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L'accessibilité aux trains pour les personnes à mobilité réduite dans les petites gares

  • Session : 2012-2013
  • Année : 2013
  • N° : 156 (2012-2013) 1

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  • Question écrite du 06/06/2013
    • de SAUDOYER Annick
    • à TILLIEUX Eliane, Ministre de la Santé, de l'Action sociale et de l'Egalité des Chances

    J'ai pu le constater de mes propres yeux, récemment, en revenant justement du parlement : les personnes à mobilité réduite n'ont pas toujours la vie facile quand il s'agit de prendre le train ! Ce jour-là, une personne en fauteuil roulant souhaitait tout simplement embarquer dans un wagon, comme le font chaque jour des centaines et des milliers de personnes.

    Seulement voilà, il s'agissait d'une petite gare dépourvue de ces fameuses rampes permettant de faire monter à bord les personnes en fauteuil. Et sans la solidarité des usagers, cette personne serait toujours sur le quai !

    Cet exemple n'est pas une exception. Si les gares les plus fréquentées et celles des villes les plus importantes ne posent pas de problème, les petites gares de village sont encore nombreuses à ne pas pouvoir répondre favorablement aux besoins des personnes à mobilité réduite. Pour pouvoir prendre le train, certaines d'entre elles doivent ainsi faire plusieurs kilomètres avant de trouver une gare disposant bien, elle, de l'équipement nécessaire.

    Je sais très bien que Madame la Ministre n'a pas cette compétence et que la SNCB est du ressort du fédéral. À l'heure où l'on accorde une extrême importance à l'intégration de la personne handicapée, il convient de mobiliser nos efforts pour qu'une solution puisse être trouvée à ce sujet.

    Puis-je donc demander à Madame la Ministre d'intervenir auprès de la SNCB et de taper sur le clou, encore et encore, pour que les personnes à mobilité réduite ne se retrouvent pas abandonnées sur le quai !
  • Réponse du 05/09/2013
    • de TILLIEUX Eliane

    Malgré les nombreux efforts réalisés pour rendre plus accessibles les lieux publics, je constate que les personnes à mobilité réduite sont encore trop souvent confrontées à l’absence ou à l’inadéquation d’équipements les empêchant de se déplacer en toute autonomie.

    Cela étant, je souligne que la SNCB fait un effort particulier pour rattraper le retard en la matière. Ainsi, elle propose une série de dispositions pour permettre aux personnes qui sont limitées dans leur mobilité d’accéder, dans les meilleures conditions, à leur offre de service. Celles-ci sont clairement décrites dans une brochure mise à la disposition des voyageurs ou téléchargeable à partir du site de la société : « Le guide du voyageur à mobilité réduite ».

    Nous sommes toutefois encore loin d’une situation idéale où l’accessibilité serait garantie en permanence, partout et pour tous.

    Je voudrais évoquer une action menée en 2009 par un ensemble d’associations pour interpeller la SNCB à propos de l’assistance aux personnes à mobilité réduite dans les trains belges.

    À cette occasion, elles ont relevé les points positifs de la procédure d’assistance aux personnes à mobilité réduite mais aussi la faiblesse du système.
    L’aide était alors disponible dans 113 gares, elle l’est actuellement dans 131 gares. Il y a donc déjà du progrès. Cependant, l’aide n’est garantie qu’à condition de réserver 24 heures à l'avance et de préciser le(s) train(s) choisi(s). Les associations déplorent la rigidité de ce mode de réservation avec tous les inconvénients induits : communication déficiente au sein de la SNCB, demande non transmise à la gare de destination, manque de respect de certains agents à l’égard des passagers à mobilité réduite, interdiction de rater son train… L’existence de la procédure sert également de prétexte à certains agents pour refuser une aide au pied levé.
    Les associations soulignaient également que, parallèlement aux efforts qui devaient se poursuivre afin d'améliorer la procédure d'aide, il faudrait aussi trouver une formule pour que les trains arrivent au niveau du quai.
    Je voudrais aussi faire part d’un communiqué récent intitulé « La SNCB va investir dans l’accessibilité aux PMR » :

    « À l’initiative du Ministre des Entreprises publiques, Jean-Pascal LABILLE, le Conseil des Ministres a adopté ce vendredi 19 juillet le Plan pluriannuel d’investissements (PPI) du Groupe SNCB pour la période 2013-2025. Une attention particulière y est portée à l’accessibilité du système ferroviaire dans son ensemble aux Personnes à Mobilité Réduite. Le plan prévoit l’investissement de moyens financiers conséquents et spécifiques, estimés à quelque 400 à 450 millions d’euros, afin d’accroître de manière globale l’accessibilité de l’infrastructure, de renouveler le matériel roulant (plus accessible) et d’optimaliser les services d’information aux passagers.
    Concrètement, seront ainsi progressivement intégrés plusieurs éléments en matière d’accessibilité physique et comportementale : des quais modernisés et rehaussés pour permettre un embarquement plus aisé, de nouveaux équipements à destination des PMR (ascenseurs, rampes d’accès, balisages tactiles au sol, bornes d’assistance, …) et une amélioration générale des accès (passages sous voie, passerelles…). »

    Il semble donc que des revendications aient été entendues et que la volonté soit maintenant réelle de vouloir tendre vers l’accessibilité universelle de nos infrastructures ferroviaires.
    Je ne peux évidemment qu’encourager cette évolution, la soutenir et inviter mes collègues du fédéral à maintenir la pression pour qu’au plus vite toutes les personnes, sans distinction, puissent voyager en permanence dans des conditions optimales.