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La barrière alcootest

  • Session : 2014-2015
  • Année : 2014
  • N° : 60 (2014-2015) 1

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  • Question écrite du 24/10/2014
    • de DUPONT Jean-Marc
    • à PREVOT Maxime, Ministre des Travaux publics, de la Santé, de l'Action sociale et du Patrimoine

    Dans la nuit du samedi 18 au dimanche 19 octobre, environ 50 bénévoles Responsible Young Drivers (RYD) se sont mobilisés afin de sensibiliser les jeunes à une conduite sans alcool ni drogue, dans le cadre de la 12e Nuit européenne sans accident.

    L'action consistait à tester la première "barrière alcootest" en Wallonie. Les RYD étaient notamment présents à la discothèque "Graffiti Dancing" de Lontzen, en Province de Liège.

    Le principe de "barrière" permet au conducteur de choisir d'aller se garer dans le parking des "chauffeurs responsables" en arrivant en boîte. En fin de soirée, avant de repartir, il souffle dans un éthylotest. S'il est sobre, la barrière s'ouvre et il peut rentrer chez lui en toute sécurité. A l'inverse, il doit attendre, ou trouver une alternative pour se faire raccompagner.

    Samedi soir, environ 1000 jeunes ont participé à l'action et ont accepté de porter un bracelet inamovible afin de montrer leur engagement. Résultat : 83 % ont tenu la promesse de rester sous la limite légale des 0,5 grammes pour mille au moment du retour.

    En tant que ministre en charge de la Sécurité routière, Monsieur le Ministre était présent sur les lieux une partie de la nuit, pour promouvoir cette initiative. Son objectif est de réduire à 200 le nombre annuel de tués sur les routes wallonnes à l'horizon 2020, ce qui représenterait une diminution de 50 % par rapport à l'année 2013.

    M. Pascal Huybrechs, coordinateur principal de RYD, parle quant à lui d'une diminution du nombre de personnes contrôlées positives au surplus d'alcool de 50 % grâce à l'installation de cette barrière. Pour lui, le visuel et la symbolique de celle-ci aurait plus d'impact qu'un simple éthylotest lors des actions préventives.

    Cette initiative semble donc efficace. Monsieur le Ministre semble lui-même sensibilisé par cette action. Toutefois, le coût de ce système se situerait entre 15.000 et 20.000 euros minimum. L'imposer à toutes les boîtes de nuit semble donc délicat.

    Toutefois, des contacts avec les propriétaires de boîtes de nuit ont-ils été pris afin de mettre en place des partenariats en vue de pérenniser ce type de dispositif, en y impliquant par exemple leurs propres gardiens de parking?

    Monsieur le Ministre envisagerait-il éventuellement à l'avenir de dégager un budget pour financer une initiative du genre et, par exemple, faire installer de simples barrières à la sortie des boîtes de nuit les plus fréquentées de Wallonie et leur fournir des alcootests ? Les barrières permettraient de stopper les jeunes quelques instants à leur sortie de boîte, les gardiens pourraient alors proposer aux jeunes de se soumettre au test s'ils le souhaitent, ce qui permettrait une sensibilisation du jeune et la prise de conscience de son état. Il pourrait alors décider de son retour à domicile.

    D'autres actions de prévention en matière de sécurité routière sont-elles prévues, notamment au travers du Plan Routes ?
  • Réponse du 17/11/2014
    • de PREVOT Maxime

    Je participe au financement des RYD et d'autres ASBL chaque année sous appel à projets pour un total de près de 300.000 euros/an.

    L’AWSR va mettre en place une stratégie de sensibilisation du public des 15 à 24 ans, surreprésenté dans les accidents de la route.

    Cette stratégie sera axée sur des actions liées à la prévention des accidents de WE, sur des actions ciblées vers les conducteurs novices, mais également sur des actions de sensibilisation axées sur internet et les réseaux sociaux.

    Dans le cadre de la régionalisation de la sécurité routière, l’AWSR reprendra le réseau des volontaires de la Wallonie, et en assurera la coordination. Une coopération avec les RYD sera envisagée.

    Le Gouvernement wallon a chargé l’AWSR de mettre en place, gérer et promouvoir le label "BackSafe" afin d’inciter les établissements et les organisateurs d’évènements festifs (discothèques, festivals, cafés/bars, fêtes de village et cercles étudiants) à agir pour la sécurité routière et encourager leur public à adopter les bons réflexes pour un retour en sécurité.

    Une série de conditions ont été établies avec l’aide d’ASBL spécialisées, de zones de police locale, de l’IBSR, de patrons de discothèques et d’organisateurs d’évènements et approuvées également par le Gouvernement wallon. Certaines seront facultatives et d’autres obligatoires suivant le type d’établissement et/ou d’évènement festif.

    Quelques exemples :

    - Prix des boissons soft moins élevés (minimum 10 % moins cher) que pour les bières ;
    -  Informations bien visibles sur les moyens alternatifs de retour à domicile (numéro de téléphone de services taxis, horaires de bus, navettes spéciales…) ;
    -  Présence d’ASBL de sensibilisation à la sécurité routière ;
    -  Mise à disposition (à prix réduit) d’éthylotests jetables ;
    -  Veiller à ce que le personnel sensibilise les clients à un retour "safe" ;
    -  Désignation d'un responsable "sécurité routière" par l'organisateur de la manifestation, chargé de coordonner et d'assurer le respect des aspects sécurité routière que l’évènement induit directement ou indirectement ;
    - Présence d’affiches (ou autres supports) de sensibilisation décourageant la conduite au volant sous influence ;
    -  Diffusion de messages préventifs sur des écrans (si présents) ;
    -  Sur le site internet faisant la promotion de l’évènement, présence d’un lien pour l’organisation de covoiturages ;
    -  Fermeture des campings au plus tôt 15 heures après la fin du dernier concert afin de permettre aux festivaliers de récupérer avant de reprendre la route ;
    -  etc.

    L’initiative particulière des RYD avec cette barrière ‘’alcootest’’ me semble être une belle initiative qui pourrait être proposée dans ce cadre et être multipliée.

    Toutes les conditions se retrouveront dans une charte signée avec les responsables, contrôlées régulièrement sur le terrain par l’AWSR, et avec la collaboration des communes.

    En échange du respect de ces conditions par les organisateurs, la Wallonie leur offrira une plus grande visibilité/publicité notamment via un site Internet spécialement dédié qui sera géré par l’AWSR, la possibilité d’afficher leur labellisation sur les affiches, dépliants, sites internet faisant la promotion de leur évènement/établissement ainsi qu’une plaque qui leur sera offerte signalant la labellisation et qu’ils pourront apposer à l’entrée de leur établissement. L’agence ne ménagera pas ses efforts pour promouvoir ce label.