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Les réserves naturelles en Wallonie

  • Session : 2013-2014
  • Année : 2013
  • N° : 94 (2013-2014) 1

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  • Question écrite du 17/10/2013
    • de SIMONIS Isabelle
    • à DI ANTONIO Carlo, Ministre des Travaux publics, de l'Agriculture, de la Ruralité, de la Nature, de la Forêt et du Patrimoine

    La Wallonie compte désormais plus de 12 000 hectares de réserves naturelles sur 317 sites. Cette surface vient de doubler en 4 ans. Quels sont les critères sur lesquels sont retenus les sites concernés ?

    Pour les périmètres retenus, quelles sont les conséquences de ce classement : octroi de permis, traversée de nouvelles voiries, placement d'un mât éolien, … ?

    Quelles sont les différences entre les sites repris en zone Natura 2000 et les sites classés réserve naturelle ? Quel est le lien entre ces deux distinctions ?

    Peut-on considérer qu'on a désormais un maillage écologique complet ?
  • Réponse du 06/11/2013
    • de DI ANTONIO Carlo

    La surface des réserves naturelles en Wallonie ne cesse effectivement d’augmenter, conformément à la Déclaration de politique régionale wallonne 2009-2014 où nous nous engagions à doubler la surface du territoire ayant un statut de protection fort, en ce compris les réserves intégrales liées au Code forestier.

    Les sites à classer en réserves naturelles en vertu de la Loi sur la Conservation de la Nature sont choisis en fonction de leur intérêt pour la protection des habitats, de la flore et de la faune indigènes. Ils sont en général déjà répertoriés dans la banque de données constituée par la Direction de la Nature et de l’Eau du Département de l’Etude du Milieux Naturel et Agricole. A défaut, ils font l’objet d’une expertise scientifique par cette même Direction.

    En fonction de la gestion qui y est apportée, les sites sont érigés en réserves soit intégrales (sans mesures de gestion) soit dirigées (avec mesures de gestion). Une partie importante du patrimoine naturel étant lié à d’anciennes pratiques agro-pastorales et forestières, la plupart des réserves sont dirigées et font l’objet de mesures de gestion : fauche, pâturage, limitation des ligneux pour maintenir des milieux ouverts…

    En fonction du gestionnaire, les réserves sont classées en réserves naturelles domaniales (sur terrains appartenant à ou mis en disposition de la Région wallonne) ou en réserves agréées (terrain géré par une association de conservation de la nature agréée).

    Le classement en réserve naturelles répond à des procédures strictes. Le dossier est soumis pour avis au Conseil Supérieur Wallon de la Conservation de la Nature qui remet un avis scientifique, au Collège Provincial de la province concernée qui consulte le collège communal de la (ou des) commune(s) concernée(s). De plus, dans le cas d’une réserve naturelle domaniale, le plan de gestion fait l’objet d’une enquête publique dans les communes concernées.

    Une fois le statut de réserves naturelles octroyé, le terrain est protégé en vertu de la Loi sur la Conservation de la Nature. Aucune activité hormis de la gestion de la Nature n’est dès lors autorisée. En cas de nécessité impérieuse, le Gouvernement wallon peut néanmoins accorder une dérogation.

    Par ailleurs, le Code forestier impose aux propriétaires publics possédant au moins 100 ha de forêts, de mettre en réserve intégrale 3% de la superficie de forêt feuillue. L’objectif est ici de réserver une petite part de la forêt feuillue pour laisser évoluer naturellement les processus de vieillissement de la forêt, porteurs d’une biodiversité spécifique (champignons, insectes xylophages et saprophytes…). Les sites ont été choisis dans des endroits difficilement exploitables de manière à ne pas pénaliser la fonction économique de la forêt.

    Les sites « Natura 2000 » sont des sites proposés par le Gouvernement wallon et identifiés par la Commission européenne comme sites d’importance communautaire en vue de concrétiser la mise en œuvre des Directives européennes " Oiseaux " et " Habitats ". Ces Directives visent à protéger un certain nombre de populations d'espèces et des habitats considérés comme importants à l'échelle européenne et pour lesquels il faut garantir un état de conservation favorable. Dans ces sites Natura 2000, les activités humaines sont poursuivies du moment qu’elles ne mettent pas en danger l’état de conservation des habitats et espèces visées.

    Des réserves naturelles peuvent être partiellement ou totalement incluses dans le réseau Natura 2000. Elles visent en général des habitats particulièrement sensibles, nécessitant des mesures de protection et de gestion spécifiques : pelouses calcaires, landes, marais ... Des réserves naturelles peuvent également avoir été érigées pour protéger des espèces plus banales ou des habitats plus communs au niveau européen mais rares et/ou menacés à l’échelle wallonne.

    Les différentes variétés d’aires protégées se complètent pour former progressivement au travers de la Wallonie, un maillage bien étoffé de sites que l’on peut qualifier de « réservoirs de la biodiversité ». Ce réseau de sites majeurs commence à devenir fonctionnel mais il nous faut encore l’optimaliser en continuant bien sûr à protéger des sites clés de nature extraordinaire. Maintenant, il s’agit aussi de l’étendre au maximum en rendant une place à la nature sur l’ensemble du territoire wallon et dans toutes les activités humaines en partenariat avec un maximum d’acteurs. C’est but du catalogue d’actions Réseau Wallonie Nature dont la philosophie peut être résumée à « La Nature partout et par tous ».