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L'étude des conséquences économiques des phénomènes d'érosion hydrique

  • Session : 2012-2013
  • Année : 2013
  • N° : 290 (2012-2013) 1

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  • Question écrite du 26/02/2013
    • de DETHIER-NEUMANN Monika
    • à DI ANTONIO Carlo, Ministre des Travaux publics, de l'Agriculture, de la Ruralité, de la Nature, de la Forêt et du Patrimoine

    J’ai déjà eu quelques fois l’occasion d'interroger Monsieur le Ministre par rapport au dossier des érosions et des coulées de boues en provenance des terrains agricoles.

    En la matière, comme dans d’autres, je suis persuadée que, afin d’amener les acteurs à un changement de pratiques, il est utile de les convaincre quant au bien-fondé des mesures proposées, et ce, également en termes économiques.

    Existe-t-il, à cet égard, des analyses économiques calculant, selon les types d’aménagement d’un bassin versant, les conséquences d’un épisode de coulée de boues, et ce, tant en termes de dommages aux biens qu’en termes de coûts environnementaux ? Cela permettrait en effet de pouvoir calculer le coût-bénéfice des mesures de prévention mises en place.

    De même, existe-t-il une analyse économique des conséquences de l’érosion hydrique des sols pour le secteur agricole ?

    Si tel n’était pas le cas, ne serait-il pas intéressant de mener à bien de telles analyses, et ce, afin de pouvoir disposer de visions à plus long terme des conséquences négatives, pour tous, de tels phénomènes de coulées boueuses ?
  • Réponse du 14/03/2013
    • de DI ANTONIO Carlo

    Certains auteurs comme Bollinne (1982) estiment que la perte de rendement sur les sols fortement érodés (soit 5 à 10 % de la surface de la Wallonie), est de l’ordre de 3-5% soit 30 à 50 euros/hectare/an pour du froment sur base d’une marge brute d’environ 990 euros/ha.

    Outre la perte agronomique, il faut ajouter les dégâts en dehors de la parcelle agricole comme :
    - le curage des bassins d’orage de petits bassins versants : 10 à 125 euros/m³ selon Verstraeten en 2006 ;
    - le curage des cours d’eau dont le rendement en sédiment moyen en Wallonie serait de 1,5 t/ha (Dautrebande 2004) ;
    - les coûts des dégâts associés aux coulées boueuses. Par exemple, à Gembloux une convention a estimé le coût annuel pour le nettoyage par les ouvriers communaux à 4 440 euros/an et celui du service d’incendie est considéré égal à 2 595 euros/an.

    Ce coût économique n’est pas négligeable et non négligé !

    L'honorable membre parle d’études, je peux lui affirmer que ce point a été, et est toujours pris, en compte dans de nombreuses études financées notamment par mon prédécesseur comme les conventions ALURE (2005-2007), ELISPSOL (2007-2008), ou ERRUISSOL (2005-2008).

    Ces conventions sont à l’origine de la convention actuelle « Gestion Intégrée Sol Erosion Ruissellement » (GISER) que je soutiens pour 350 000 euros par an. Un de ses objectifs vise à l’évaluation de l’impact agroéconomique de l'érosion.

    Cela sans redondance avec le projet « Appui à la gestion des risques d’inondation par ruissellement en zones rurales (AGIRACAD), soutenu avec un budget de plus de 325 000 euros qui vise notamment à estimer le coût moyen annuel de non-action en matière de lutte contre les inondations par ruissellement.