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La crise du lait

  • Session : 2011-2012
  • Année : 2012
  • N° : 629 (2011-2012) 1

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  • Question écrite du 20/07/2012
    • de PREVOT Maxime
    • à DI ANTONIO Carlo, Ministre des Travaux publics, de l'Agriculture, de la Ruralité, de la Nature, de la Forêt et du Patrimoine

    Depuis plusieurs années, le secteur du lait est secoué par une crise profonde. Avec comme toile de fond un marché mondial sans cesse plus concurrentiel et des prix en perpétuel baisse, nos agriculteurs ne parviennent plus à obtenir un revenu décent pour leur travail.

    Nous avons encore tous en mémoire la grève du lait de 2009 et les images de ces producteurs répandant des millions de litres sur des champs pour illustrer leur désespoir. La situation n’est pas meilleure aujourd’hui qu’hier, elle peut même apparaître pire lorsque l’on analyse le prix auquel est actuellement acheté le litre de lait chez nous. Si le prix demeure le même qu’en 1980, les coûts ont, eux, largement augmenté. La situation est intenable pour de nombreux exploitants avec un prix de vente du lait à 25 centimes alors que la production coûte entre 40 et 45 centimes.

    Lors des débats sur l’ajustement budgétaire, la dernière quinzaine, Monsieur le Ministre a, d’ailleurs, très brillamment dressé un tableau de la situation actuelle et pointé le principal problème rencontré qui est la différence du niveau de rentabilité de la production d’un pays de l’Union européenne à l’autre.

    Monsieur le Ministre a-t-il déjà eu un retour suite à sa rencontre avec le commissaire européen ?

    Des contacts ont-ils été pris avec d’autres pays de l’Union afin de présenter, en front commun, des propositions à la Commission européenne ?

    Quels ont été les résultats de la rencontre, initiée par le cabinet de Monsieur le Ministre avec les membres du secteur de la distribution afin de stimuler la consommation interne de notre Région ?

    Monsieur le Ministre envisage-t-il d’autres initiatives afin de promouvoir la consommation régionale ?
  • Réponse du 14/08/2012
    • de DI ANTONIO Carlo

    Plusieurs Etats membres dont la Belgique ont interpellé le Commissaire Ciolos sur la situation difficile dans le secteur du lait lors des Conseils des Ministres de l’Agriculture de l’UE des 26 avril, 18 juin et 16 juillet 2012. Pour le Commissaire, la situation s’est dégradée par rapport à la situation très favorable de 2011 mais il estime qu’il s’agit d’abord de fluctuations saisonnières.

    Même en baisse, les prix européens restent supérieurs au prix d’intervention et les opérateurs n’ont pas proposé d’offres pour activer les instruments de marché.

    La Belgique a souhaité lors du Conseil du 18 juin qu’une réflexion soit entamée concernant les mécanismes d’intervention afin que ceux-ci intègrent mieux l’évolution à la hausse des coûts de production. Le revenu agricole est déterminé par les marges qui sont elles liées tant aux prix du marché qu’à l’évolution des coûts de production. Il faut bien constater que le niveau des prix d’intervention n’a pas évolué de la même manière que les coûts de production. Cette demande a été rappelée lors de l’entretien bilatéral du 02 juillet des 3 Ministres belges de l’Agriculture avec le Commissaire Ciolos. Ce dernier n’est pas favorable à cette demande, craignant surtout de recréer ainsi un débouché artificiel pour certaines productions, comme cela avait été le cas dans l’ancienne PAC, avec des stocks publics formant des montagnes de beurre.

    Un nouveau rapport sur la situation du marché du lait a été présenté par la Commission européenne lors du Conseil Agriculture de ce 16 juillet 2012. Selon ce rapport, les indicateurs de marché plaident en faveur d’une poursuite de l’amélioration des prix.

    Lors du dernier conseil du 16 juillet, la Belgique a à nouveau soutenu la nécessité de pouvoir activer les instruments de marchés actuels sauf concernant une éventuelle réintroduction des restitutions à l’exportation. Et nous avons également redemander d’adapter, via un mécanisme flexible et dynamique, les prix de référence qui sont pour les produits laitiers les mêmes depuis une dizaine d’année et, dans ce cadre, de mieux prendre en compte l’augmentation des coûts de production.

    Mes services ont rencontré COMEOS (Fédération belge du commerce et des services) en préparation d’une prochaine rencontre que j’aurai avec eux.

    A ce stade plusieurs pistes ont été évoquées pour soutenir la production locale et les produits laitiers en particulier. COMEOS nous a certifié avoir demandé à leur membres de ne pas opérer de campagne promotionnelle visant à offrir le lait à prix cassé et ce, durant toute la période de la crise afin de soutenir les agriculteurs.