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Les détecteurs de monoxyde de carbone

  • Session : 2011-2012
  • Année : 2012
  • N° : 586 (2011-2012) 1

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  • Question écrite du 05/06/2012
    • de JAMAR Hervé
    • à NOLLET Jean-Marc, Ministre du Développement durable et de la Fonction publique

    Dans le cadre de nos débats relatifs aux détecteurs de monoxyde de carbone, Monsieur le Ministre pourrait-il me remettre l’avis écrit du centre antipoison concernant ces détecteurs ?
  • Réponse du 14/06/2012 | Annexe [PDF]
    • de NOLLET Jean-Marc

    L'honorable membre trouvera ci-dessous l’avis qui a été remis au département du Logement par le Centre Anti-Poison le 17 janvier 2012. Les deux annexes annoncées par le Centre dans le dernier paragraphe de son avis sont en annexe de la réponse.

    « Depuis 2008 il n’y a pas eu d’évolutions techniques qui rendraient utiles l’usage systématique des détecteurs de CO dans les habitations.

    Les réticences restent toujours les mêmes, entre autres :

    - la concentration de monoxyde de carbone dans une petite pièce, comme par exemple une salle de bain, peut devenir rapidement exponentielle. Au début, quand il y a un apport en air suffisant, la concentration peut fluctuer autour des valeurs basses (40 ppm par exemple). Au moment où l’apport d’air frais ne suffit plus, la combustion de gaz dans le chauffe-bain devient incomplète. En quelques minutes la concentration de CO peut passer de 40 ppm à 10 000 ppm, concentration subitement mortelle. Au moment où le détecteur de CO va produire une alarme sonore (5 minutes après avoir atteint 400 ppm), la victime ne sera plus capable de réagir et de se sauver.
    - Les détecteurs CO comprennent une cellule électrochimique (contrairement aux détecteurs de fumée qui contiennent une cellule photoélectrique fonctionnant sur des rayons lumineux réfléchis par les particules de fumée). Les cellules électrochimiques ont une durée de vie limitée et doivent être remplacées tous les 2 ans. Les cellules électrochimiques peuvent également détecter d’autres molécules comme p.ex. les solvants volatils.
    - Même pour un détecteur de CO conforme aux normes Européennes, on n’a pas la garantie qu’il restera en fonction dans des circonstances d’extrême humidité comme dans les salles de bains, ou d’exposition prolongée aux graisses (cuisine) ou aux poussières.
    - Le placement d’un détecteur de CO n’élimine pas la cause du CO et peut donner un faux sentiment de sécurité aux personnes qui l’installent.

    Il est plus efficace de se concentrer sur les causes de l’intoxication au CO
    - Prévoir une installation correcte des appareils fonctionnant sur des combustibles carbonés (y compris cheminée et apport d’air frais) et prévoir un entretien régulier.
    - Favoriser l’installation des appareils étanches (type C)
    - Exiger que tout autre appareil soit équipé d’un dispositif de sécurité intrinsèque qui interrompe le fonctionnement de l’appareil lors de refoulement des gaz brulés.

    Il faut savoir aussi qu’aux Etats-Unis il n’y a pas d’intoxication au CO dans les salles de bains parce qu’il n’y a pas d’appareils de production d’eau chaude individuels. Il serait intéressant d’interdire ces appareils individuels dans les salles de bains et cuisines des maisons nouvellement construites.

    Pour votre information, j’ajoute en annexe un graphique qui montre la concentration de CO et CO2 dans une pièce fermée dans laquelle il y a un appareil de combustion. Je vous envoie également une copie d’une lettre de l’Association française du Gaz au Gouvernement français qui défend le même point de vue. »