à HENRY Philippe, Ministre de l'Environnement, de l'Aménagement du Territoire et de la Mobilité
Alors que nous connaissons pour le moment des intempéries hivernales, j’apprends que les bus du TEC se contentent de pneus classiques pour rouler. Le cabinet de Monsieur le Ministre, via son porte parole, défend cette situation par le fait qu’il s’agirait d’une "d’une solution pragmatique ... Ce qui pose problème pour nos bus, ce n’est pas tellement la neige mais la glace … tant les pneus hiver que les quatre saisons ne permettent pas d’obtenir de bons résultats sur ce type de surface. ".
Mais je pense que le choix de Monsieur le Ministre est fait au regard de ce coûterait les changements de pneus pour l’ensemble des bus wallons. Le placement de pneus hiver pour l’ensemble des TEC représenterait un budget important, mais il me semble que la sécurité des navetteurs n’a pas de prix.
Reste aussi que les navetteurs ont souffert de ce choix. Le lundi 21 janvier on comptabilisait 146 déviations pour les provinces du Brabant wallon, de Luxembourg et de Hainaut occidental. Il me semble cependant que l’on pourrait faire mieux, et ce, même si les TEC qui sont le plus exposés aux routes enneigées, sont équipés de pneus quatre saisons.
De plus, le secrétaire d’Etat à la mobilité, Melchior Wathelet, réfléchit actuellement à la mise en place d’une obligation de chausser les pneus hiver durant la froide saison. A ce moment l'argument budgétaire de Monsieur le Ministre ne tiendra plus la route et il sera dans l’obligation de réaliser des frais pour équiper les TEC de pneus hiver.
Monsieur le Ministre peut-il nous donner plus d’explications sur son choix de ne pas équiper l’ensemble du réseau TEC de pneus hiver ? Compte-t-il dans le futur revenir sur sa position ? Sinon, peut-il justifier son choix ? Si oui, de quelle manière ?
Réponse du 05/02/2013
de HENRY Philippe
Aucun bus des TEC ne roule avec des pneus « hiver ». Par contre, ils sont équipés de pneus « M + S » « 4 saisons », pneu qui offre le meilleur compromis tenue de route, confort, sécurité et endurance.
Un essai de pneus « neige » a été organisé en 2011 sur 13 bus du réseau du T.E.C. Namur-Luxembourg.
Celui-ci a mené aux conclusions suivantes. Par rapport à l’utilisation de pneus « 4 saisons », les pneus « hiver » montrent que : - l’amélioration en matière de tenue de route n’est pas significative ; - l’usure de ces pneus est 2 à 3 fois plus rapide ; - le profil d’usure observé (usure à facettes) diminue grandement le confort du véhicule (bruit).
Pour l’ensemble de ces raisons, l’usage de pneus « neige » n’est donc pas envisageable sur le réseau des TEC.
Le T.E.C. Liège-Verviers équipe en permanence les bus affectés aux zones à risques climatiques (dont les dépôts d’Eupen et Verviers) de pneus « 4 saisons » sur l’essieu moteur.
Ces pneus sont neufs, au départ, puis retaillés et, finalement rechapés. Ces opérations sont conduites par des professionnels, dans les règles de l’art.
Le profil des pneus retaillés et rechapés est conforme aux prescriptions du manufacturier et présente les mêmes caractéristiques de tenue de route et de sécurité que les pneus neufs.
On voit donc que la question de l’utilisation de pneus hiver par les bus du TEC a été évaluée, et jugée non pertinente au regard du résultat observé.
En outre, l’utilisation de pneus hiver représenterait un surcoût important pour les trois raisons suivantes : - comme déjà précisé, une usure trois fois plus rapide; - l’investissement nécessaire pour disposer d’un double espace d’entreposage dans les dépôts; - le coût de la main-d’œuvre indispensable à procéder aux montage et démontage régulier des pneus en question, voir la nécessité de prévoir des autobus supplémentaires pour permettre la continuité du service durant l’immobilisation des autobus en cours d’équipement.
Vu l’inefficacité des pneus hiver révélée par les tests, et l’incidence budgétaire non négligeable qu’aurait leur utilisation, l’arbitrage va de soi : ne pas gaspiller des moyens financiers limités de manière à les consacrer au maximum à l’offre de service aux citoyens wallons.