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Le taux de starters en Wallonie

  • Session : 2012-2013
  • Année : 2013
  • N° : 109 (2012-2013) 1

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  • Question écrite du 01/03/2013
    • de TARGNION Muriel
    • à MARCOURT Jean-Claude, Ministre de l'Economie, des P.M.E., du Commerce extérieur et des Technologies nouvelles

    La presse vient récemment de faire écho à un constat tiré par le service d’étude de la KBC. Pour ce dernier, en matière d’entreprenariat, la Belgique serait à la traine au niveau européen, en particulier concernant le nombre de starters sur son territoire.

    Le service pointe notamment comme raisons pour expliquer le nombre trop faible de starters sur notre territoire un aspect culturel, « Le Belge accepte la hiérarchie et fuit l’inconnu» ou un cadre institutionnel trop flou pour les entreprises.

    Toutefois, de par la qualité de son enseignement, l’accès au capital ou la qualité des infrastructures, la Wallonie ne manque pas d’atouts pour attirer de jeunes entrepreneurs.

    Quelles sont pour Monsieur le Ministre les raisons de ce faible taux de starters en Wallonie ? Qu’envisage-t-il de mettre en place pour en augmenter le nombre ?
  • Réponse du 18/03/2013
    • de MARCOURT Jean-Claude

    Une des principales difficultés des starters est le financement du lancement de leur activité. Le manque de garantie, d’apport propre et de données historiques, notamment, rendent les banques frileuses quand il s'agit d'octroyer du crédit aux starters.

    Par ailleurs, les refus des organismes de financement concernent particulièrement des microcrédits (inférieurs à 25 000 euros).

    C’est la raison pour laquelle la SOWALFIN, à travers sa filiale la SOCAMUT (société des Cautions Mutuelles de Wallonie), a développé des produits financiers adaptés à ces besoins.

    La SOCAMUT, depuis sa création en 2003, contre-garantit les sociétés de cautionnement mutuel qui sont au nombre de quatre en Région wallonne. Dans certaines conditions bien définies, les sociétés de cautionnement mutuel bénéficient d’une contregarantie automatique de la SOCAMUT sur les garanties qu’elles émettent à l’attention de microentreprises et d’indépendants déjà installés ou en vue d’une installation en Wallonie. Cette contregarantie est de 75 % si le montant du prêt garanti par la société de cautionnement mutuel est inférieur ou égal à 75 000 euros et de 50 % dans les autres cas. Le montant de la garantie de la société de cautionnement mutuel s’élève quant à lui à maximum 75 % du crédit bancaire et son montant est plafonné à 150 000 euros.

    Dans le cadre du Plan Marshall 2.vert, le Gouvernement wallon a, en outre, mis en œuvre une mesure particulièrement adaptée aux besoins des starters, favorisant le microcrédit en collaboration avec les banques.

    Cette mesure consiste en un produit appelé « produit mixte automatique », proposé par la SOCAMUT depuis fin 2011, en vue de faciliter davantage l’accès des microentreprises et des indépendants (installés ou en vue d’une installation) au microcrédit, tout en simplifiant au maximum les démarches administratives. Le produit est dit « mixte » car il combine une garantie sur un crédit bancaire et un prêt subordonné complémentaire.

    La microentreprise ou l’indépendant qui sollicite un crédit bancaire (25 000 euros maximums et d’une durée de 2 à 10 ans) pourra bénéficier d’une garantie automatique de 75 % sur ce crédit de la part de la SOCAMUT. Elle aura par ailleurs la possibilité d’obtenir un prêt subordonné de la SOCAMUT, ce prêt étant limité à 50 % du crédit bancaire (donc 12 500 euros maximum). L’entrepreneur peut ainsi obtenir jusqu’à 37 500 euros de crédit, de manière simple et rapide, via sa banque qui voit son risque réduit à 6 250 euros au minimum (comme dans le montage ci-dessus), soit à 17 % seulement du projet global. Le caractère automatique s’explique comme suit : en pratique, la banque ne doit pas obtenir d’accord préalable pour accorder le financement. Elle s’engage simplement à en informer la SOCAMUT qui confirme la garantie à la banque et, dans le cadre de la demande de prêt complémentaire, contacte l’entrepreneur afin de signer la convention de prêt subordonné et de libérer les fonds.

    Sur l’année 2012, rien que pour les starters, la SOCAMUT a octroyé des contregaranties pour 1 650 000 euros permettant de lever des prêts bancaires de 4 694 000 euros et de procéder à des investissements pour un total de 7 641 000 euros.

    À cela s’ajoute l’octroi par la SOCAMUT de 2 238 000 euros en prêts subordonnés complémentaires à des prêts bancaires de 5 513 000 euros par ailleurs garantis par la SOCAMUT à concurrence de 4 004 000 euros et permettant à ces starters de procéder à des investissements pour un montant total de 10 470 000 euros.

    La SOCAMUT a ainsi contribué à la création de 313 entreprises sur le territoire wallon.

    Si l’on compare ces données à l’année qui précède, le nombre de créations d’entreprises soutenues par la SOCAMUT a quasiment triplé. En effet, sur 2011, la SOCAMUT est intervenue auprès de 112 créateurs d’entreprise.

    Pour terminer, il faut savoir qu’au niveau du produit mixte, 51 % des projets soutenus en 2012 sont des projets de création d’entreprises (de jeunes entrepreneurs pour la plupart).