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Le Thorium, le rêve d'un nucléaire "vert"

  • Session : 2012-2013
  • Année : 2013
  • N° : 544 (2012-2013) 1

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  • Question écrite du 30/05/2013
    • de EERDEKENS Claude
    • à NOLLET Jean-Marc, Ministre du Développement durable et de la Fonction publique

    « Thorium. Le rêve d'un nucléaire « vert » », ainsi titrait « Les Échos » du 21 mai 2013, page 12.

    Des recherches sont-elles menées en Belgique vis-à-vis de cette filière qui serait, et cela reste bien sûr à vérifier, une solution théorique à nos problèmes énergétiques ?

    Quelle est la position de Monsieur le Ministre vis-à-vis de cette recherche scientifique ?

    Des études ont-elles été menées à ce propos en Région wallonne ?
  • Réponse du 11/06/2013
    • de NOLLET Jean-Marc

    Comme je l’ai déjà indiqué à l'honorable membre à maintes reprises, l’État fédéral est compétent pour les matières dont l’indivisibilité technique et économique requiert une mise en œuvre homogène sur le plan national. Le cycle de combustible nucléaire fait partie de ces matières. Je suggère donc d’adresser cette question à mes collègues du Gouvernement fédéral.

    Je relève que le cycle du Thorium consiste à cultiver de l’Uranium-233 dans un réacteur nucléaire à partir de Thorium-232. Or, l’Uranium-233, ainsi que tous les isotopes utilisés dans le cycle du Plutonium, peuvent être utilisés pour fabriquer des bombes atomiques. Du point de vue de la prolifération, l’utilisation de tels combustibles serait donc éminemment problématique, surtout si le nucléaire devait fournir une contribution substantielle à la production d’énergie dans de nombreux pays, ce qui n’est pas le cas actuellement. De plus, le cycle du Thorium n’étant pas un cycle fermé, il est de toute façon nécessaire d’utiliser de l’Uranium-235 ou du Plutonium. On ne peut donc pas considérer le Thorium comme une alternative à l’Uranium-235.

    J’ai également interrogé mes services en charge de la Recherche au sein de la DGO6, lesquels me précisent que le nucléaire et la recherche qui y est liée représentent une matière qui n'est pas régionalisée et qui réside par conséquent entièrement sous la responsabilité de l'autorité fédérale. Les recherches dans le domaine sont menées à Mol principalement et dans une moindre mesure à l'Institut des radio éléments de Fleurus.

    Le centre de Mol (Centre d'étude de l'énergie nucléaire SCK CEN) dispose de deux laboratoires qui travaillent sur la mise au point de centrales de nouvelle génération (la 4e génération), il s'agit de l'Institut des systèmes nucléaires avancés ANS, ainsi que l'Institut des sciences des matériaux nucléaires NMS qui travaille sur les différents matériaux sous irradiation, afin d'en comprendre le comportement. À notre connaissance, ce Centre n’a pas d’activité dans l’étude des sels fondus au thorium.