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L’élaboration d’un indicateur environnemental

  • Session : 2012-2013
  • Année : 2013
  • N° : 718 (2012-2013) 1

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  • Question écrite du 29/05/2013
    • de de COSTER-BAUCHAU Sybille
    • à HENRY Philippe, Ministre de l'Environnement, de l'Aménagement du Territoire et de la Mobilité

    Il y a deux semaines, MM. le Ministre-Président Demotte et le Ministre Nollet ont présenté à la presse leur volonté de compléter le PIB par cinq nouveaux indicateurs permettant d’avoir une vision « à 360° » de la Wallonie.

    Les deux ministres promettaient même que trois de ces indicateurs seraient prêts d’ici la fin de l’année.

    Bien que leur définition soit encore bien floue, un de ces indicateurs concernait l’environnement. Je ne puis imaginer qu’un tel outil soit élaboré en dehors de l’expertise des services de Monsieur le Ministre.

    Je désire donc savoir si un tel chantier a été lancé au sein de l'administration de Monsieur le Ministre. Si oui, a-t-il déjà quelques pistes de critères pour élaborer un indicateur environnemental aussi complet que pertinent ?

    En effet, les grands indicateurs doivent être élaborés avec un tout aussi grand soin. Chacun aura remarqué les limites induites par le PIB…

    Par ailleurs, il s’agirait de ne pas biaiser les situations de terrain en raison de critères mal définis.
  • Réponse du 24/06/2013
    • de HENRY Philippe

    Je peux rassurer l'honorable membre sur le fait que l’Administration de l’Environnement (DGO3) a participé très étroitement au choix et à l’élaboration de l’Indicateur de Situation Environnementale (ISE) auquel il est fait référence.

    En effet, plusieurs experts de la Direction de l’État environnemental de la DGO3, en charge de l’élaboration des tableaux de bord annuels de l’environnement wallon ont été sollicités par l’IWEPS pour remettre un avis technique sur ce dossier, à chacune des étapes du processus d’élaboration de ces indicateurs. Ils ont fait partie du panel élargi des 26 experts qui ont dégrossi le travail en amont, mais aussi du groupe d’experts restreint qui a travaillé spécifiquement à la méthodologie d’élaboration de l’ISE, en collaboration avec l’IWEPS, le Bureau fédéral du Plan, le SPF (DGSIE, ex-INS) et le CWEDD.

    En ce qui concerne le choix de cet indicateur, il est vite apparu qu’il ne devait pas aborder les questions liées à la soutenabilité (pressions anthropiques exercées sur la disponibilité des ressources naturelles), puisque cet aspect est évalué via l’indicateur d’empreinte écologique, mais qu’il devait davantage se concentrer sur l’évolution de l’état des composantes de l’environnement et des impacts associés sur la santé humaine et celle des écosystèmes, afin de disposer ainsi de deux types d’indicateurs complémentaires.

    Les analyses détaillées des experts ont démontré qu’il était plus opportun de développer un indicateur spécifique en la matière pour la Wallonie.

    En ce qui concerne la méthode de calcul de l’indicateur, il a été proposé de développer un Indice de Situation Environnementale (ISE) régionalisé s’inspirant de l’indice de bien-être des nations de Prescott-Allen, en utilisant comme données d’entrée les valeurs des indicateurs d’état et d’impacts présentés dans les tableaux de bord de l’environnement wallon. Le principe du calcul consiste à déterminer les distances qui existent entre les situations observées et différentes normes ou valeurs cibles définies par le monde scientifique. Il s’agit donc d’un indicateur de type « distance to target ».

    Suivant les premières réflexions, les dimensions de l'indicateur devraient être au nombre de quatre (air, eau, (sous)-sols et biodiversité). Un ISE sera calculé pour chaque dimension et ces ISE seront ensuite agrégés pour définir une valeur globale d’ISE.

    L’IWEPS et la Direction de l’État Environnemental de la DGO3 ont prévu de travailler de concert pour progresser le plus rapidement possible dans le calcul de l’ISE.


    Un premier travail a été entamé afin de vérifier que les paramètres retenus pour le calcul de l’indicateur s’appuient sur des données issues de stations de mesure dont le nombre est stable au cours du temps, afin d’éviter tout biais méthodologique. En outre, il est prévu de tester la sensibilité de l’indicateur aux normes, ainsi que la sensibilité des méthodes d’agrégation des indices.

    L’IWEPS doit aussi évaluer la nécessité ou non d’appliquer des modèles statistiques et/ou des méthodes de lissage à certains paramètres, de manière à atténuer et/ou éliminer certains effets météorologiques sur l’état des composantes environnementales, et permettre ainsi une comparaison plus objective des valeurs des indicateurs d’une année à l’autre. La possibilité de calculer un ISE à l’échelle communale est également à l’étude.