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Le concept de maternité commerciale lancé à Frameries

  • Session : 2013-2014
  • Année : 2014
  • N° : 156 (2013-2014) 1

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  • Question écrite du 07/02/2014
    • de SAUDOYER Annick
    • à MARCOURT Jean-Claude, Ministre de l'Economie, des P.M.E., du Commerce extérieur et des Technologies nouvelles

    Grâce au soutien financier des Fonds structurels européens (FEDER) et de la Région wallonne, la Commune de Frameries mène actuellement un vaste projet d'aménagement consistant en la création d'un espace multifonctionnel composé de nouvelles surfaces commerciales, d'un espace public sous forme d'atrium urbain, d'un parking souterrain public et de nouveaux logements.

    Au sein de cet espace, la commune a souhaité lancer, via son agence de développement local, un concept tout à fait innovant en Wallonie qu'on pourrait appeler « maternité commerciale ». Ce concept adapte au commerce le principe des incubateurs d'entreprises, puisqu'il s'agit d'offrir des locaux et un accompagnement aux commerçants débutants souhaitant lancer leur activité à Frameries.

    Le principe est sympathique : le jeune commerçant loue son magasin à un prix modique et bénéficie d'une aide et de conseils utiles. Le prix de la location augmente alors progressivement au fil des ans. Jusqu'à la sixième année où le commerçant censé pouvoir se débrouiller et voler de ses propres ailes devra déménager.

    Et pour ne pas venir faire de la concurrence aux commerçants déjà installés à Frameries, l'une des conditions imposées pour pouvoir bénéficier de cette formule est d'opter pour une activité nouvelle dans le centre de la commune.

    Quelle est l'opinion de Monsieur le Ministre par rapport à ce projet dit de « maternité commerciale » ? S'agit-il réellement d'une première en Wallonie ? Où en est-on précisément au niveau de l'état d'avancement du projet de Frameries ? Quelle est la nature exacte de l'intervention des services de Monsieur le Ministre dans le cadre de ce projet ? Peut-on s'attendre à voir un tel concept se développer et de voir apparaître de nouvelles « maternités commerciales » dans d'autres communes de Wallonie à l'avenir ?
  • Réponse du 27/03/2014
    • de MARCOURT Jean-Claude

    Au cours de son agrément 2011-2013, l’ADL de Frameries a eu l’occasion de se pencher sur la structuration et la mise en place de la future « maternité commerciale », un concept tout à fait innovant en Région wallonne. Pour rappel, le principe de cette « maternité commerciale » est de mettre à disposition de candidats souhaitant se lancer dans une activité indépendante à caractère commercial une infrastructure publique de qualité pendant une période de temps déterminée, afin de permettre l’éclosion de nouveaux commerces.

    Pour la procédure de sélection des candidats, l’ADL a travaillé avec l’agence-conseil Progress, spécialisée en économie sociale, pour élaborer les conditions d’accès, la procédure d’octroi d’occupation, le dispositif à mettre en place pour fixer l’accès aux candidats, l’accompagnement pré et postcréation, la liste des opérateurs partenaires potentiels, le cadre juridique pour l’occupation de la maternité et la convention de partenariat avec les partenaires potentiels, en plus du plan financier et de la politique de tarification. En s'associant à Progress, l'ADL a clairement privilégié la politique de partenariat entre opérateurs bénéficiant des fonds européens, soutenue par le FEDER et le FSE.

    La structuration de cette « maternité commerciale » et les travaux d’infrastructure touchant progressivement à leur fin, la «maternité commerciale» entrera véritablement dans sa phase opérationnelle dans les toutes prochaines semaines (printemps 2014). Se pose donc la question de sa future gestion mais aussi, et surtout, du soutien aux candidats qui auront été retenus pour l’intégrer. Étant donné que l’ADL a participé depuis le début à l’élaboration du dossier et à sa finalisation, il semble logique que ce soit elle qui prenne en charge le second volet de ce projet.

    Il a ainsi été convenu que l’accompagnement précréation des porteurs de projet et la constitution de leur dossier de candidature soient réalisés par les partenaires de l’opération économique. Par ailleurs, c’est le porteur de projet qui prendra en charge le coût de cet accompagnement.

    Au cours des 18 premiers mois qui suivront son implantation, des rapports intermédiaires, réalisés par les partenaires de l’animation économique, seront transmis à l’ADL, afin de s’assurer de la stabilité du commerce du porteur de projet et limiter ainsi pour lui le risque de faillite prématurée, puisqu’il est généralement reconnu que les trois premières années représentent la phase critique du démarrage d’une activité.
    Pour soulager le porteur de projet et l’accompagner dans ses démarches, c’est l’ADL qui prendra en charge les heures d’accompagnement postcréation du porteur de projet, avec le partenaire de l’animation économique qui l’aura aidé à monter et structurer son projet.

    L’ADL remplira les missions suivantes dans ce projet :
    * Mise en place de la communication autour de ce nouveau concept innovant de « maternité commerciale », en Région wallonne
    * Point de contact vis-à-vis du public pour fournir les renseignements souhaités
    * Présentation des différents dossiers de candidature au sein d’un comité de sélection mis en place spécifiquement pour la « maternité commerciale »
    * Suivi du dossier administratif au niveau de l’administration communale (présentation des différents dossiers au Collège communal, suivi par rapport au porteur de projet, …)
    * Intermédiaire entre la commune et le candidat retenu
    * Financement du suivi postcréation pour le porteur de projet

    Ce faisant, l'ADL répond très clairement à la mission principale d'une ADL, qui doit viser la création d'activités économiques et d'emplois durables. En termes de création d’emplois, et en comptant sur une surface moyenne de 100 m² par commerce, il est tablé au minimum sur la création de 7 emplois directs. Ce chiffre n’est toutefois qu’une estimation, puisque l’espace nécessaire à chaque implantation pourra varier, tout comme le degré de développement de chaque projet, ce qui pourrait entraîner, dans le meilleur des cas, la création d’emplois supplémentaires.

    Différents opérateurs de l’animation économique seront associés à ce projet, dans le cadre d’une convention de partenariat. Les partenaires potentiels pour l’accompagnement du porteur de projet pré et postcréation sont les suivants :
    - PROGRESS/Maison du Design
    - UCM
    - La Maison de l’Entreprise
    - (Avomarc)
    - (SACE)

    Ceux-ci seront chargés d’accompagner le candidat dans la structuration de son projet et notamment dans la recherche de fonds, l’encadrement dans ses modalités d’installation comme indépendant et sa stratégie commerciale, l’élaboration de son dossier de candidature pour l’accès à la « maternité commerciale », …

    D’autres partenaires de formation ou liés au secteur de l’emploi pourront également être partenaires du projet, notamment en termes de relais d’informations :
    - IFAPME
    - PME 3000
    - CO-NNEXION
    - THE COWORK FACTORY
    - Mission régionale pour l’Emploi de Mons-Borinage.

    Si ce projet est né à l’initiative de l’ADL de Frameries, un autre est actuellement porté par l’ADL de Sambreville, impliquée dans un projet de soutien à l’entrepreneuriat et à l’autocréation d’emploi. Dans ce cadre, à Sambreville, l’ADL, la cellule de gestion des centres-ville et la Saace Job’In ont lancé, en 2012, le projet « Vitrine partagée ». Ce projet, basé sur les mêmes principes que la « maternité commerciale » de Frameries, consiste à mettre à disposition de porteurs de projets commerciaux, des « cellules », au centre de Tamines, auxquels sont appliqués des loyers modérés correspondant à la phase de lancement de leur activité. Les candidats hébergés peuvent être soit des entrepreneurs en test, soit des entreprises qui souhaitent développer de nouveaux produits. L’ADL, la gestion centre-ville et Job’In s’associent pour cogérer l’espace et sélectionnent les entrepreneurs potentiels sur base de critères objectifs.

    La région intervient dans ces dossiers au titre de la tutelle qu’elle exerce sur les ADL, les SAACE et les Agences Conseil en économie sociale.

    Il conviendra d’évaluer l’impact réel de ces initiatives en termes d’activité économique et de création d’emplois avant d’envisager, le cas échéant, un transfert de bonnes pratiques et un essaimage de ces dispositifs pilotes …