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La voiture à hydrogène

  • Session : 2011-2012
  • Année : 2012
  • N° : 507 (2011-2012) 1

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  • Question écrite du 12/04/2012
    • de EERDEKENS Claude
    • à NOLLET Jean-Marc, Ministre du Développement durable et de la Fonction publique

    Ayant eu l'occasion de pouvoir faire un essai à bord d'une voiture Mercedes à hydrogène, l'expérience m'était apparue très instructive et d'une certaine façon, concluante.

    La Région Wallonne a-t-elle sur le plan énergétique mené des études à l'effet de vérifier les potentialités que pouvait offrir l'usage de véhicules automobiles disposant de moteurs à hydrogène ?

    Diverses études scientifiques recommandent d'aller dans ce nouveau concept.

    C'est le cas de Mercedes, mais aussi de Honda.

    Quelles est en définitive la position du Gouvernement wallon et celle de Monsieur le Ministre à ce propos ?
  • Réponse du 07/05/2012
    • de NOLLET Jean-Marc

    L'honorable membre ne précise guère de quelle manière son expérience d’essai d’une Mercedes à l’hydrogène fut “instructive et d’une certaine façon, concluante”. Si bien qu’il m’est difficile de lui répondre directement par rapport à son expérience personnelle.

    De manière plus générale cependant, la question de l’hydrogène utilisé dans la cadre de la motorisation d’un véhicule se pose avant tout par rapport à l’énergie requise pour produire cet hydrogène. En effet, l'honorable membre conviendra avec moi que si, pour produire l’hydrogène requis pour la distance de son essai, il a fallu consommer plus d’énergie et émettre plus de CO2 que n’en émettrait un véhicule conventionnel sur cette même distance, le bilan global de son essai pourrait n’être pas environnementalement positif.

    La question se pose donc avant tout en lien avec le mode de production de l’hydrogène. Actuellement, la production d’hydrogène se fait très majoritairement via le crackage de charbon, de pétrole ou de gaz naturel. Ces méthodes de production représentent 95% de la production d’hydrogène dans le monde. Et il y a fort à parier que l’hydrogène utilisé pour votre essai était de cette origine. Or, ces modes de production sont très énergivores et il est largement démontré que, pour de tels contextes de production, les véhicules à hydrogène sont parmi les plus énergivores et présentent un bilan environnemental très sensiblement moins bon que celui des véhicules traditionnels.

    Des méthodes de production alternatives sont envisageables pour l’obtention d’un hydrogène plus vert, par exemple sur la base de l’utilisation de bio-méthane (qui produit également du CO2 mais d’origine atmosphérique). Une autre option est celle de l’électrolyse de l’eau qui peut être menée avec l’aide d’énergies renouvelables (photovoltaïque surtout). D’autres processus sont également à l’étude concernant des productions directes d’hydrogène (biohydrogène).

    Malheureusement, à ce stade de développement, le coût de ces modes de production reste encore beaucoup trop élevé comparativement aux méthodes liées aux hydrocarbures et les questions liées à leur généralisation et aux capacités de production de telles filières sont loin d’être tranchées.

    Avant de pouvoir généraliser plus largement les essais de Mercedes ou de Honda fonctionnant à l’hydrogène, il nous faudra donc nous pencher plus avant sur le développement et l’évaluation de vraies solutions soutenables de production d’hydrogène. Et c’est bien dans ce sens que nous orientons le soutien à la recherche en cette matière, au demeurant tout à fait passionnante.