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"la biomasse : une énergie trop rare en Wallonie ?"

  • Session : 2012-2013
  • Année : 2013
  • N° : 581 (2012-2013) 1

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  • Question écrite du 14/06/2013
    • de FOURNY Dimitri
    • à NOLLET Jean-Marc, Ministre du Développement durable et de la Fonction publique

    Alors que les bienfaits de la biométhanisation sont multiples, avec la production d’une énergie électrique bon marché, un réseau de chaleur à exploiter, la possibilité pour les agriculteurs de fertiliser leurs sols et la réduction des déchets, il s’avère malheureusement qu’il n’existe actuellement que quatorze unités en Région wallonne. Cela pose question du soutien accordé, surtout au vu du développement chez nos voisins, notamment l’Allemagne qui compte quant elle près de 7.000 unités de biométhanisation.

    Chez nous, il est clair que les petits producteurs peinent à développer des installations qui présentent pourtant de nombreux avantages pour la collectivité.

    Il y a plus d’un an déjà, nous pouvions lire dans la presse que la Wallonie promettait une stratégie sur la biomasse pour la fin de l’année 2012, stratégie qui devait émerger du travail d’une cellule biomasse. Aussi, début d’année, Monsieur le Ministre a annoncé qu’une synthèse des travaux de cette dernière était en cours d’élaboration au sein de l’administration.

    Monsieur le Ministre peut-il nous dire où en est cette synthèse à l’heure actuelle ? Au regard du retard accumulé dans ce projet, pense-t-il pouvoir présenter la stratégie biomasse tant attendue au gouvernement d’ici la fin de la législature ?

    Monsieur le Ministre compte-t-il prendre des initiatives supplémentaires pour remédier aux freins encore existants dans le développement de la biomasse ? Il serait en effet extrêmement dommage de se priver d’un tel potentiel.
  • Réponse du 20/06/2013
    • de NOLLET Jean-Marc

    Les éléments nécessaires à la finalisation du rapport relatif à la stratégie wallonne en matière de biomasse ont été réunis. Il s’agit des rapports des différents groupes de travail de la Cellule biomasse mais également de nombreux documents élaborés d’initiative par des acteurs clefs de la filière et du monde associatif ainsi que des études préalables réalisées dans cette matière. Ainsi, concernant les perspectives à l’horizon 2020, les études réalisées par Valbiom sur le potentiel biomasse mobilisable en Wallonie, ainsi que par Cap Gemini sur les scénarii de concrétisation de l’objectif wallon en matière de production d’énergie de sources renouvelables à l’horizon 2020, déjà largement commentées dans le cadre de différentes questions parlementaires, forment une base solide.

    L’expérience de nos voisins sera également considérée dans le cadre de l’élaboration de ce rapport. L'honorable membre évoque l’Allemagne qui compte, certes, plusieurs milliers d’unités de biométhanisation. Il importe d’ajouter que, pour ce faire, pas moins de 800 000 hectares de terres agricoles sont dédiées à la production de maïs énergétique, soit plus que la surface totale des terres agricoles de Wallonie (750 000 hectares). Cette filière « énergétique » cause à l’heure actuelle énormément de problèmes car elle a, entre autres, fait grimper en flèche le prix des terres agricoles mettant à mal l’agriculture traditionnelle. C’est une dérive que nous ne pouvons reproduire chez nous.

    Il va sans dire que cette matière complexe et aux enjeux multiples, parfois contradictoires, demande une analyse attentive et une communauté de vision au sein du Gouvernement wallon. De même, le contexte dans lequel cette stratégie s’inscrit a toute son importance. Il est ainsi nécessaire d’assurer la cohérence de ce texte avec la dynamique Horizon 2022 en préparation au sein du gouvernement à l’initiative du ministre-président.

    C’est pourquoi j’ai donné instruction au sein de mon cabinet pour que la période des vacances d’été soit mise à profit pour prendre le recul nécessaire et fondre ces éléments objectifs et l’ensemble des opinions récoltées en un texte stratégique.

    Mon souhait est en effet de pouvoir présenter un projet de stratégie dans le cadre de cette législature. Cette échéance ne doit cependant pas supplanter l’intérêt de disposer d’un document de qualité, soutenu par le plus grand nombre et répondant aux défis et contraintes particulières de cette filière sensible, ingrédients nécessaires pour susciter le développement significatif et durable de la filière. J’entends prendre le temps qui sera nécessaire à cette fin.