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La baisse de la création d'entreprises

  • Session : se2014
  • Année : 2014
  • N° : 1 (se2014) 1

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  • Question écrite du 14/08/2014
    • de KNAEPEN Philippe
    • à MARCOURT Jean-Claude, Ministre de l'Economie, de l'Industrie, de l'Innovation et du Numérique

    Une analyse récente du syndicat neutre des indépendants nous apprend une baisse interpellante du nombre d’entreprises créées au premier semestre 2014. 15,8 % de baisse en Wallonie à période comparable à 2013.

    Monsieur le Ministre pourrait-il me confirmer ces chiffres particulièrement inquiétants pour la santé économique de notre région ? Notre administration possède-t-elle une statistique des secteurs les plus touchés ?

    Par ailleurs, existe-t-il une statistique permettant de connaître les arrondissements les plus créateurs d’entreprises au travers de notre tissu économique wallon au regard d’autres années ?

    Monsieur le Ministre a-t-il une analyse, une explication quant à cette plus forte baisse en Wallonie  ( - 15,8 % ) alors que la Flandre connaît un recul bien plus faible ( 2,8 %) ou enfin Bruxelles moins impactée aussi ( 3 % ) ?
  • Réponse du 09/09/2014
    • de MARCOURT Jean-Claude

    Il convient dans un premier temps de contextualiser les chiffres présentés par la société Graydon.

    Entre 2011 et 2012, le nombre de créations d’entreprises en Wallonie a augmenté de 0,3 % (22.110 entreprises créées en 2011 et 22.174 en 2012). Sur la même période, la Flandre a vu son nombre de créations d’entreprises diminuer de 5,1 % (44.215 entreprises créées en 2011 contre 41.990 entreprises créées en 2012).

    En 2013, le nombre de créations d’entreprises a substantiellement chuté en Flandre comme en Wallonie. En effet, 37.138 nouvelles entreprises ont été créées en Flandre en 2013 contre 41.990 en 2012 (-11,5 %). En Wallonie, 19.893 entreprises ont été créées contre 22.174 en 2012 (-10,3 %).

    La réduction du nombre d’entreprises créées a donc principalement touché la Flandre en 2012 et en 2013. Dans ce contexte difficile, et même si la Flandre semble présenter, sur les premiers mois de l’année 2014, de meilleurs résultats que la Wallonie, il convient de constater que la Wallonie s’en sort mieux que la Flandre sur la durée.

    Néanmoins, les chiffres relatifs à la baisse du nombre d’entreprises en Wallonie sur les premiers mois de l’année 2014 contrastent avec le travail conséquent mis en place pour soutenir les acteurs économiques wallons dans leurs activités. En effet, il existe, en Wallonie, de nombreux incitants à la création et au développement d’entreprises qui visent à favoriser la création de valeur ajoutée sur le territoire wallon.

    En plus de ces aides, voilà plusieurs années que la Wallonie investit dans les secteurs porteurs au travers de la politique des pôles de compétitivité afin de se doter d’une industrie forte, porteuse d’emplois et de valeur ajoutée. Créée en 2006 dans le cadre du premier Plan Marshall, confirmée dans le Plan Marshall 2.vert et réaffirmée pour la présente législature, la politique des pôles de compétitivité a permis d’entamer une véritable rénovation du tissu économique wallon. Bien que nous ne soyons qu’au début de cette mutation, il convient de constater que le bilan des pôles de compétitivité est positif.

    En effet, avec plus de 1.000 membres, dont 567 PME et 111 grandes entreprises, ils gèrent actuellement près de 170 projets d’innovation et près de 70 projets de formation de pointe. Environ 12.000 emplois ont été créés au sein des entreprises membres des pôles depuis leur création et 11.000 emplois directs seront créés dans les cinq années qui suivent la fin des projets R&D. Sur le plan de l’innovation, alors que seulement 25 % des projets sont terminés, 300 innovations (produits, services, processus) ainsi que le dépôt de plus de 150 brevets et la vente de plus de 20 licences ont déjà été générés.

    Cependant, même si l’impact positif des pôles sur l’économie wallonne est d’ores et déjà incontestable, mener une nouvelle politique industrielle nécessite du temps, de la cohérence et de l’obstination. C’est pourquoi la poursuite et le renforcement des initiatives engagées dans le cadre de la politique des pôles de compétitivité sont essentiels avec un nouvel accent mis sur la croissance, l’internationalisation et la mise en place d’axes transversaux au sein des pôles.

    Par ailleurs, comme le prévoit la Déclaration de politique régionale, le Ministre de l’Économie veillera, en concertation avec les acteurs économiques et sociaux, à améliorer la compétitivité des entreprises et l’efficacité des aides octroyées par les pouvoirs publics. Une attention particulière sera accordée à la simplification administrative en faveur des indépendants et des entreprises et à l’accès au financement des PME.

    Il sera essentiel d’amener les entreprises, en particulier les PME, sur le chemin de la croissance et du développement international. Ces démarches devront s’organiser en lien entre les politiques économiques, de recherche, de formation et d’enseignement.

    Ainsi, c’est sur la base d’une politique industrielle forte que le tissu des entreprises sous-traitantes ainsi que celui des services aux personnes pourront se conforter grâce à une consolidation de l’emploi dans les secteurs de pointe.