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L'étude sur le recensement de gibiers

  • Session : 2011-2012
  • Année : 2012
  • N° : 371 (2011-2012) 1

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  • Question écrite du 02/03/2012
    • de MOUYARD Gilles
    • à DI ANTONIO Carlo, Ministre des Travaux publics, de l'Agriculture, de la Ruralité, de la Nature, de la Forêt et du Patrimoine

    Un plan de tir est imposé aux chasseurs pour le tir de cervidés sur base d’un recensement des gibiers réalisé au préalable.

    L’an dernier, le quota exigé par l’administration n’a pas été atteint en plusieurs endroits du territoire. D’aucuns remettent en cause la fiabilité du recensement et jugent le quota imposé trop important par rapport à la présence réelle du gibier sur le territoire.

    Monsieur le Ministre pourrait-il m’expliquer la manière dont ce recensement est réalisé ?

    Est-il réellement fiable et contradictoire ?

    Laisse-t-il une possibilité au Conseil cynégétique de contester le quota qui lui est imposé ?

    Monsieur le Ministre pourrait-il imaginer un autre système de comptage ?
  • Réponse du 20/03/2012
    • de DI ANTONIO Carlo

    Les plans de tir en cerfs sont élaborés sur base des informations suivantes :
    - analyse des tableaux de chasse des années antérieures : équilibre des sexes parmi les animaux prélevés, répartition des âges ;
    - nombre d’animaux prélevés au cours des dernières saisons cynégétiques, les densités minimales d’animaux en dessous desquelles il est impossible que l’on puisse se trouver (analyse des « rétro-tirs ») ;
    - réalisation des plans de tir des saisons précédentes ;
    - inventaires de dégâts frais d’écorcement là où des placettes de résineux ont été mises en place ;
    - recensements ponctuels d’animaux.

    Concernant ce dernier indicateur, il existe essentiellement deux techniques standardisées.

    La première, appelée le recensement par approche et affût combinés, consiste à compter le nombre d’ongulés aux crépuscules (2 heures et demi avant le coucher du soleil et 2 heures et demi après le lever du soleil) à l’intérieur d’une entité cynégétique. Chaque recenseur réalise les observations à l’intérieur d’un secteur de recensement. Le recensement s’effectue en deux séances : l’une le soir et l’autre le matin. Le nombre d’animaux observés par 1 000 hectares correspond à un indice d’abondance qui, répété selon un protocole standard d’année en année, permet de suivre l’évolution quantitative et qualitative des populations de cerfs au cours du temps (augmentation, diminution, stabilité). Cette méthode présente le désavantage d’être très lourde à mettre en œuvre et de nécessiter la présence d’un très grand nombre de recenseurs.

    L’autre méthode, le recensement nocturne par comptage aux phares, est de plus en plus largement utilisée compte tenu de ses avantages. Elle consiste à compter le nombre de cerfs observés pendant la nuit le long d’un parcours fixe de 20 à 30 kilomètres couvrant l’entièreté de la surface de l’entité cynégétique à raison d’environ un parcours par 1 000 hectares depuis un véhicule surélevé équipé de spots lumineux. Le nombre de cerfs observés par kilomètre parcouru correspond à un « indice kilométrique d’abondance » qui, répété selon un protocole standard année après année, permet d’évaluer l’évolution de la population au cours du temps (augmentation, diminution, stabilité).

    Les résultats pouvant être influencés par différents facteurs, tels que les conditions climatiques, les observateurs ou le comportement des animaux, il est indispensable d’effectuer plusieurs répétitions et de travailler sur les valeurs moyennes.

    D’une manière générale, l’administration invite toujours les chasseurs à participer aux recensements afin que ceux-ci soient contradictoires. Lors des comptages nocturnes aux phares, il y a systématiquement au minimum un chasseur par véhicule.

    Les deux méthodes utilisées par l’administration, qui sont par ailleurs préconisées par la plupart des experts du domaine cynégétique, permettent de suivre les tendances de l’évolution des populations de cerfs mais pas d’obtenir directement la densité d’animaux sur pied.

    Aucune méthode ne permet, malheureusement, de compter l’ensemble des cerfs sur pied. Même avec des investissements très importants, il est pratiquement impossible de connaître le nombre exact d’animaux. Toutes études scientifiques menées sur ce sujet ont toujours conclu à une sous-évaluation systématique et souvent très importante.

    Les plans de tir ne peuvent donc pas être issus directement et uniquement des résultats des recensements dont le but n’est que de suivre l’évolution d’une tendance.

    Les chasseurs ou les conseils cynégétiques ont toujours la possibilité d’aller en recours contre les plans de tir attribués. Ces recours sont étudiés par les membres de la Commission de recours. Cette commission remet son avis au ministre ou à son délégué qui prend la décision finale.