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L'assainissement de l'Usine chimique de Belgique (UCB)

  • Session : 2013-2014
  • Année : 2013
  • N° : 246 (2013-2014) 1

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  • Question écrite du 03/12/2013
    • de GONZALEZ MOYANO Virginie
    • à HENRY Philippe, Ministre de l'Environnement, de l'Aménagement du Territoire et de la Mobilité

    Je souhaiterais revenir sur le dossier concernant la réhabilitation du site de l'ancienne Usine chimique de Belgique situé à Mons/Le Roeulx. Voilà, en effet, cinq ans que la SPAQuE s'attèle à la dépollution des sols, à l'endroit de l'ancien parc à "brais" (résidus solides de l'industrie chimique), situé le long du chemin de fer et de la rue Saint-Jean ; la SPAQuE s'attèle également à la déconstruction de ce vaste site de 25 hectares.

    Cette pollution résulte des nombreuses activités développées sur le site depuis 1884. Pendant un siècle, une unité de récupération des résidus de cokerie a occupé une partie du site (des fours à coke ont également fonctionné pendant une trentaine d'années). Ensuite, dans les années 1970, une usine chimique a été construite. Elle avait pour activités la distillation du benzol brut afin de produire du naphtalène et d'autres solvants aromatiques, ainsi que la distillation du goudron. En 1985, l'Usine chimique de Belgique a définitivement fermé ses portes.

    Depuis, des analyses du sol menées par la SPAQuE entre 2006 et 2008 avaient permis de mettre en évidence une pollution généralisée en hydrocarbures aromatiques monocycliques (HAM), en hydrocarbures aromatiques polycycliques (HAP), en huiles minérales, ainsi qu'en métaux lourds, en cyanures et en phénol. Ces différents polluants ont également contaminé la nappe phréatique.

    Depuis cinq ans, où en est-on dans ce dossier ? Quand sa réhabilitation sera-t-elle définitive ? Quel est le coût estimé de ce chantier ? Qui devra régler la facture finale ?
  • Réponse du 22/01/2014
    • de HENRY Philippe

    Le site dénommé UCB, sis sur les communes du Roeulx et de Mons, d’une superficie de 26 ha, fait l’objet d’une réhabilitation depuis 2009.

    Il s’agit d’un site extrêmement pollué en raison des activités historiques qui s’y sont déroulées pendant un siècle, comme l'honorable membre le mentionne.

    Dès la fin des années 70, les installations ont été démantelées l’une après l’autre sans grand souci de la protection de l’environnement, entraînant une pollution très importante et très lourde, notamment en profondeur, dans la nappe phréatique.

    Confrontée à cette pollution historique, la SPAQuE a mené plusieurs campagnes d’investigation des sols. L’ampleur des pollutions rencontrées a nécessité un phasage des études avant même un phasage des travaux. Pour rappel, l’objectif de ces investigations et études est de déterminer les types de polluants, les volumes de terres et d’eaux contaminées et les meilleures techniques à employer pour dépolluer le site.

    Une partie de ces études sont en voie de finalisation, sur certaines parties du site. Mais, parallèlement, la réhabilitation est entamée, et même terminée, sur d’autres zones.

    Le chantier de réhabilitation proprement dit a débuté, en 2009, sur la partie sud du site. Cette partie se trouve en amont du sens d’écoulement des eaux qui se dirigent globalement vers le canal et la Haine et on y retrouve une grande partie des zones de pollutions les plus fortes. Il aurait été scientifiquement impensable d’assainir la partie nord avant la partie sud puisqu’elle serait, ainsi, restée soumise à la pollution migrant dans le sens sud-nord.

    D’ores et déjà, au cours de ce chantier, 90 500 m³ de terres polluées ont été excavées et envoyées en centre de traitement agréé dont 33 000 tonnes de goudrons et de brai, qui est un résidu pâteux de la distillation du goudron ou du pétrole.

    Dans l’état actuel des plannings, la réhabilitation de la partie nord du site et de la partie sud-ouest seront entamées fin 2014, début 2015. Il s’agit des zones dont la complexité a nécessité les études les plus longues et leur réhabilitation sera effectuée dans la foulée des travaux actuellement en cours.

    La fin des travaux est prévue pour fin 2016 ou début 2017. Si cet objectif est atteint, le délai total de réhabilitation du site aura été de huit à neuf années, ce qui est normalement attendu pour des sites aussi amplement pollués.

    J'informe également l'honorable membre que cette réhabilitation s’effectue, notamment, dans l’objectif de protéger définitivement les captages d’eau qui sont en service au nord-ouest du site le long du canal.

    Les dépenses pour ce chantier de réhabilitation se montent, aujourd’hui, à un total de 27 millions d’euros, se répartissant en près de 16,5 millions de travaux terminés, auxquels s’ajoutent plus de 6,8 millions de travaux en cours et plus de 3,8 millions représentant le coût des investigations des sols et des études des faisabilités. Une enveloppe de l’ordre de 50 millions d’euros est prévue pour la réhabilitation de l’entièreté du site dans le cadre du financement alternatif du 1er Plan Marshall.