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L’arrêt de la production sur le site Saint-Gobain Glass à Auvelais

  • Session : 2012-2013
  • Année : 2012
  • N° : 48 (2012-2013) 1

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  • Question écrite du 10/12/2012
    • de PREVOT Maxime
    • à MARCOURT Jean-Claude, Ministre de l'Economie, des P.M.E., du Commerce extérieur et des Technologies nouvelles

    En mars dernier, j’avais pu faire part à Monsieur le Ministre de mes inquiétudes pour le site AGC Glass de Moustier-sur-Sambre suite à l’annonce de la fermeture d’une ligne de production synonyme de la perte de 173 emplois. Il faisait part alors de son espoir pour l’avenir en indiquant que trois lignes demeuraient actives et que la production spécifique de verre coloré se poursuivait sur le site.

    Aujourd’hui la direction de l’usine Saint-Gobain Glass d’Auvelais annonce la mise à l’arrêt du dernier four en activité pour une durée d’au moins un an et sans aucune garantie de relance de l’outil passé ce délai.

    La direction évoque, comme dans bien d’autres cas, le contexte économique morose et la surcapacité de la production en Europe. Il semble que la direction européenne du groupe a donné sa priorité à un autre site de production en Allemagne.

    Monsieur le Ministre envisage-t-il de prendre contact avec la direction d’AGC pour évoquer l’avenir du site ?

    Une aide de la Wallonie, via l’expertise d’acteurs économiques tels la SOGEPA ou l’AWEx, est-elle envisageable afin d’aider le site à se redéployer vers de nouveaux marchés et, de la sorte, préserver l’emploi ?

    Devons-nous aujourd’hui craindre pour le centre de recherche de Gosselies et pour le site de Roux, une fois que les clauses d’emplois liées aux aides reçues se termineront respectivement en 2017 et en 2013 ?
  • Réponse du 17/04/2013
    • de MARCOURT Jean-Claude

    La période conjoncturelle actuelle a des impacts considérables sur la vie des entreprises en général.

    Le secteur du verre est un exemple de secteur lourdement touché et, par voie de conséquence, la région de la Basse-Sambre aussi (restructuration chez AGC à Moustier, annonce de la fermeture de Techniver à Franière).

    Sur base de ce qui précède, la capacité du float chez Saint-Gobain a été revue à la baisse afin de mieux coller à la demande. Concrètement, Saint-Gobain a pris de nouvelles mesures de chômage économique entraînant ainsi une incertitude vive au sein des travailleurs, pendant cette période annoncée d’une année.

    Le secteur du verre a, en Wallonie, des caractéristiques bien précises. Ces dernières peuvent être résumées comme suit :
    - utilisation intensive d’énergie ;
    - globalisation et règlementation européenne stricte en matière d’environnement ;
    - coûts fixes très importants ce qui nécessite des volumes de production considérables ;
    - le verre plat, plus spécifiquement, alimente le secteur de la construction et de l’industrie automobile qui souffrent énormément pour l’instant ;
    - deux entreprises dominent le marché wallon (AGC et Saint Gobain).

    Un défi de taille est la hausse des prix de l’énergie en Belgique. En effet, ce secteur est énergivore. L’énergie représente en effet une partie non négligeable des coûts de production et son prix est plus élevé que dans les Pays limitrophes où est localisée la concurrence directe. En outre, ce secteur est demandeur d’investissements importants, où la concurrence internationale est forte. Au-delà de ces faits, c’est un secteur structurant pour l’emploi dans ce bassin industriel (mais également dans d’autres sous bassins économiques en Wallonie), et qui bénéficie d’un know-how remarquable.

    La Région wallonne est dès lors disposée à prendre des actions sitôt qu’il y a des projets industriels qui visent la pérennisation des entreprises.

    Les entreprises du secteur sont fortement impliquées dans des projets des pôles de compétitivité, et le maintien de l'activité en Wallonie passera probablement par une nécessité d'innovation plus importante qu'elle ne l'est encore aujourd'hui.

    C’est en ce sens qu’une étude sur le secteur du verre a été demandée à la SOGEPA. À ce stade, la première phase relative aux aspects sectoriels a été finalisée et une présentation a été faite le 6 octobre dernier.

    La deuxième phase est toujours en cours et se traduit par des interviews de personnes qui sont actives dans ce secteur (Entreprises - fédération du verre - organisations syndicales…).

    Enfin, la troisième phase consistera en la mise en place d’un groupe de travail qui, encadré par les consultants, aura pour mission d’établir une liste de leviers que la Région wallonne pourrait activer pour soutenir ce secteur d’activité structurant pour la Région wallonne. Toutes les parties seront représentées à ce groupe de travail : les entreprises, la fédération du verre, les organisations représentatives des travailleurs, des acteurs locaux, la SOGEPA, la DGO6, bref tous les intervenants de ce secteur.

    Il est d’ores et déjà évident que chacun des acteurs aura un rôle à jouer dans le soutien global de ce secteur.