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Les stocks de céréales

  • Session : 2011-2012
  • Année : 2012
  • N° : 532 (2011-2012) 1

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  • Question écrite du 31/05/2012
    • de SIMONIS Isabelle
    • à DI ANTONIO Carlo, Ministre des Travaux publics, de l'Agriculture, de la Ruralité, de la Nature, de la Forêt et du Patrimoine

    Selon certains observateurs de l'agriculture mondiale, il semble qu'on soit face à une situation inédite depuis la fin de la seconde guerre mondiale : les stocks mondiaux de céréales n'ont jamais été aussi bas. Cette situation est assez inquiétante dans la mesure où aujourd'hui, selon la FAO, plus de 15 % de la population mondiale est sous-alimentée. De plus, lorsqu'on analyse les prévisions démographiques, on a de quoi être inquiets.

    Qu'en est-il en Wallonie ? Sommes-nous importateurs ou exportateurs de céréales ? Qu'en est-il au niveau européen ?

    A travers la PAC, l'Europe envisage-t-elle de développer une stratégie visant à accroître sa production de céréales ? Selon Monsieur le Ministre, la stratégie de diminution de la production agricole en général, développée depuis 1992, est-elle socialement tenable ? Quelle est son analyse de la situation ?




  • Réponse du 21/06/2012
    • de DI ANTONIO Carlo

    Au niveau des stocks mondiaux, un bilan reprenant les niveaux de production, la consommation et les stocks (annuels et mensuels) est présenté par la Commission chaque mois. Sur ces dernières années, on observe un maintien des stocks mondiaux. S’il est vrai que la consommation augmente, la production suit le même chemin. Selon les prévisions les plus récentes de la FAO, la production mondiale de céréales en 2012 devrait atteindre le niveau record de 2,419 milliards de tonnes, soit 3,2 pour cent de mieux que le niveau le plus élevé enregistré l'année précédente. Les stocks mondiaux de céréales en fin de campagne 2013 devraient atteindre 548 millions de tonnes, ce qui représente un niveau record depuis 2002.

    L’Europe est actuellement exportatrice nette de 14,2 Mt en 2010/2011. Pour la campagne en cours, l’Europe conserve toujours sa position d’exportatrice nette de céréales. On enregistre cependant un léger recul. Cela est notamment dû à des importations importantes de blé de haute qualité. Elle est également exportatrice nette de préparations à base de céréales (farines, amidon, aliments pour bétail,…) à hauteur de 3,6 à 4 milliards d’euros par an.

    L’Union européenne étant un espace économique ouvert, il n’y a pas de statistiques des échanges ou déplacement de céréales entre les Etats membres. Il n’est pas possible de chiffrer ce qui entre et sort de la Wallonie. Toutefois, la Wallonie, de manière globale, est importatrice de froment panifiable et exportatrice de céréales fourragères. Des bilans ont été réalisés au niveau belge (SPF Economie, DGSIE) jusqu’en 2008, mais ce n’est plus le cas actuellement.

    La PAC a pour objet d’assurer un revenu décent aux agriculteurs et de fournir des aliments de qualité, en quantité suffisante et à un prix relativement stable aux citoyens européens.
    Depuis 1992 avec les aides partiellement découplées et surtout depuis la réforme de 2003 et ses aides totalement découplées, il n’y a plus de liens directs entre l’aide et la production. Ce sont les agriculteurs qui, individuellement et selon les perspectives de prix des céréales, décident d’augmenter ou non leur production.  La PAC - qui est avant tout une politique intérieure de l’Union - n’autorise plus une politique de prix garantis élevés incitant la production agricole. La PAC veille aujourd’hui à ne pas perturber les initiatives de production des pays les plus faibles.  Depuis que les restitutions aux exportations ont quasiment disparu cet objectif est de mieux en mieux atteint.