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L'état de la nappe aquifère

  • Session : 2012-2013
  • Année : 2013
  • N° : 933 (2012-2013) 1

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  • Question écrite du 18/07/2013
    • de TARGNION Muriel
    • à HENRY Philippe, Ministre de l'Environnement, de l'Aménagement du Territoire et de la Mobilité

    Si le prélèvement d'eau moyen en Wallonie avoisine les 380 millions d'eau par m3 annuellement, en moyenne, 80 % de cette quantité provient des eaux souterraines tandis que le reste est approvisionné par les eaux de surface. Toutefois, la nappe aquifère peut constituer une ressource moins importante lorsque des périodes de sécheresse sont constatées. 

    Quelle est la situation actuelle des nappes phréatiques suite aux conditions météorologiques que nous avons connues concernant leur capacité à constituer des ressources pour la production d'eau de distribution? Leur exploitation est-elle adéquate? Où en sont, de manière plus générale, les réserves wallonnes en eau ? 
  • Réponse du 03/10/2013 | Annexe [PDF]
    • de HENRY Philippe

    Les précipitations du premier semestre 2013 ont été dans la normale saisonnière, hormis le mois de mai qui a été particulièrement pluvieux (le double des précipitations moyennes calculées sur les dix dernières années à Uccle ; voir Figure 1 en annexe). Le mois de juillet a été marqué par une période de sècheresse de 3 semaines (du 3 au 26 juillet), avec une durée d’ensoleillement et une température exceptionnellement élevées. Les pluies abondantes de la fin du mois sont tombées sur peu de jours, induisant un ruissellement important et une faible recharge de la nappe aquifère.

    Néanmoins, les recharges hivernale (décembre 2012 exceptionnellement pluvieux) et printanière (mois de mai en particulier) ont permis à la plupart des nappes aquifères d’entamer l’été avec un niveau piézométrique satisfaisant (niveau mesuré en juillet dans la moyenne mesurée sur les dix dernières années) ; niveau qui a augmenté dans la majorité des points de mesure durant le premier trimestre 2013. Rappelons toutefois que le temps de recharge de certaines nappes peut être très long – plusieurs années entre la surface et le toit de la nappe - ce qui rend difficile l’étude de l’impact d’une sécheresse (de courte durée) telle que celle de ce mois de juillet. À l’inverse, des aquifères de fissures plus superficiels, comme le Massif ardennais par exemple, sont plus sensibles aux variations climatiques et la courte sécheresse du mois de juillet n’a eu un impact que très local.

    Il est à noter que durant les mois d’été (juillet et août en particulier), la recharge des nappes aquifères est généralement faible voire inexistante, l’eau infiltrée étant utilisée en grande partie par/pour la végétation. La « sécheresse » du mois de juillet n’aura donc qu’un impact restreint sur l’état général des nappes aquifères en Wallonie, dont les réserves se font normalement de l’automne au printemps.

    La surveillance des nappes aquifères est réalisée de façon automatique et continue par le Service public de Wallonie (DGO3 – Direction des Eaux Souterraines) ce qui permet un contrôle du risque de surexploitation de la nappe et une gestion durable des ressources en eau. Des collaborations entre les carriers et les producteurs d’eau dans certaines régions (exemple de la Transhennuyère) permettent de lutter contre une éventuelle surexploitation de la nappe par la valorisation de l’eau d’exhaure. D’autres projets de ce genre existent ou sont en cours, particulièrement dans les calcaires du Tournaisis.

    Deux exemples d’évolution des niveaux de l’eau souterraine sont présentés dans le graphique figure n°2, en annexe. On peut observer un effet plus direct et un autre différé de la recharge.

    On peut conclure que l’état global actuel des nappes aquifères en Wallonie est bon et ne présente aucune situation alarmante.