âge qui accouchent. En Wallonie, les grandes villes mais surtout leurs périphéries semblent concernées : alentours de Liège, alentours et ville de Charleroi, région du Centre, Borinage plus que Mons.

    Quant à la proportion de naissances chez des mères de moins de 18 ans sur le total des naissances, la première commune belge est Chimay avec près de 3%. Charleroi arrive en 28e position avec 1,6%, juste avant Rixensart.

    L’évolution du nombre de naissances de 1987 à 1992 chez les mères de 14 à 17 ans par région montre une diminution. On remarque ensuite une remontée du nombre total de naissances chez les mères de jeune âge. Les courbes Flandre et Wallonie sont parallèles bien que ces naissances soient en chiffres absolus nettement plus élevées en Wallonie qu’en Flandre. (Voir graphique en annexe).

    Quant aux conséquences des grossesses précoces, il n’est pas néfaste pour la santé d’avoir des enfants entre 16 et 20 ans. C’est en effet la norme dans de nombreux pays et ça l’était en Europe il n’y a pas si longtemps.

    Socialement, ce n’est évidemment pas la même chose : l’obligation scolaire jusque 18 ans a sans doute contribué à mettre en lumière les grossesses dites adolescentes.

    Pour couper court aux clichés, il ne semble pas y avoir plus de petits poids de naissance, ni de prématurité, ni de poids élevé (>4Kg) que pour l’ensemble des naissances observées dans les maternités wallonnes.

    Parmi les mères de moins de 19 ans, une sur 2 mentionne des informations sur le père, une sur trois se déclare en couple et 4% sont mariées.

    Si des adolescentes mènent à bien leur grossesse et élèvent leur enfant avec un grand sens des responsabilités, de par leur jeune âge, les problèmes et les risques auxquels elles vont être confrontées seront plus nombreux.

    Ces problèmes et risques sont pris en compte par les autorités publiques de Belgique et tous les niveaux de pouvoir interviennent dans le cadre de leurs compétences.

    En Wallonie, les politiques et actions menées sont principalement :
    - les services d’aide aux familles et aux aînés, susceptibles d’apporter leur aide à la jeune mère et en ayant en vue le bien-être de l’enfant ;
    - les centres d’accueil pour adultes dont certains sont spécialisés dans l’accueil de jeunes filles, même mineures, enceintes ou accompagnées de leur enfant ;
    - les plans de cohésion sociale ;
    - les centres de planning familial.

    En ce qui concerne ce dernier secteur, la croissance du nombre de mères adolescentes donne encore plus de sens à la volonté du Gouvernement wallon de généraliser les séances d’animation organisées dans l’enseignement et relatives à l’éducation à la vie relationnelle, affective et sexuelle (EVRAS). Cette volonté vient encore de se concrétiser par l’octroi de 12 ETP emplois APE à ce secteur afin qu’il puisse augmenter le nombre d’activités.