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La prolifération des bernaches du Canada sur les rives de la Meuse

  • Session : 2013-2014
  • Année : 2013
  • N° : 17 (2013-2014) 1

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  • Question écrite du 02/10/2013
    • de PREVOT Maxime
    • à DI ANTONIO Carlo, Ministre des Travaux publics, de l'Agriculture, de la Ruralité, de la Nature, de la Forêt et du Patrimoine

    En quelques années, les riverains de la Meuse ont assisté à la modification importante de la faune locale liée à la prolifération des bernaches du Canada. Cette espèce invasive a peu à peu chassé les espèces indigènes, notamment les colverts et les poules d’eau.

    Les nuisances ne se limitent pas aux autres oiseaux, la flore ne parvient plus à se régénérer, des petites étendues d’eau sont polluées, les agriculteurs se plaignent également de leur nuisance sur les champs qu’elles souillent en les emplissant de plumes lors des mues. Enfin, les promeneurs ne sont pas à l’abri des attaques des oies au moment de la nidification.

    Le Département nature et forêt n’a pourtant pas ménagé ses efforts afin de limiter la prolifération de l’espèce. Dans un premier temps, les méthodes douces ont été utilisées, notamment via l’euthanasie des œufs, sans toucher aux adultes et aux poussins. Cependant l’espérance de vie de l’oiseau, jusque 20 ans et l’importance des populations nécessitent de passer à un stade supérieur.

    Un plan de réduction des populations a été élaboré par l’administration, mais n’a malheureusement pas pu être mis en œuvre avant cet été.

    Monsieur le Ministre peut-il nous confirmer la mise en œuvre de ce plan en 2014 ? Peut-il nous indiquer la portée exacte de celui-ci ?

    Des actions afin de favoriser la réimplantation des espèces indigènes sont-elles envisagées ?
  • Réponse du 21/10/2013
    • de DI ANTONIO Carlo

    L’augmentation des populations de bernaches du Canada peut avoir des conséquences néfastes tant sur la biodiversité et l’environnement que sur les cultures. En effet :
    - elles détruisent la végétation et concurrencent directement par leur agressivité d’autres espèces d’oiseaux inféodés aux milieux aquatiques ;
    - elles provoquent, lors de rassemblements massifs, une pollution organique des masses d’eau par leurs déjections ;
    - elles sont responsables de dégâts aux cultures (céréales, colza…) par consommation directe, piétinement et souillures.
     
    Leur présence dans les espaces verts publics ou le long des chemins de promenade peut également entraîner également des nuisances diverses vis-à-vis des citoyens tels le bruit ou une agressivité.
     
    Bien que protégée par son statut au regard de la Directive oiseaux, elle est qualifiée d’invasive et reprise dans la liste noire de la « Belgian Biodiversity Platform ». L’espèce est actuellement en pleine expansion et se trouve un peu partout en Wallonie.
     
    C’est dans ce contexte que j’ai marqué en date du 24 mai 2013 mon accord sur le projet pilote de régulation de la population de Bernache du Canada en Haute Meuse.
     
    La mise en œuvre de ce plan de régulation de la bernache en 2013 a donc été axée sur :
    1° La stérilisation des œufs : 1825 œufs sur 349 nids présents sur les îles de la Haute-Meuse.
    2° La sensibilisation des chasseurs à la régulation par la chasse et l’AGW destruction. Depuis l’ouverture de la chasse de la bernache en 2006, les prélèvements ont fortement augmenté en Wallonie, passant de quelque 250 à 1400 individus pour 2011.
    3° Un inventaire aussi exhaustif que possible des oiseaux fréquentant les sites de mue a été organisé sur l’ensemble de la Wallonie. Il permettra de déterminer les zones prioritaires où des actions devront être effectuées au cours des prochaines années.
    4° Des actions de communication et de sensibilisation auprès des riverains fréquentant les sites occupés par la bernache du Canada.
     
    Il n’est pas prévu d’action de réimplantation des espèces indigènes en Meuse dans la mesure où une recolonisation naturelle est possible à partir des individus présents sur le fleuve et des populations voisines.