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Les résultats obtenus au Salon du Bourget par les entreprises wallonnes

  • Session : 2012-2013
  • Année : 2013
  • N° : 267 (2012-2013) 1

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  • Question écrite du 04/07/2013
    • de PREVOT Maxime
    • à MARCOURT Jean-Claude, Ministre de l'Economie, des P.M.E., du Commerce extérieur et des Technologies nouvelles
    Le 23 juin se terminait le salon du Bourget ou, plus précisément, le « 50e Salon international de l’aéronautique et de l’espace ». On le sait, c’est « le » rendez-vous mondial incontournable des professionnels (tant civils que militaires) du secteur, réunissant plus de 2 215 exposants, 350 chalets, 27 pavillons nationaux. Pour une entreprise active dans ce domaine, il est tout simplement impensable de ne pas y être !

    En Wallonie, nous pouvons nous réjouir d’avoir quelques entreprises reconnues telles la Sonaca, la Sabca, la FN Herstal ou TechspaceAero, pour ne citer que les plus célèbres. Surtout, l’aéronautique et l’aérospatial sont justement des domaines essentiels au redéploiement économique wallon, tout particulièrement avec ce que ces secteurs impliquent en termes de création d’activités et d’emplois, de croissance, de R&D, de dynamisme commercial, de haute valeur ajoutée. C’est d’ailleurs à ce titre qu’un des six pôles de compétitivité wallons, Skywin, cible ce domaine.

    Dès lors, Monsieur le Ministre peut-il m’indiquer en quoi a consisté la « présence wallonne » tout au long de ce salon du Bourget ? Quelles sont les entreprises qui y avaient fait le déplacement ? Comment avait été organisée la délégation wallonne, notamment à l’intérieur de la délégation belge ? Que représentait cette participation wallonne et belge à l’échelle de l’ensemble du Salon et de ses centaines d’exposants ?

    Dans ce contexte, de quelle manière la Région wallonne a-t-elle pu soutenir et renforcer la présence et les démarches des entreprises tout au long du Salon ? À ce titre, quel bilan tire Monsieur le Ministre des actions de l’AWEx, de Skywin et des diverses visites ministérielles sur place ? Quelle est son évaluation du « Belgian Day » qui était organisé le 19 juin ?

    Enfin – et surtout ! –, peut-il déjà évaluer les bénéfices qu’ont pu engranger Skywin et les entreprises wallonnes concernées grâce à leur présence au Bourget ? Des contacts fructueux ont-ils pu avoir lieu ? Des contrats ont-ils pu être signés ? Des investissements peuvent-ils être envisagés à court ou moyen terme en Wallonie ? Qu’est-ce que cela peut impliquer en termes d’emplois maintenus ou créés dans notre Région ? Qu’en est-il plus spécifiquement de nos participations dans les grands programmes d’Airbus, plus dynamique que jamais ?
  • Réponse du 03/02/2014
    • de MARCOURT Jean-Claude

    Nos entreprises étaient effectivement présentes en nombre à cette 50e édition du Salon international de l'Aéronautique et de l'Espace, Salon que l'on annonçait comme celui de tous les records. Ce fut le cas pour notre Région.

    Pour notre 10e participation wallonne au Salon du Bourget, 61 entreprises belges avaient fait le déplacement, dont 39 Wallonnes, la plupart leaders européens ou mondiaux dans leur niche respective. Nos entreprises ont pu bénéficier d'un espace de 670,50 m2 uniquement dédié à la Wallonie sur une surface totale de 1.156,75 m2

    Le secteur aérospatial wallon représente actuellement 6 400 emplois pour un total d'environ un milliard d'euros de chiffre d'affaires dont plus de 90 % sont réalisés à l'étranger.

    Par ailleurs, sur les 39 sociétés wallonnes présentes au Bourget, 14 ont un capital étranger par exemple, Forges de Zeebrugge (Groupe Thales), Techspace Aero (Safran), E-Xstream, Bridgestone et Open Engineering (Japon), ou encore la société Venyo qui propose un simulateur de vol révolutionnaire du type Boeing 737 Ng.

    D'où l'importance de participer au Bourget, plus grand Salon dédié à l'aéronautique et "aérospatial qui rassemble tous les deux ans l'ensemble des acteurs mondiaux de l'industrie et près de 150.000 visiteurs professionnels.

    Au cours de cette action à Paris, plusieurs investisseurs étrangers, notamment Thales, Safran et AstriumjEADS, groupe industriel européen présent sur le secteur aéronautique et spatial civil et militaire, ont été rencontrés pour faire le point sur leur ancrage en Wallonie et les perspectives pour nos entreprises dans le futur proche et à moyen terme.

    Plusieurs accords et contrats ont pu aussi se concrétiser.

    Techspace Aéro a ainsi annoncé que le groupe français Safran, actuellement actionnaire à plus de 50 % de la société wallonne, et dont le carnet de commandes est saturé par le nombre de commandes moteurs d'Airbus et de Boeing, avait décidé de lui confier une première commande d'assemblage de 80 moteurs, ce qui permet à la Wallonie de refaire des moteurs complets d'avion et de renouer avec son ancien savoir-faire.

    Avec un carnet de commandes rempli jusqu'en 2023, Techspace a déjà procédé au recrutement d'une centaine de personnes l'an dernier pour répondre à l'accroissement des demandes; trente personnes à nouveau cette année, et septante autres devraient également rejoindre prochainement l'entreprise.

    Pour sa part, la Sonaca a décroché un contrat d'un milliard de dollars en signant un partenariat à long terme avec le constructeur brésilien Embraer, pour la conception et la fabrication des bords d'attaque et des volets des ailes des nouveaux avions régionaux d'Embraer.

    Le programme A2 du constructeur brésilien devrait rapporter à la Sonaca 20 % de son chiffre d'affaires annuel, la consolidation de 300 à 400 emplois et la création de nouveaux ateliers de production au Brésil (bien que toutes les pièces impliquant des matières composites continueront à être fabriquées au départ de Gosselies).

    De son côté, Dumoulin Aéro, fournisseur d'Asco, lui-même sous-traitant de la Sonaca, devrait bénéficier indirectement du contrat brésilien de Gosselies. L'entreprise de Herstal a également annoncé l'entrée de Meusinvest dans le capital de la société, ainsi qu'un nouvel investissement dans plusieurs centres d'usinage pour assurer sa croissance, avec des activités en augmentation de plus de 51 % en 2012.

    Notre Pôle lui-même n'est pas en reste, puisque Skywin a signé deux partenariats la semaine dernière: l'un avec AéroMontréal son homologue québécois, pour l'adaptation du programme MACH (parrainage de petites PME par des grandes entreprises afin d'optimiser la performance de la chaîne d'approvisionnement), développé par le Québec en Wallonie, et la collaboration sur des projets de R&D conjoints; l'autre avec Inmavis, cluster mis en place par le Gouvernement russe pour développer l'industrie de l'aviation, partenariat visant à stimuler les collaborations et les échanges de bonnes pratiques.

    Skywin a également rencontré une importante délégation brésilienne du secteur, avec laquelle il devrait continuer les contacts lors de la mission de l'AWEx au Brésil en octobre prochain.

    Pour rappel, Skywin aujourd'hui, c'est 120 structures membres, 23 projets de R&D, 9 projets d'investissements, 8 projets de formations, 15 brevets déposés, pour un montant total de 135 millions d'euros.

    Depuis un peu plus de dix ans, le secteur a bénéficié de 25 investissements étrangers qui ont permis la création de 630 emplois.

    Le choix de faire de l'aéronautique et l'aérospatial en 2006 un de nos secteurs de l'excellence était un pari risqué, surtout après la mauvaise conjoncture enregistrée par ce secteur au niveau mondial après 2011.

    Pourtant, le secteur s'est rapidement redressé et connaît à présent une croissance exponentielle, avec la plupart des carnets de commandes de nos entreprises saturés.

    L'aéronautique est une activité qui a encore une base industrielle importante en Wallonie, et qui comparativement à d'autres industries historiques, présente de nombreuses perspectives pour notre Région.

    Il est important dès lors, face à une concurrence mondiale extrêmement forte, de continuer à investir dans la R&D afin de maîtriser toutes les étapes du processus, - de la conception à la fabrication des produits -, de consolider les synergies existantes entre nos acteurs du secteur, et de se démarquer encore avec nos produits de niche.