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Les énergies vertes qui électrisent les chimistes

  • Session : 2011-2012
  • Année : 2012
  • N° : 543 (2011-2012) 1

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  • Question écrite du 04/05/2012
    • de EERDEKENS Claude
    • à NOLLET Jean-Marc, Ministre du Développement durable et de la Fonction publique

    Les énergies vertes : les chimistes s'électrisent. Ainsi titrait « L'Echo» dans son édition du 25 avril 2012 en page 19.

    Il apparaît à la lecture de cet article qu'alors que le secteur de la chimie et des sciences offrent des possibilités de développement extraordinaire et de création d'emplois, la hausse de la facture énergétique engendrée notamment par une explosion des prélèvements sur les énergies renouvelables risquent de mettre à mal ce secteur industriel tellement important.

    Le Président d'Essenscia n'hésite pas à exprimer « En 2012, les énergies vertes représentent pour les entreprises un coût de 114 euros par mégawatt. Si l'on n'adapte pas la politique actuelle de prélèvement, les surcoûts risquent d'augmenter de 60 % d'ici 2020 ... ».

    Les craintes de M. Wouter De Geest sont-elles ou non fondées et les surcoûts risquent-ils d'augmenter effectivement de 60 % d'ici à 2020 ?

    Si tel est le cas, ce sera une catastrophe pour le budget des ménages, mais aussi pour la compétitivité des entreprises et le même intervenant signale « En France, le coût total de l'énergie renouvelable est plafonné à 550 000 euros par an. En Allemagne, le surcoût maximum est fixé à 0,50 euro par mégawatt. Chez nous, il n'y a aucun plafond. »

    Est-il exact qu'en Allemagne et en France, des plafonds ont été fixés de façon à ne pas plomber le coût de l'énergie pour l'industrie et les ménages ?

    Pour quelles raisons, la Wallonie s'obstine-t-elle à ne pas faire comme les pays voisins en vue de sauvegarder l'emploi et la compétitivité des entreprises et les revenus des ménages ?

    La Wallonie ne risque-t-elle pas à l'horizon 2020 d'être un paradis pour les énergies vertes dans un désert économique et social ?
  • Réponse du 30/05/2012
    • de NOLLET Jean-Marc

    Une petite recherche effectuée sur internet devrait permettre de tranquilliser l'honorable membre quant au surcoût estimé par Essenscia pour les entreprises. En effet, à la lecture de la présentation rédigée par Wouter de Geest, à laquelle fait référence l'honorable membre, il apparaît que le montant de 114 euros correspond non pas au seul impact du soutien aux énergies renouvelables mais qu'il inclut essentiellement le prix de l’énergie et les tarifs de transport et de distribution. Par ailleurs, il est exprimé en MWh (unité d’énergie) et non en MW (unité de puissance).

    La politique énergétique menée en Wallonie s’inspire des orientations prises au niveau européen, à savoir une approche suffisamment ambitieuse en matière d’économies d’énergie et de sources d’énergie renouvelables, tout en prévoyant des mécanismes de préservation de la compétitivité de nos entreprises. Ainsi, les engagements des entreprises signataires d’accords de branche permettent à ces dernières de bénéficier, outre l’amélioration de leur performance énergétique, de différentes aides et exonérations. En ce qui concerne leur contribution au développement de l’électricité verte, ces mêmes entreprises bénéficient d’une réduction de quotas de certificats verts qui est fonction de leur niveau de consommation d’électricité. Le nouveau mécanisme d’exonération envisagé a d’ailleurs fait l’objet d’une consultation rapprochée avec les industriels wallons dont Essenscia, et il est le fruit d’un accord équilibré entre les différentes parties.

    Quant à la question du plafond de ce surcoût, je rappellerai à l'honorable membre que ces investissements permettent de progressivement réduire la facture énergétique liée à l’achat de combustibles fossiles, ce qui constitue un élément important pour la compétitivité d’un secteur industriel. En outre, le surcoût est appelé à diminuer dans le temps grâce à deux facteurs : la réduction du coût des technologies renouvelable et l'augmentation concomitante du prix des combustibles fossiles.