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La notion " écologiquement intensif " appliquée à l'agriculture

  • Session : 2012-2013
  • Année : 2013
  • N° : 620 (2012-2013) 1

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  • Question écrite du 18/07/2013
    • de SIMONIS Isabelle
    • à DI ANTONIO Carlo, Ministre des Travaux publics, de l'Agriculture, de la Ruralité, de la Nature, de la Forêt et du Patrimoine

    Depuis son entrée en fonction, Monsieur le Ministre a entamé les travaux afin d'élaborer le Code wallon de l'agriculture. Celui-ci devrait être sur les bancs du Parlement avant la fin de cette année.

    Que ce soit dans la première présentation en commission, dans divers commentaires, on retrouve la notion "d'écologiquement intensif".

    Monsieur le Ministre pourrait-il nous expliquer ce que recouvre cette notion ? Et, plus spécifiquement, comment va-t-il l'appliquer à l'agriculture ?
  • Réponse du 07/08/2013
    • de DI ANTONIO Carlo

    Comme je l’écrivais récemment à Mme Dethier-Neumann dans ma réponse à sa question N°530, ma volonté est de définir un projet fédérateur pour notre agriculture, un projet d’avenir, mais réaliste et acceptable par tous.

    À la suite des concertations menées, le « modèle » que je propose pour la Wallonie est celui de l’agriculture écologiquement intensive (AEI). Ce modèle, théorisé en France par plusieurs organismes dont l’Institut national de recherche agronomique (INRA) a été repris et adapté aux réalités de l’agriculture wallonne par le Centre wallon de recherches agronomiques (CRA-W) qui l’a proposé comme thème central pour son programme stratégique 2013-2015.

    L’agriculture écologiquement intensive est un modèle d’agriculture qui cherche à s’appuyer sur les processus et fonctionnalités écologiques pour produire. Le recours aux fonctions des écosystèmes rend cette agriculture plus efficace en termes d’utilisation de ressources naturelles renouvelables (eau, sol), dans l’utilisation d’énergie et est également moins productrice d’externalités négatives vis-à-vis de l’environnement.

    Outre les trois facteurs classiques de production (terre, travail et capital), ce modèle reconnaît l’importance d’autres facteurs tels que les fonctionnalités naturelles des écosystèmes, l’énergie (incluant l’énergie indirecte pour la production et le transport des intrants), le savoir et la connaissance ainsi que l’information. Ces facteurs sont complémentaires ou substituables.

    Déclinée aux spécificités de l’agriculture wallonne, l’AEI constitue une opportunité pour améliorer sa rentabilité menacée par la volatilité des prix, la hausse constante de ses intrants et du foncier. De plus, l’agriculture wallonne, diversifiée et mixte, avec une forte liaison des productions animales au sol, peut appliquer sans restriction les principes sur lesquels se fonde l’AEI

    Ce changement important nécessite le renforcement et la diversification de la recherche de même que de la formation de base et continuée, universitaire et supérieure pour outiller les agriculteurs actuels et futurs aux pratiques nouvelles d’agriculture durable et à l’extension du métier d’agriculteur (gestion de territoire et de paysages, production d’énergie renouvelable, opérateur touristique et culturel, etc.). L’encadrement et une revalorisation du métier d’agriculteur sont également fondamentaux.

    Le Code wallon de l’agriculture prévoit en son article 1er de soutenir une agriculture familiale et une évolution vers une agriculture écologiquement intensive. Il ne s’agit pas d’interdire, mais de donner les moyens et l’encadrement à tous les agriculteurs wallons pour évoluer dans cette voie qui est aussi source d’un meilleur avenir pour notre agriculture. Les nouvelles normes et aides se baseront sur les objectifs de l’article 1er tout en veillant à permettre une évolution à un rythme soutenable pour ceux qui doivent évoluer.