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Le succès rencontré par les cyberclasses

  • Session : 2011-2012
  • Année : 2012
  • N° : 223 (2011-2012) 1

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  • Question écrite du 08/06/2012
    • de PECRIAUX Sophie
    • à MARCOURT Jean-Claude, Ministre de l'Economie, des P.M.E., du Commerce extérieur et des Technologies nouvelles

    Afin de réduire la fracture numérique, Monsieur le Ministre avait lancé, en 2011, le projet Cyberclasse dont le but est de permettre à chaque école d'être équipée d'ordinateurs et d'une connexion internet fournis par la Région.

    Le délai d'inscription au projet se terminant au 30 juin, la presse relate qu'un certain nombre d'écoles (600 sur 3 350 au total) ne seraient pas intéressées par la démarche.

    Parmi celles-ci, les écoles qui étaient déjà équipées en matériel informatique et qui n'avaient donc pas besoin de compter sur l'initiative wallonne.

    Et, d’autre part, certains établissements ont estimé qu'il y avait trop de lourdeurs administratives et que cela leur reviendrait moins cher d'acheter elles-mêmes le matériel, le cahier de charge de la Région imposant notamment qu'un local soit mis à disposition pour accueillir les ordinateurs et qu'un système d'alarme soit installé.

    Le Gouvernement wallon aurait dès lors décidé d'alléger le cahier de charge en fonction de la taille des écoles, se rendant bien compte qu'elle ne peut exiger les mêmes choses d'une institution où elle fournit vingt ordinateurs et d'une école qui en accueille deux.

    Conjointement avec la Fédération Wallonie-Bruxelles, la Wallonie a également lancé le Plan Écoles numériques.

    Il est vraiment important de sensibiliser les écoles pas encore inscrites à l'importance de se lancer dans le grand bain numérique.

    Monsieur le Ministre peut-il nous dire combien d'écoles participent à ce projet de cyber-classes et le nombre exact des écoles qui n'ont pas adhéré au projet?

    Peut-il également nous décrire le Plan école numérique ? Que signifie cette appellation ? Quelles sont les conditions pour qu'un établissement scolaire puisse participer ?
  • Réponse du 16/07/2012
    • de MARCOURT Jean-Claude

    Le projet « Cyberclasse » est effectivement actuellement en régime de croisière et connaît même un coup d’accélérateur depuis l’arrivée des nouveaux Conseillers Cyberclasse, engagés dans le cadre d’un projet FSE.

    Ainsi, au 1er juin 2012, 3 162 écoles avaient adhéré à la dynamique Cyberclasse, soit environ 96%. Il ne reste donc plus aujourd’hui que 165 écoles à motiver et le nombre diminue chaque semaine.

    Sachant qu’au 12 août 2011, seules 1 388 écoles avaient marqué leur intérêt soit 41% des écoles pressenties, on ne peut que se réjouir que, grâce au travail de communication et de sensibilisation mené dans le cadre de ce projet, ainsi que via la présence renforcée des conseiller(-ère)s Cyberclasse auprès des directions d’écoles, on ait connu, entre le 13 août 2011 (mise en place de la nouvelle application de gestion sur la toile) et le 23 février 2012, une augmentation de 40% de manifestation d’intérêt des écoles.

    Parmi ces 3 162 écoles ayant manifesté leur souhait de disposer d’une Cyberclasse, 1 218 sont d’ores et déjà installées ou en passe de l’être, ce qui représente 22 449 ordinateurs et 2 387 classes informatiques équipées.
    1 943 écoles supplémentaires sont donc potentiellement « installables » d’ici fin 2013.
    Les difficultés relatives de mise en œuvre du projet sont loin d’être uniquement imputables au nombre de conseillers Cyberclasse, même si l’augmentation du nombre de ceux-ci a permis de donner un bon coup d’accélérateur au projet, grâce à leur présence accrue sur le terrain, auprès des directions d’écoles. D’autres causes expliquent néanmoins également les obstacles rencontrés :
    - manque de locaux dans les écoles,
    - manque de budget pour les travaux préparatoires, à charge des pouvoirs organisateurs, dont celui d’une ligne téléphonique supplémentaire dédiée à l’alarme,
    - manque d’intérêt de la part de certains pouvoirs organisateurs,
    - projet Cyberclasse ne constituant pas toujours une priorité pour les directions d’école.
     
    La recherche de solutions, d’alternatives techniques et l’accompagnement des écoles (direction ou porteurs de projet) ont permis de lever bon nombre de problèmes.
    Parmi les alternatives techniques proposées aux écoles, on peut citer comme « facteur débloquant » :
    - l’installation d’un serveur plus silencieux ne nécessitant plus d’être intallé dans un local à part,
    - alternatives (kit GSM, ligne téléphonique partagée, …) à l’installation de la ligne téléphonique nécessaire pour le système d’alarme fourni aux écoles primaires,
    - assouplissement des conditions d’assurance, via avenant au contrat d’assurance, lorsque la sécurisation du matériel était suffisante, …

    Par ailleurs, le rôle des conseillers Cyberclasse a évolué avec le projet. Si, au démarrage de celui-ci, les conseillers étaient surtout sollicités par les écoles, déjà convaincues des enjeux de l’implémentation des TIC à l’école, pour des informations d’ordre technique, aujourd’hui, le rôle des conseillers est de susciter l’intérêt des écoles et, surtout, de les accompagner pas à pas dans les différentes étapes de leur dossier Cyberclasse, depuis l’introduction de leur demande jusqu’à la réception de leur matériel, en passant par le choix de l’implantation de leurs ordinateurs dans les locaux et l’estimation des travaux préparatoires à réaliser avant que le câblage informatique puisse avoir lieu.

    Enfin, le travail de sensibilisation mené, dans le cadre du projet « Un nouveau Plan TIC pour l’éducation : « l’école numérique », auprès des acteurs de l’enseignement qu’il s’agisse des réseaux d’enseignement, des directions d’écoles, des inspecteurs ou des enseignants de la maternelle à l’enseignement supérieur aux enjeux éducatifs et sociétaux de l’implémentation des technologies de l’information et de la communication dans l’approche pédagogique a véritablement fait tache d’huile.

    Ce nouveau Plan TIC pour l’éducation, qui s’inscrit dans la dynamique de « Creative Wallonia » a fait l’objet d’une présentation aux Gouvernements wallon et de la Fédération Wallonie-Bruxelles, le 9 juin 2011.

    A une enquête participative qui a mobilisé des centaines d’enseignants, a succédé un appel à projets pédagogiques intégrant l’usage des technologies de l’information et de la communication. Cet appel à projets « écoles numériques », a connu un succès inattendu qui témoigne de la réelle prise de conscience du monde enseignant des enjeux de l’implémentation des TIC dans les pratiques pédagogiques et du rôle crucial que l’éducation doit jouer pour permettre aux jeunes de dépasser le simple rôle de consommateurs de TIC mais, au contraire, devenir des utilisateurs avertis, critiques, créatifs et responsables.

    Sur près de 180 projets introduits par les établissements scolaires, dans le cadre de cet appel à projets « école numérique », 28 projets pédagogiques novateurs, portés par des écoles des différents niveaux d’enseignement, depuis l’enseignement maternel jusqu’aux catégories pédagogiques de l’enseignement supérieur, ont ainsi pu être sélectionnés et bénéficient de subventions pour un budget global de 451 000 euros (351 000 euros de la Région wallonne et 100 000 euros de la Fédération Wallonie Bruxelles) ainsi que d’un encadrement méthodologique, technologique et logistique qui leur permettront :
    - de tester de nouveaux usages pédagogiques supportés par les TIC s'inscrivant dans le contexte de l'enseignement par compétences, tel qu'il est mené en Fédération Wallonie-Bruxelles ;
    - d’évaluer la pertinence de l’utilisation, dans le contexte éducatif, d’une large gamme d’équipements technologiques et de ressources numériques ;
    - d’identifier les facteurs favorisant l’essaimage des usages pédagogiques et des technologies sur lesquelles ils s’appuient, ainsi que les moyens de résoudre les difficultés éventuelles.

    L’évaluation de ces projets, en juin 2013, permettra d’affiner les balises du nouveau plan TIC pour l’éducation, dans la perspective d’adapter, de la manière la plus efficiente possible, les réponses, articulant TIC et approche pédagogique, à apporter aux besoins en constante évolution des enseignants, des jeunes et des directions d’écoles et aux réalités variables de ceux-ci, en fonction des profils des établissements scolaires et des niveaux d’enseignement.

    Si tous les projets n’ont pu être sélectionnés, nombreux sont les projets non sélectionnés qui bénéficient néanmoins de la dynamique mise en œuvre, notamment, parce que l’accès aux formations des enseignants à l’utilisation des équipements expérimentés ou aux usages et développements pédagogiques proposés, leur a été ouvert. En outre, les projets pédagogiques liés à la Cyberclasse ont parfois été aménagés, avec l’aide des conseillers Cyberclasse et des conseillers « école numérique », pour pouvoir lancer les projets école numérique.

    Le Plan TIC pour l’éducation comporte également trois autres volets essentiels :
    1. une dimension « formation initiale et continue des enseignants », sachant que la réflexion actuellement en cours au niveau de la « refonte » du cursus de formation initiale des futurs enseignants intègre évidemment cette dimension ;
    2. une dimension « communauté éducative », car les enseignants sont en demande d’échange et de partage d’outils, de pratiques, d’expériences, de solutions, …
    3. et, enfin, une dimension « connectivité des établissements scolaires », afin de soutenir une utilisation efficiente de l’équipement informatique dédicacé aux écoles, mais également de répondre aux objectifs d’une école numérique, avec la mobilité que cette dénomination implique. Fin 2011, un budget de 900 000 € a ainsi été mobilisé au niveau des budgets de l’enseignement supérieur pour soutenir l’équipement WIFI des Hautes écoles qui n’en disposaient pas encore. Par ailleurs, compte tenu que le Master Plan TIC wallon n’aura véritablement d’impact que si le monde de l’éducation se l’approprie, la mise en œuvre de ce plan intégrera dans ses premiers développements, un programme visant, sur base de l’état des lieux du niveau de connectivité actuel des écoles, pour la réalisation duquel l’AWT a été sollicité, à favoriser un niveau de connexion à l’internet optimal sur le plan pédagogique pour l’ensemble des établissements scolaires.

    Le Gouvernement wallon sera très prochainement amené à se positionner vis-à-vis de ce programme.

    Le nouveau Plan TIC pour l’éducation, désormais appelé « Plan Ecole numérique », témoigne d’ores et déjà d’une grande mobilisation d’une partie du corps enseignant et d’un souhait de s’approprier véritablement cet enjeu éducatif, sociétal et économique.

    Il convient dès lors que le monde politique soutienne cette dynamique nouvelle et contribue à favoriser son appropriation par tous, pour en optimiser l’impact.