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Le fait que l'électricité est 40 % plus chère en Wallonie qu'en France

  • Session : 2013-2014
  • Année : 2013
  • N° : 220 (2013-2014) 1

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  • Question écrite du 10/12/2013
    • de EERDEKENS Claude
    • à NOLLET Jean-Marc, Ministre du Développement durable et de la Fonction publique

    « L'électricité 40 % plus chère qu'en France », ainsi titrait « Vers l'Avenir » dans son édition du 20 novembre 2013 sous la signature de M. Martial Dumont.

    Cet article a été inspiré par le sénateur MR et bourgmestre de Rochefort M. François Bellot.

    Il apparaît de cet article que l'électricité est maintenant, en Wallonie, 40 % plus chère qu'en France.

    Monsieur le Ministre peut-il confirmer cette analyse de M. Bellot ?

    Si tel est bien le cas, cette situation est catastrophique dès lors que Monsieur le Ministre étant entré en fonction en 2009, force est de constater que, depuis qu'il est en charge de l'énergie et donc du prix de l'énergie en Wallonie, les prix s'emballent de façon exceptionnelle.

    À cette explosion des coûts, il faut ajouter les bulles financières photovoltaïques et éoliennes qui vont faire que, demain, la Wallonie sera la région dans le monde où l'électricité est la plus chère.

    Monsieur le Ministre peut-il envisager de corriger le tir avant les élections régionales ?
  • Réponse du 24/12/2013
    • de DI ANTONIO Carlo

    Dans le cadre de l’évolution des prix de l’électricité, il est important de pouvoir comparer les prix en fonction des pays. Toutefois, dans ce genre d’analyse, il faut préalablement souligner les différences de situation et de structure. Certains pays répercutent des obligations de service public sociales ou environnementales directement dans les prix et tarifs de distribution, d’autres intègrent ces mesures de soutien dans les taxes. Ces différences rendent donc difficiles les comparaisons entre pays.

    En matière de politique énergétique wallonne, l’objectif est de consommer moins, mieux et autrement.

    Le premier objectif est que l’on consomme moins d’énergie. L’impact est direct et durable dans le portefeuille du citoyen, pour le monde de la construction et pour la planète.

    Dans ce cadre, différents outils sont mis à dispositions des citoyens pour réaliser de meilleurs choix : conseillers énergie, tuteurs énergie, guichets de l’énergie, simulateurs… Comparer, faire jouer la concurrence sur le prix, mais aussi sur le produit en exigeant de l’électricité verte, c’est faire baisser sa facture. Les consommateurs wallons qui choisissent un produit adapté à leurs consommations peuvent réaliser des économies parfois substantielles par rapport aux consommateurs qui n’ont pas fait de choix actif et qui sont aujourd’hui toujours alimentés par leur fournisseur désigné.

    En 2013, cette économie s’élève en moyenne en électricité à 115 euros/an (soit près de 13% de la facture globale) pour un client ayant une consommation de 3.500 kWh.

    Par ailleurs, les primes énergie ont été doublées et majorées pour les consommateurs précaires et modestes. Avec un budget total primes et écopacks de 550 millions euros sous cette législature, ce sont plus de 380.000 ménages qui sont soutenus dans leurs efforts de réduction de leur consommation et, par-là, de leur facture d’énergie.

    Le mécanisme de la tarification progressive, solidaire et familiale de l’électricité sera prochainement instauré. Cette mesure renverse la tarification actuelle qui est inéquitable et antisociale puisque, actuellement, plus le client consomme moins cher il paye son kWh. La tarification progressive vise également à inciter à une réduction de la consommation par l’octroi d’une allocation correspondant à un certain nombre de kWh de base, le volume de ceux-ci variant en fonction de la composition du ménage. Le coût de cette allocation sera répercuté sur les kWh ultérieurs. Par ce mécanisme, environ 65 % des ménages bénéficieront d’une réduction de leur facture.

    En matière de recherche et développement, différents projets sont également initiés pour consommer mieux grâce aux nouvelles technologies : ampoules, appareils électriques moins énergivores. La recherche et développement en matière de réseaux électriques intelligents contribue à l’objectif d’adaptation des réseaux et d’intégration des productions décentralisées à moindre coût.

    Le troisième objectif de la politique énergétique wallonne, qui s’inscrit dans la lignée des deux autres en vue d’assurer la transition énergétique, est de consommer autrement par le développement des énergies renouvelables en vue de réduire notre dépendance par rapport aux énergies fossiles et fissiles.

    Les différentes mesures adoptées dans le cadre de la politique énergétique entendent donc répondre à ce triple objectif moins, mieux, autrement. L’énergie la moins chère est celle qu’on ne consomme pas.