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Les critiques de la production d'électricité éolienne en Angleterre

  • Session : 2011-2012
  • Année : 2012
  • N° : 672 (2011-2012) 1

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  • Question écrite du 03/04/2012
    • de EERDEKENS Claude
    • à HENRY Philippe, Ministre de l'Environnement, de l'Aménagement du Territoire et de la Mobilité

    Monsieur le Ministre a-t-il pris connaissance de l'article publié en Grande-Bretagne dans «The Spectator» du 3 mars 2012 sous la signature de M. Matt Ridley?

    Dans la négative, et pour permettre à Monsieur le Ministre d'en prendre connaissance, je lui livre ci-joint la traduction.

    « Le gouvernement a fini par identifier l'arnaque. Mais pourquoi a-t-il fallu tout ce temps ?

    Si on doit rapprocher d'un chiffre entier la part de l'énergie éolienne dans l'énergie mondialement produite, ce chiffre est ZERO. Malgré les aides (poussant les gens retraités vers la pauvreté tout en enrichissant les caves à vin des grands propriétaires), malgré l'effondrement de communautés rurales, la suppression d'emplois, la disparition de panoramas, l'érection de pylônes, la coupe de forêts, le massacre de chauve-souris et d'aigles, malgré les accidents industriels, les autoroutes bouchées, malgré la pollution de lacs en Mongolie intérieure par le raffinage du neodymium dont il faut une quantité invraisemblable par turbine produite ... malgré tout cela, la quantité totale d'énergie générée chaque jour grâce au vent avoisine le demi % pour notre planète.

    Si l'énergie éolienne était une énergie réelle, cela se saurait maintenant ! Et le peuple anglais a très bien compris mais ses politiciens sont souvent et délibérément sourds.

    La bonne nouvelle pourtant, si vous regardez de près, est que le gouvernement de David Cameron commence à prendre conscience du fiasco complet. Les plus gros investisseurs en offshore - Mitsubishi, Gamesa et Siemens - en arrivent à s'inquiéter de ce que le cœur du gouvernement n'est plus acquis à l'énergie éolienne.

    Vestas, qui prépare une usine dans le Kent, demande au premier ministre de nouvelles garanties de sa volonté politique d'installer des éoliennes avant de construire cette usine. Ce fait oblige Cameron à prendre une décision. Veut-il confirmer aux magnats des turbines sa volonté de continuer à subsidier l'énergie éolienne ou veut-il y mettre fin ?

    Le vent politique a certainement changé de direction. George Osborne est totalement opposé aux champs d'éoliennes parce que leur prix lui est bien trop clairement apparu. Il y a quelques semaines, l'équipe du chancelier a gentiment encouragé les MP à signer une lettre adressée au 10 Downing Street disant qu'en ces temps financièrement difficiles, ils estiment qu'il est peu sage de faire payer les consommateurs, via des aides payées par le contribuable, pour une énergie inefficiente et intermittente, l'énergie des éoliennes on shore.

    Installer ces choses en mer pourrait éviter les objections des voisins mais (attention, Monsieur le Chancelier !) cela a tout aussi peu d'intérêt puisque cela coûte, à vous et à moi contribuables - le double. Je sais de source sûre d'un ingénieur maritime que tenter de faire tenir debout des éoliennes dans les graviers, contre vents et marées en mer du Nord pendant 25 ans est à peu près sans espoir. La facture des réparations risque d'être plutôt effrayante et les gains décevants. Déjà, le jointoiement dans les fondations de centaines de turbines offshore dans le Kent, le Danemark et le Dogger Bank a créé des problèmes demandant des réparations coûteuses.

    En Grande-Bretagne, la part de l'énergie totale venant du vent est seulement de 0,6%.

    Selon la Renewable Energy Foundation, « les politiques tentant de respecter la directive européenne en matière d'énergie renouvelable en 2020, imposeront aux consommateurs des coûts supplémentaires d'environ 15 milliards de livres par an ou 670 livres par ménage. Difficile de savoir ce que nous obtiendrons pour cet argent !

    L'émission de gaz carbonique évitée grâce à cette grande course du vent est probablement inférieure à 1% et ceci à cause de la nécessité de garder en activité des centrales à énergie fossile quand le vent ne souffle pas. Il est même possible que la quantité de C02 évitée soit ... négative !

    L'Amérique a bien plus de chance que nous. Les émissions de carbone ont baissé de 7% en 2009 selon une étude de Harvard. Mais cette étude concluait que cette baisse est due moins à la récession économique de l'année en question qu'à la baisse du prix du gaz naturel - baisse due au gaz de schiste. (brûler du gaz crée moitié moins de CO2 que brûler du charbon pour la même quantité d'énergie fournie). Le prix de ce gaz a, depuis, continué à baisser, rendant le charbon de plus en plus coûteux en comparaison. Partout en Amérique, de l'Utah à la Virginie, les mines de charbon ferment et les centrales au charbon tournent au ralenti ou sont supprimées.

    (La US Energy Information Administration calcule que pour 4 dollars dépensés en gaz de schiste on obtient la même énergie que pour 25 dollars dépensés en pétrole : à ce tarif, il y aura de plus en plus de véhicules roulant au gaz).

    Et même si vous prêtez foi aux prédictions les plus alarmistes concernant les changements climatiques, ces éoliennes qui ont détruit votre panorama préféré n'y changeront rien. La révolution apportée par le gaz de schiste n'a pas uniquement ridiculisé l'industrie du vent en montrant comment réellement diminuer les émissions de gaz carbonique mais a soufflé sur son dernier, faible, argument - que la diminution de la production de combustibles fossiles fera tellement augmenter leurs prix que, en fin de compte, le prix de l'énergie éolienne deviendra intéressant, même sans aides. Même si le pétrole reste cher, le gaz bon marché est disponible pour des dizaines d'années.

    Quoiqu'ils ne veulent pas encore l'admettre, la plupart des ministres ont réalisé que les dépenses pour l'énergie du vent ne baissent jamais. La découverte de gaz de schiste près de Blackpook a des conséquences importantes pour l'avenir de l'approvisionnement en énergie de l'Angleterre, conséquences qu'un gouvernement endormi tarde à examiner.

    Il existe un programme d'aide massive aux parcs éoliens qui sont maintenant obsolètes autant pour ce qui est de leur apport en énergie que pour leur rôle dans la diminution de la production de gaz carbonique. Impossible de savoir à quoi ces parcs éoliens pourraient bien servir si ce n'est à faire la fortune de ceux qui profitent de l'arnaque des aides.

    Même en cas de boom économique, les parcs éoliens restent inabordables - économiquement et écologiquement.

    En période d'austérité, cette politique est condamnée même si - à cause des nombreux contrats déjà signés - l'expansion des parcs éoliens continuera encore un certain temps. Mais l'arnaque a pris fin. Et si nous survivons aux dommages économiques et environnementaux, la question évidente est : comment avons-nous pu vivre cette illusion si longtemps ?

    Il n'y avait pourtant pas de mystère concernant la quasi inutilité du vent comme source d'électricité abordable et abondante. Alors, comment l'arnaque éolienne a-t-elle pu tromper tant de décideurs? L'argent est une réponse. Trop de gens avaient le museau dans l'abreuvoir. Pas seulement les fabricants, promoteurs et propriétaires de parcs éoliens, mais aussi les financiers : les montages financiers en matière de parcs éoliens étaient du dernier chic il y a quelques années ! Des flots de rentrées d'argent garanti sont ce que les capitalistes préfèrent ... ils ont même été payés pour déconnecter leurs monstres les jours de trop grand vent question de ne pas surcharger le réseau. Même les militaires ont reçu de l'argent. Ainsi, les compagnies éoliennes ont payé 20 millions de livres un nouveau radar militaire à Brizlee Wood au Northumberland pour que le Ministre de la Défense lève son objection à l'installation d'un parc de 48 éoliennes au Berwickshire.

    Les grandes organisations de défense de la nature sont restées honteusement silencieuses. Ainsi, la Société royale de protection des oiseaux qui, jusqu'à l'année passée, a reçu de généreuses contributions de l'industrie éolienne à travers une entreprise nommée RSPB Energy.

    Et même des journalistes! A cette époque où la publicité rapporte, les journaux britanniques ont été envahis de « débats » spécieux mais lucratifs et de textes concernant les énergies renouvelables payés par une cohorte de groupes d'intérêt.

    Et juste au moment où cela cesse, je découvre que j'ai participé, moi aussi, à l 'arnaque. Un groupe familial a signé un marché pour recevoir 8.500 livres par an d'une compagnie éolienne qui construit une turbine sur un terrain ayant appartenu à mon grand-père ( .. .). Je n'aurai pas cet argent parce que je ne suis pas bénéficiaire de la compagnie. Cependant, l'idée qu'un membre de ma famille reçoive « de l'argent contre du vent » est si épouvantable que j'ai décidé d'agir. Le vrai ennemi, ce n'est pas les parcs éoliens en eux-mêmes mais l'esprit moutonnier et l'hystérie qui ont permis à une idée aussi stupide de progresser, de ne rencontrer que très peu d'opposition.

    Ainsi, je ferai un chèque de 8.500 livres que The Spectator donnera comme prix pour le meilleur article de journalisme en matière d'environnement, l'article le plus intelligent basé sur des faits.

    Ce sera le prix Malt Ridley pour hérésie environnementale ! ».

    L'Association «Vent de Raison» a critiqué à de multiples reprises le développement anarchique de l'éolien onshore en Wallonie,

    De nouvelles critiques et de nouveaux éléments de contestation de l'implantation d'éoliennes en Wallonie apparaissent de l'argumentaire de Monsieur Matt Ridley.

    Quelles objections Monsieur le Ministre peut-il faire valoir à l'égard de l'argumentaire de M. Matt Ridley qui permet à «Vent de Raison» de constater que de façon quasiment forcenée, l'on développe envers et contre tout, et probablement plus à tort qu'à raison, l'éolien onshore en Wallonie?
  • Réponse du 29/05/2012
    • de HENRY Philippe

    Cette question relève des compétences du Ministre de l’Energie, Jean-Marc Nollet. J’invite l’honorable membre à lui adresser directement sa question.