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La piscine de Mouscron

  • Session : 2012-2013
  • Année : 2013
  • N° : 228 (2012-2013) 1

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  • Question écrite du 02/05/2013
    • de SAUDOYER Annick
    • à ANTOINE André, Ministre du Budget, des Finances, de l'Emploi, de la Formation et des Sports

    Décidément, la piscine de Mouscron ne rate pas une occasion de se mettre en évidence. En matière de traitement de l'eau, elle est au top de la technologie !

    Après avoir interrogé Monsieur le Ministre, fin 2010, sur leur système de filtration par rayonnement ultraviolet permettant de désinfecter l'eau en utilisant moins de chlore, une nouvelle révolution a été mise en place lors de la fermeture annuelle de l'établissement fin 2012.

    Auparavant, dans les cuves où passent quotidiennement des milliers de litres, l'eau était filtrée avec du sable et du charbon. Mais à force de fréquenter des salons et des foires, le directeur de la piscine a découvert qu'il était possible de filtrer l'eau avec du verre recyclé. Une visite à la piscine de Montreuil-sous-Bois (région parisienne) plus tard, où le procédé est déjà utilisé avec succès, et l'idée était officiellement lancée du côté de la cité des Hurlus.

    Fin de l'année dernière, ce sont ainsi 37 tonnes de bouteilles concassées qui sont arrivées au bassin de natation de Mouscron.

    Les avantages du procédé seraient nombreux. Si le prix du verre recyclé est trois fois plus élevé que le sable, sa durée de vie est trois fois plus longue, et cela avec un intérêt écologique bien supérieur. Le verre étant moins compact que le sable, la formation de biomasse est plus limitée ; ce qui nécessite un nettoyage moins fréquent des filtres.

    Alors que des ingénieurs de la Région wallonne se sont rendus dans l'établissement mouscronnois et que ce dernier a reçu une promesse de subside, un tel procédé existe-t-il déjà dans d'autres bassins de natation de Wallonie ? Monsieur le Ministre encourage-t-il les autres piscines de la région à opter pour la filtration au verre pilé recyclé ?

    À l'heure où les services de Monsieur le Ministre ont exprimé la volonté de diminuer le chlore dans les piscines de Wallonie, ce type de système a-t-il un impact bénéfique pour la santé ? Quel est le coût d'un tel dispositif ?
  • Réponse du 21/06/2013
    • de ANTOINE André

    Le chlore est au centre du débat depuis plusieurs années. En 2006, à l’initiative des Ministres Fonck et Lutgen, respectivement à la Santé et à l’Environnement, une étude avait été commandée au Professeur Alfred Bernard sur l’utilisation du chlore. L’hypothèse évoquée tournait autour de l’exposition des enfants aux produits chlorés qui contaminent l’eau et l’air des piscines.
    Le même chercheur évoque maintenant les problèmes de fertilité que rencontreraient les enfants qui ont nagé au moins 125 heures dans une piscine chlorée avant l’âge de 7 ans, soit une heure par semaine pendant deux ans et demi.

    Pour rappel, l’effet néfaste du chlore se produit en cas de renouvellement insuffisant de l’air et/ou du chauffage trop peu élevé de l’infrastructure. Ce qui, indubitablement, pose la question du coût énergique de nos piscines.

    Le SPW Infrasports a consacré une étude visant à l’amélioration des performances énergétiques des piscines. La question relative aux alternatives au chlore y est abordée.

    L’exemple de la rénovation de la piscine « les Dauphins » en est un bon exemple.

    La piscine de Mouscron a plus de 24 ans. Elle a déjà fait l’objet de quelques rénovations tels que le remplacement des carrelages des plages, de châssis,…
    Après plus de 10 ans d’utilisation, le média filtrant fait de sable s’encrassait au fur et à mesure et dès lors l’efficacité des filtres s’en ressentait.

    Fin de l’année dernière, j’ai décidé de répondre favorablement à leur demande de subside pour le remplacement du média filtrant à la piscine de Mouscron. Dès lors, j’ai octroyé un subside de 31 230 euros. Les travaux étaient estimés à 41 640 euros HTVA.

    Ce nouveau média filtrant en verre poli est composé de granulés verts (oxyde de chrome) et marrons (oxyde de fer).
    Au contact de l'eau, ces derniers génèrent des radicaux libres qui limitent la prolifération des bactéries.
    La finesse de filtration par voie physique et par absorption est de 15 microns ; soit trois fois supérieure à celle du sable.
    L'eau obtient alors une qualité supérieure par la réduction des chloramines. Cette réduction permet d'assainir l'atmosphère et de réduire fortement les atteintes des voies respiratoires.
    De plus, ce système permet une économie substantielle des eaux de contrelavages des filtres étant donné que les granulés de verre sont "autostériles" et limitent la création du biofilm (communauté de microbes qui forme généralement une mince couche visqueuse).

    En ce qui concerne son coût, il faut compter pour une piscine classique de 25 m avec une pataugeoire complémentaire : 13 tonnes de granulés pour un montant de 9 000 euros hors T.V.A. soit trois fois le prix du sable.
    Après avoir installé ce procédé à la piscine de Mouscron, l’intercommunale I.E.G souhaite maintenant équiper la piscine de Comines. J’informe d’ailleurs l'honorable membre que je viens d’accorder la procédure d’urgence pour le remplacement du média filtrant à la piscine Aqua-lys de Comines.

    Apparemment, les piscines de Courcelles et Anderlues étudient aussi la possibilité d'intégrer ce nouveau média filtrant dans leur infrastructure.