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Le coût de l'éolien

  • Session : 2011-2012
  • Année : 2012
  • N° : 477 (2011-2012) 1

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  • Question écrite du 21/03/2012
    • de EERDEKENS Claude
    • à NOLLET Jean-Marc, Ministre du Développement durable et de la Fonction publique

    « Quand une éolienne tourne, elle produit à pleine puissance jusqu'à 3000 KW par heure. Soit une année de consommation d'un ménage économe (Source: CWaPE).

    Les éoliennes tournent souvent (90% du temps mais toujours à pleine puissance).

    Ainsi, lorsque l'on analyse la productivité d'une éolienne, on constate que sa production sur une année est équivalente à ce qu'elle produirait en tournant à pleine puissance 20% du temps (en moyenne, car cela varie de 16.9 à 25% selon les sources).

    Si l'on prend la marge maximale: 25%, elle produit 3000 KW par heure pendant 2190 heures par an = 6.570.000KWh = 6570 MWh.

    Faisons le calcul suivant :

    a) Une éolienne produit par an = 6570 MWh.
    En 20 ans: 6570 x 20 = 131.400 MWh .
    En 15 ans: 131.40014x3 = 98.550 MWh.

    b) Le promoteur éolien reçoit 90 euros de subvention publique (CV) par MWh produit (même s'il n'est pas consommé: la nuit par exemple) pendant 15 ans.
    Par éolienne, le promoteur reçoit donc en subvention publique: 90 euros x 98.550 = 8.867.700 euros de subventions publiques.
    Prime à l'investissement de 40% octroyée par l''Etat fédéral: 3.300.000 (prix de fabrication d'une éolienne) x 40% = 1.320.000 euros.

    c) Le coût de fabrication d'une éolienne = 1.100 euros/1 KWh.
    Prix defabrication d'une éolienne de 3 MW (3000 KW) : 1100 x 3000 = 3.300.000 euros.
    Subventions publiques (voir ci-dessus) : 8.867.700 euros + 1.320.000 euros = 10.190.500 euros.

    Bénéfice en 15 ans: 10.190.500 - 3.300.000 = 6.890.500 euros par éolienne, par an: 459.366 euros.

    Ainsi, avant même d'avoir commencé à revendre le KWh aux usagers, le promoteur éolien a déjà engrangé un bénéfice de 6.890.500 euros.

    Ainsi, ce bénéfice est subventionné par les citoyens via leurs impôts et leurs factures d'électricité! ».

    Cette analyse est-elle correcte aux yeux de Monsieur le Ministre et quelle remarque peut-il formuler à propos de ces chiffres qui, s'ils sont vrais, sont assez stupéfiants ?
  • Réponse du 17/04/2012
    • de NOLLET Jean-Marc

    J’ai déjà pu répondre à de nombreuses reprises à des questions similaires de l'honorable membre, portant sur le niveau de soutien public aux projets éoliens.

    L’analyse relayée par l'honorable membre dans sa question comporte de nombreuses approximations ou erreurs qui, cumulativement, aboutissent à une conclusion complètement dénuée de sens. Les approximations et/ou erreurs les plus flagrantes sont les suivantes :
    - la valeur du certificat vert de 90 euros, alors que le prix moyen le plus récent tel que publié par la CWaPE avoisine 80 euros ;
    - la prise en compte d’une prime fédérale à l’investissement de 40%, alors que le pouvoir fédéral n’octroie que des déductions fiscales s’élevant à environ 15% du montant de l’investissement ;
    - la sous-estimation manifeste du coût d’investissement d’une éolienne (1 100 euros/kW), le coût de référence tel que pris en compte par la CWaPE s’élevant à 1 550 euros/kW ;
    - l’erreur méthodologique de base liée à l’absence d’actualisation des cash-flows, notamment générés par les recettes liées aux certificats verts.

    Je ne cautionne donc en aucun cas l’analyse relayée par l'honorable membre qui n’en mentionne par ailleurs pas la source. Concernant le coût de l’éolien en Wallonie, je rappelle que cette filière enregistre un bon rapport coût-efficacité ; en outre, la rentabilité des investissements en électricité verte, dont celle de la filière du grand éolien, est strictement encadrée par l’arrêté gouvernemental du 30 novembre 2006 et deux arrêtés ministériels. Les taux de rentabilité de référence des différentes filières y sont déterminés ; pour l’éolien, celui-ci s’élève à 8%. Il est tout à fait normal et même nécessaire que pour des technologies, une rentabilité minimale soit assurée durant l’ensemble de la durée de vie de l’installation.