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Le lancement d’une phase test du petit et moyen éolien sur le réseau structurant wallon

  • Session : 2013-2014
  • Année : 2014
  • N° : 475 (2013-2014) 1

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  • Question écrite du 03/04/2014
    • de MOUYARD Gilles
    • à DI ANTONIO Carlo, Ministre des Travaux publics, de l'Agriculture, de la Ruralité, de la Nature, de la Forêt et du Patrimoine

    Le 21 février dernier Monsieur le Ministre annonçait le lancement de la phase « test » de son projet du « petit et moyen éolien » le long des autoroutes et des voies d’eau en Wallonie.

    Le projet qu'il vient de lancer fait suite au rapport d’un groupe de travail, mandaté par le Gouvernement wallon, qui en était arrivé à la conclusion que l’installation de poteaux multifonctionnels sur le réseau structurant wallon serait rentable.

    C’est ainsi que quatre sites ont été sélectionnés pour la phase test, à savoir :
    - le plan incliné de Ronquières, avec 11 petites éoliennes ;
    - les ascenseurs de Strépy, avec 9 petites éoliennes ;
    - les écluses de Péronnes sur le canal Nimy-Blaton, avec 8 petites éoliennes ;
    - l’échangeur autoroutier de Daussoulx, avec 2 petites éoliennes.

    Cependant quand j’observe la liste des différents sites sélectionnés pour cette phase test, je fais le constat que trois sites sur les quatre sont situés à proximité des voies d’eau. Et qu’au total, seulement 2 « petites et/ou moyennes éoliennes d’une hauteur de 30 m » seront testées le long d’un axe routier, en l’occurrence ici l’échangeur de Daussoulx.

    Face à cette situation, plusieurs questions me viennent à l’esprit. Car l’un des arguments qui étaient avancés pour développer « le petit et/ou moyen éolien », était d’installer celui-ci à proximité des axes routiers, car le bruit engendré par l’utilisation des axes autoroutiers permettrait de couvrir le bruit produit par les éoliennes. Dès lors, pourquoi privilégier les voies d’eau dans la phase test du projet ? Comment Monsieur le Ministre compte-t-il masquer le bruit produit par les éoliennes qui seront situées le long des voies d’eau ?

    Je me pose donc au final la question suivante :  y aurait-il des difficultés pour l’installation de poteaux multifonctionnels le long des axes autoroutiers ?

    Dans le projet initial, il était aussi question de développer 100 grands mâts éoliens en bordure des autoroutes. Mais aujourd’hui je fais le constat que Monsieur le Ministre n’en parle plus.

    À ce sujet d’ailleurs, lors de l’audition de la SOFICO au sein de la Commission en date du 3 février 2013, nous apprenions que l’installation du grand éolien le long des zones routières et autoroutières serait plus complexe, étant donné le caractère exigu des routes et autoroutes et qu’il serait obligatoire de pouvoir disposer d’un recul suffisant (100 m) en cas d’une chute d’une grande éolienne.

    Et pourtant l'approche de Monsieur le Ministre du « petit et moyen éolien » consistait à implanter le long des routes et autoroutes et des voies fluviales 10000 petits mâts et 100 grands, pour atteindre les objectifs de 20 % d’énergie renouvelable en Wallonie d’ici 2020. Mais vu les difficultés constatées pour implanter des grandes éoliennes le long des autoroutes, il devrait sans doute modifier son projet initial du « petit et moyen éolien » sur le réseau structurant wallon.

    Pourquoi Monsieur le Ministre a-t-il privilégié de retenir pour la phase test des poteaux multifonctionnels sur le réseau structurant wallon davantage de sites situés à proximité des voies fluviales que des sites situés à proximité des axes routiers et autoroutiers ?

    Comment Monsieur le Ministre compte-t-il masquer le bruit produit par les éoliennes qui seront situées le long des voies d’eau ? Y aurait-il des difficultés pour l’installation de poteaux multifonctionnels le long des axes autoroutiers ? Que compte-t-il faire vu les difficultés constatées pour pouvoir implanter de grandes éoliennes le long des autoroutes ?
  • Réponse du 25/04/2014
    • de DI ANTONIO Carlo

    Le travail a été mené par étape :
    - Les endroits du réseau structurant (autoroute et voies navigables) à fort potentiel de consommation ont été identifiés.
    - La carte des vents a été dressée, à l’échelle régionale le long du réseau structurant pour déterminer les mailles intéressantes en termes de potentiel venteux puis affinée sur les sites les plus intéressants.
    - À la conjonction de ces deux approches, plusieurs sites ont émergé et ont été préqualifiés.
    - Ces sites sont analysés sur les données de consommation électrique.
    - Les cartes cadastrales ont été étudiées afin de préciser les limites réelles du domaine public. Les sites sont analysés un par un.
    - La carte précise des vents du site est alors dressée.
    - Le micrositting (emplacement précis des éoliennes) est réalisé.

    Il s’avère que lors de l’étude des sites (autoroutiers et fluviaux), ceux qui consomment le plus sont les écluses et les tunnels.

    Si nous voulons construire une filière wallonne, il faut donner du temps aux entreprises locales d’adapter leur ligne de production. Si demain la Région Wallonne ou la SOFICO commande 1.000 éoliennes, nous n’avons aucune chance que les entreprises qui les produisent sur notre sol répondent à l’appel d’offre.

    L’approche globale reste inchangée et s’inscrit dans l’objectif du Gouvernement wallon de 20 % d’énergies renouvelables à l’horizon 2020.

    Après avoir validé le business plan, sélectionné les sites, il faut valider la partie machine éolienne.

    Les pylônes multifonctionnels n’interviendront qu’en seconde phase, après analyse des projets pilotes sur cette seule fonction « éolienne».

    Nous sommes en phase pilote et il est indispensable de maîtriser le projet dans toutes ses facettes : ses aspects techniques, administratifs, financiers, juridiques.

    Un groupe de travail a été mandaté par le Gouvernement le 11 juillet 2013. À partir de là, les différents intervenants ont travaillé sans relâche sous la houlette des cabinets. En moins d’un an, les sites ont été identifiés, les contraintes techniques, réglementaires et financières ont été analysées.

    Les coûts de mise en œuvre des projets pilotes seront balancés par l’économie faite sur la facture d’électricité puisque des productions électriques viendront diminuer la consommation globale du SPW.

    Les appels d’offres sont construits de telle façon que le risque technique soit porté par le soumissionnaire. L’évaluation des projets fera partie intégrante du marché, suivi par les donneurs d’ordres.

    Lors des différentes communications, les mâts de grande puissance ont été évoqués comme une solution complémentaire au projet route du vent, tout en soulignant que l’objet de la conférence de presse était le lancement des projets pilotes  « petit éolien ».

    Concernant le bruit, l'honorable membre n'est pas sans savoir que quelques éoliennes de ces puissances tournent déjà en Wallonie, et je l'invite à aller les voir ou plutôt les entendre sur place. Le bruit est excessivement réduit et est de l’ordre de 35 Db à 10 m.

    Enfin, pour ce qui est des pylônes multifonctions, nous avançons aussi. Mais ceux-ci n’interviendront qu’en seconde phase, après analyse des projets pilotes sur la seule fonction «éolienne».