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La bonne santé de l'industrie alimentaire wallonne

  • Session : 2011-2012
  • Année : 2012
  • N° : 177 (2011-2012) 1

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  • Question écrite du 21/03/2012
    • de SIMONIS Isabelle
    • à MARCOURT Jean-Claude, Ministre de l'Economie, des P.M.E., du Commerce extérieur et des Technologies nouvelles

    Bien plus que la bière et le chocolat, l'industrie alimentaire wallonne représente 10% des exportations industrielles wallonnes.

    Le pôle de compétitivité agro-alimentaire du Plan Marshall (Wagralim) n'est sans doute pas étranger à ces bons résultats. Monsieur le Ministre peut-il nous dresser un rapide état des lieux de ce pôle et de ses perspectives ?

    On entend souvent qu'il manque à la Wallonie une filière de transformation efficace de la matière première produite en agriculture (que ce soit des céréales ou de la viande). Qu'en pense Monsieur le Ministre ? Est-il envisageable de renforcer ce secteur?
  • Réponse du 18/09/2012
    • de MARCOURT Jean-Claude

    Le secteur alimentaire est un domaine d’activités particulièrement important au sein du tissu industriel belge. En effet, celui-ci représentait, en 2010 :
    - le deuxième secteur le plus important au niveau du chiffre d’affaires (38,9 milliards d’euros, soit 15,4% du marché) ;
    - le deuxième employeur en Belgique (89 000 travailleurs, dont 1,5 à 1,8% en travail indirect);
    - le troisième secteur en termes de création de valeur ajoutée (6,9 milliards d’euros).

    En Wallonie, ce secteur d’activités représente :
    * 6,8 milliards d’euros de chiffre d’affaires en 2010 (15,6% du marché belge de l’alimentation) ;
    * 1,4 milliards d’euros de valeur ajoutée en 2008 (22,2% du marché belge de l’alimentation) ;
    * 2,5 milliards d’euros d’exportations pour les neuf premiers mois de 2010 (19% du marché belge de l’alimentation) ;
    * 20 717 emplois en 2008 (23,6% du marché belge de l’alimentation).

    C’est également probablement dans le secteur de l’industrie alimentaire que l’impact de la crise économique s’est fait le moins ressentir que dans le reste de l’industrie (-19,7% de recul pour l’ensemble de l’industrie wallonne contre – 4,8% pour l’industrie alimentaire wallonne pour l’année 2009).

    Au 31 décembre 2008, en Wallonie, ce secteur d’activités comportait 1 562 entreprises, avec un taux d’emploi moyen de près de 13,3 travailleurs occupés. La plupart de ces entreprises occupaient moins de 5 travailleurs (60,2%) et entre 5 et 9 travailleurs (19,7%). Ces 1 562 entreprises représentaient 27,9% de l’ensemble des entreprises établies dans ce secteur d’activités au sein du Royaume (5 602 entreprises, dont 3 696 entreprises sont établies en Flandre (66%) et 344 à Bruxelles (6.4%)).

    Le nombre total de travailleurs occupés par le secteur s’élevait, en 2008, à 87 697 personnes, dont 20 717 en Wallonie (23,6%), 63 354 en Flandre (72,2%) et 3 626 à Bruxelles (4,1%).

    Les exportations représentaient quant à elles un montant de 13,3 milliards euros pour les neuf premiers mois de 2010, avec respectivement 2,5 milliards euros en Wallonie (19%), 10,6 milliards euros en Flandre (79,4%) et 214,6 millions d’euros à Bruxelles (1,6%)

    Le volume de production en Wallonie a quant à lui connu une envolée majeure par rapport à la Flandre en 2010. En effet, son taux de production s’est accru de 4,7% contre 0,1% en Flandre. Ce redressement était nécessaire compte tenu du taux de production négatif enregistré en 2009 suite à la crise économique (-1,2% en Wallonie contre -5,2% en Flandre).

    Enfin, le chiffre d’affaires de l’ensemble du secteur s’élevait, en 2010, à 38,9 milliards euros, dont 6,8 milliards euros en Wallonie (15,6%), 29,5 milliards euros en Flandre (82%) et 3,3 milliards euros à Bruxelles (2,4%).

    Pour ce qui concerne le Pôle de compétitivité WAGRALIM, celui-ci a été labellisé par le Gouvernement en 2006, dans le cadre du premier plan Marshall.

    Les objectifs qui lui ont été assignés peuvent se résumer de la manière suivante :
    - renforcer la compétitivité des entreprises qui œuvrent dans le secteur de l’agro-industrie ;
    - accroitre l’activité et l’emploi au sein de ce même secteur d’activités à travers l’innovation et les partenariats dans le but de créer des avantages compétitifs durables.

    Wagralim, pour remplir ces objectifs, concentre son action dans 4 axes stratégiques qui sont les suivants :

    1. Axe 1 - Aliments « santé » / Qualité nutritionnelle
    Soutenir les entreprises et les stimuler dans l'élaboration et le développement de produits ou d'ingrédients ayant un bénéfice santé démontré et/ou répondant à une meilleure qualité nutritionnelle.
    Créer des outils scientifiques performants pour permettre l'évaluation des avantages nutritionnels de ces produits.


    2. Axe 2 - Efficience industrielle
    Renforcer la position concurrentielle des entreprises par l'amélioration des procédés de fabrication et des méthodes de conservation des aliments.
    Introduire et favoriser l'innovation organisationnelle en travaillant sur les méthodes de gestion industrielle (production, qualité, sécurité, compétences).


    3. Axe 3 - Emballages
    Préparer l'emballage de demain et relever de nouveaux défis en la matière (emballage actif et intelligent, design et marketing).
    Développer des emballages sur base de matières premières renouvelables qui répondent aux contraintes alimentaires et environnementales.


    4. Axe 4 - Développement de filières d'industries alimentaires durables
    Valoriser au mieux le processus de production et les sous-produits, pour augmenter la valeur ajoutée, réduire les coûts ou augmenter le caractère durable d'une activité.
    Favoriser une gestion durable et responsable de la filière de production.
    Se positionner sur les marchés en croissance que sont les produits biologiques ou répondant à un code éthique.

    Wagralim soutient ses objectifs stratégiques par la mise en œuvre d’une stratégie opérationnelle qu’il décline d’une part en offrant un service de veille ciblé sur les axes stratégiques et d’autre part, un service « Espresso », à destination des PME, et qui leur propose via des entretiens et rencontres personnalisées, les renseignements adéquats en matière d’accompagnement, de financements et/ou d’équipements. Wagralim assure aussi la promotion de l’AST et des chèques technologiques.

    WAGRALIM a donc mis en relation les industriels du secteur, développé une culture d’innovation qui accompagne les membres du pôle dans la mise sur pied de leurs projets ou encore, augmenté la visibilité internationale du pôle et de ses membres.

    En termes de visibilité internationale, le pôle est à l’origine de la création de 2 clusters : l’European Food Alliance et le World Food Innovation. Le premier a été initié par Food Valley (Pays-Bas).

    Actuellement, Wagralim comprend près de 240 membres parmi lesquels on distingue des entreprises, des universités ou encore, des centres de recherche.

    22 projets ont déjà été approuvés pour un montant total représentant près de 68 millions d’euros, dont 48 millions ayant été financés par la Région wallonne. Les initiatives prises dans le cadre de ce pôle de compétitivité ont contribué aux très bons résultats que présente actuellement le secteur de l’industrie agro-alimentaire.

    Les actions qui sont actuellement menées par WAGRALIM concourent effectivement à aider à structurer le paysage des entreprises actives dans l’agro-industrie. Toutes les initiatives poursuivant ce but de développement du secteur sont cependant bonnes à défendre. Cela nécessite cependant une volonté de collaboration et de participation à des projets communs, ce qui dans le milieu de l’agriculture est également un changement culturel préalable à mettre en place.