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Les pertes d'eau dans les réseaux de distribution des intercommunales

  • Session : 2012-2013
  • Année : 2013
  • N° : 384 (2012-2013) 1

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  • Question écrite du 20/02/2013
    • de de LAMOTTE Michel
    • à HENRY Philippe, Ministre de l'Environnement, de l'Aménagement du Territoire et de la Mobilité

    La question de l’eau et de son coût est un enjeu important pour notre région et nos concitoyens.

    On sait que, selon le réseau concerné, on constate une plus ou moins grande perte d’eau pour diverses raisons dont notamment la vétusté ou le manque d’entretien du réseau.

    Dans ce cadre, il me semble opportun de savoir quelle est justement l’importance des fuites d’eaux dans ces réseaux de distribution.

    Monsieur le Ministre peut-il m’informer des chiffres démontrant la différence entre l’eau entrant dans le réseau et l’eau facturée à la sortie, et ce, pour chaque intercommunale ?

    Quel est le volume de perte d’eau pour chaque intercommunale ?




  • Réponse du 11/04/2013
    • de HENRY Philippe

    Le volume de perte d’eau d’un service de distribution d’eau ou volume non enregistré VNE est calculé sur base annuelle par la formule suivante :

    VNE = Pp + A1/3 - V1/3 – Ve

    Où :

    - Pp est le volume produit en propre par le distributeur;
    - A1/3 est le volume acheté à des tiers;
    - V1/3 est le volume vendu à des tiers;
    - Ve est le volume enregistré chez les abonnés sur base du relevé d’index ou sur base forfaitaire.

    Rappelons que les pertes d’eau sont très sensiblement supérieures aux fuites des réseaux de distribution car elles comprennent les volumes de service du réseau (purges et nettoyage des réservoirs et conduites) et les volumes fournis, mais non comptabilisés (manœuvres incendie, fontaines sans compteur, sous-comptage, lavages de voirie,…).

    À l’exception de quelques communes, les données permettant de calculer ses pertes sont transmises au Comité de contrôle de l’eau en application de l’Arrêté ministériel du 12 octobre 2007 relatif à la carte de visite et aux indicateurs de performance des services de distribution.

    Au total, en 2010, le volume des pertes atteint donc :

    - 6.149.505 m³ par an pour les services communaux ;
    - 54.960.329 m³ pour la SWDE ;
    - 12.673.150 m³ (Rd = 77,5%, 2010) pour les intercommunales.

    Le total des pertes en eau pour la Région wallonne en 2010 avoisine ainsi les 74 millions de mètres cubes.

    L’indicateur de rendement Rd permet de comparer les volumes de perte, mais il est étroitement dépendant de la consommation d’eau (une consommation plus importante implique mécaniquement moins de perte en proportion) ; c’est pourquoi le Comité de contrôle de l’eau utilise aussi les deux indicateurs de performance suivants définis par AQUAWAL(1):

    - ILVNE, l’indice linéaire des volumes non enregistrés. Il s’agit des volumes journaliers de pertes rapportés à la longueur des conduites du réseau (m³ par jour et par km).

    Ce premier indicateur dépend principalement de la densité du réseau (toute chose étant égale, les distributions de type rural obtiennent naturellement de meilleurs résultats). C’est pourquoi il est utilement complété par l’indicateur suivant :

    - IVNEC, l’indice des volumes non enregistrés par compteurs (m³ par an). Celui-ci rend mieux compte du bon état des raccordements des abonnés.

    Dès lors, à situation équivalente (évolution dans le temps d’une distribution donnée) ou à pratiques équivalentes de plusieurs gestionnaires de réseau de distribution, les deux indicateurs auront tendance à s’améliorer si le réseau est correctement entretenu (taux de renouvellement des conduites, entretien des raccordements et remplacement des compteurs trop âgés).

    Ainsi, pour juger du bon ou du mauvais état d'un réseau d'eau, faut-il comparer ces deux indicateurs par rapport à la moyenne régionale (qui est de facto proche des indicateurs de la SWDE).



    ______________________
    (1) SA AQUAWAL (2006), Etude relative à l'élaboration d'indicateurs de performance des services de distribution d'eau - rapport final (disponible sur www.aquawal.be)

    Si les deux indicateurs sont supérieurs à la moyenne, on peut considérer le réseau comme mauvais et inversement.