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Les prévisions 2013-2018 du Bureau du Plan en matière de chômage

  • Session : 2012-2013
  • Année : 2013
  • N° : 274 (2012-2013) 1

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  • Question écrite du 03/06/2013
    • de PREVOT Maxime
    • à ANTOINE André, Ministre du Budget, des Finances, de l'Emploi, de la Formation et des Sports

    Les paramètres macro-économiques ne sont actuellement pas très encourageants, c’est le moins qu’on puisse dire. Les prévisions de croissance (qui ne sont déjà pas tellement élevées) sont même la plupart du temps revues à la baisse en cours d’année, provoquant chaque fois des ajustements budgétaires toujours plus sévères. Cette situation économique de croissance quasi nulle (et parfois de récession), on la retrouve un peu partout en Europe, ce qui a bien sûr des conséquences en cascade sur l’ensemble des activités et des emplois dans notre pays et ailleurs. Ce ne sont pas les nombreuses fermetures et restructurations annoncées ces dernières semaines qui me contrediront.

    Dans ce contexte, le 16 mai dernier, le Bureau du Plan a publié ses perspectives économiques pour la période 2013-2018. Je ne reviendrai pas aujourd’hui sur l’aspect croissance, trajectoire budgétaire, déficits, etc. : c’est un sujet que nous connaissons bien et sur lequel nous sommes d’ailleurs revenus lors de notre dernière commission. C’est davantage l’aspect « emploi » des prévisions du Plan qui m’intéresse cette fois.

    En effet, selon le Bureau du Plan, le chômage devrait fortement progresser sur la période 2013-2015 (+52.000) parce que les créations d’emploi ne repartiraient que lentement à la hausse alors que, pour sa part, l’offre de travail s’accroît de façon importante. Au niveau national, le taux de chômage tel que défini par le Bureau du Plan sur base de données administratives passerait ainsi de 12,1 % en 2012 à 12,8 % en 2015. Ce n’est qu’à partir de 2016 que l’accélération de la croissance de l’emploi et l’essoufflement de la croissance de la population active entraîneraient alors un recul du chômage (-50.000 sur la période 2016-2018) et du taux de chômage, qui en 2018 retrouverait – enfin… – approximativement son niveau d’avant-crise, soit 11,7 %.

    Comment Monsieur le Ministre analyse-t-il ces chiffres et ces prévisions, venant d’un organisme dont le sérieux n’est plus à démontrer ? Ce sont là des données sur l’ensemble de la Belgique : qu’en est-il plus spécifiquement au niveau wallon ? Le Bureau du Plan a-t-il décliné ses prévisions pour chacune des régions ? Ces prévisions sont-elles confirmées par les analyses de nos propres organismes en charge de l’emploi (Forem) ou en charge des prévisions macro-économiques (IWEPS) ? Quels sont les enseignements que nous pouvons en tirer en matière de politiques et de mesures à renforcer ou à mettre en œuvre afin d’anticiper et d'accélérer la baisse du chômage et ne pas seulement attendre le retour d’une meilleure conjoncture … en 2016 ?
  • Réponse du 05/09/2013
    • de ANTOINE André

    Le Bureau fédéral du Plan vient en effet de sortir l’exercice prévisionnel 2013-2018, mais cette analyse est réalisée au niveau national. C’est l’IWEPS qui est chargé de décliner le modèle prévisionnel mis en œuvre par le Bureau fédéral du Plan au niveau de la Wallonie. L’exercice 2013-2018 réalisé par l’IWEPS n’est pas encore disponible.

    Quant aux chiffres de l’emploi, le Forem suit mensuellement plusieurs indicateurs qui témoignent de l’évolution du marché de l’emploi en Wallonie. L’analyse qui suit fait écho des principales tendances observées à fin mai 2013, sachant que le marché de l’emploi réagit habituellement avec un décalage d’environ 6 mois aux aléas de la conjoncture économique.

    Fin mai 2013, la Wallonie dénombrait 205.222 demandeurs d’emploi demandeurs d’allocation et jeunes en stage d’insertion, soit -1,9 % à 1 mois d’écart et -4,4 % par rapport à décembre 2012. Quant à l’indicateur de la demande d’emploi, il était de 13, 3 % en mai 2013 pour 13,6 % en avril 2013.

    Selon les dernières prévisions économiques publiées par l’IWEPS en mars 2013, le recul de l’emploi devrait également diminuer d’intensité au cours de l’année 2013 et une légère création nette d’emplois devrait se produire à partir du 4e trimestre 2013. À cet égard, je tiens à rappeler que les résultats sont encourageants en Wallonie puisque, selon l’ICN, 119.019 emplois ont été créés entre 2003 et 2011, ce qui constitue une augmentation de 10,8 %, supérieure à la Flandre (+9,6 %) et Bruxelles (+5,4 %). En termes de valeur ajoutée au niveau du PIB/Habitant (2003-2011), ceci donne +30,5 % en Wallonie, +26 % en Flandre, + 16 % à Bruxelles.

    Face à la situation économique actuelle, il convient de prendre des mesures, notamment pour renforcer la mise à l’emploi des demandeurs d’emploi, dont les jeunes et les personnes inoccupées de longue durée.

    Pour améliorer la rencontre entre offre et demande, il faut notamment poursuivre les actions que le Forem mène déjà actuellement en matière de qualification de la main-d’œuvre disponible et d’accompagnement personnalisé des demandeurs d’emploi (en 2012, le Forem a accompagné 114.104 personnes, soit une augmentation globale de 14 % par rapport à 2011 et de 55 % en matière d’accompagnement d’une durée d’un an).