/

Les jeunes en situation de NEET "(Not in Education, Employment or Training)"

  • Session : 2014-2015
  • Année : 2014
  • N° : 32 (2014-2015) 1

2 élément(s) trouvé(s).

  • Question écrite du 04/11/2014
    • de PECRIAUX Sophie
    • à TILLIEUX Eliane, Ministre de l'Emploi et de la Formation

    L'UNICEF vient de sortir ses derniers chiffres en matière de pauvreté.
    La Belgique fait partie des 18 pays où la pauvreté infantile a reculé.
    C'est une excellente nouvelle.
    Hélas, sur les 41 pays examinés, la Belgique se retrouve 27e sur le facteur NEET (Not in Employment, Education or Training).

    Il s'agit de la proportion des jeunes de 15 à 24 ans qui ne travaillent pas, ne se retrouvent pas en formation ou ne sont pas aux études.

    En 2012, 12,7% de nos jeunes étaient dans cette situation de désoeuvrement.

    Les projets du Gouvernement fédéral ne vont probablement pas corriger la situation.

    Madame la Ministre a-t-elle connaissance de ces chiffres ? Quelles sont les mesures à court, moyen et long termes qu'elle envisage pour sortir ces jeunes de cette situation ?
  • Réponse du 01/12/2014
    • de TILLIEUX Eliane

    Au niveau européen, et notamment dans le cadre de la recommandation du Conseil d’avril 2013 sur la Garantie pour la jeunesse, l’objectif d’enrayer la progression du nombre de jeunes « NEET » (Not in Employment, Education or Training) constitue une priorité.

    Ce groupe reprend les jeunes âgés de 15 à 24 ans totalement inactifs et en dehors de tout parcours scolaire, ou de formation continue. Il englobe les jeunes qui cherchent du travail, tout comme les jeunes inactifs non répertoriés dans les chiffres classiques du chômage. Cette dernière catégorie de jeunes, les plus vulnérables et comptant des périodes d’inactivité relativement longues, est très exposée au risque d’exclusion sociale.

    Le dernier rapport Innocenti indique qu’à l’échelle de l’Union européenne, en 2013, 7,5 millions de jeunes âgés de 15 à 24 ans ne travaillaient pas et ne suivaient ni études ni formation (NEET).

    En 2013, le pourcentage de jeunes NEET est de 13 % dans l’Union européenne. Il a augmenté de 0,6 % en 4 ans. La Belgique, avec un pourcentage de 12,7 % en 2013, ne fait en effet pas partie des « bons élèves » en la matière, même si elle n’est pas non plus dans le bas du classement. Toujours en 2013, le taux de NEET est, en Wallonie, de 14,5 %, contre 18,7 % à Bruxelles-Capitale et 10,5 % en Flandre. Une diminution de ce taux est cependant observée pour la période 2009 – 2013 en Wallonie, alors que le taux augmente dans les deux autres régions sur la même période.

    Dans ce rapport, la principale recommandation dressée par l’observatoire de l’Unicef invite les gouvernements à élaborer des plans spécifiques destinés à réduire le chômage des jeunes et les taux des NEET, en facilitant les transitions entre l’éducation et l’emploi, en limitant le sous-emploi et en renforçant les stratégies d’adaptation professionnelle.

    Cette conclusion du rapport rejoint entièrement la Recommandation d’avril 2013 du Conseil Emploi et Affaires sociales de l’Union européenne pour l'établissement d’une « Garantie pour la Jeunesse ».

    La « Garantie jeunes » mise en œuvre en Wallonie vise, dans l’esprit de la Recommandation européenne, à s’assurer que tous les jeunes de moins de 25 ans se voient proposer, au plus tard dans les quatre mois qui suivent la perte de leur emploi ou leur sortie de l’enseignement formel, soit une offre d’emploi, soit un complément de formation, un apprentissage ou encore un stage professionnel. Une attention particulière sera donnée aux moins diplômés et aux jeunes plus éloignés du marché du travail.

    Par ailleurs, le Gouvernement wallon, en date du 14 novembre 2013, a approuvé un certain nombre d’orientations et a chargé le FOREm de piloter la mise en œuvre de la Garantie Jeunesse au niveau wallon. Un plan d’action transversal comprenant neuf portes d’entrée a été élaboré. Les actions concernent la lutte contre le décrochage scolaire, l’amélioration de la capacité d’insertion professionnelle et, enfin, la suppression des obstacles concrets à l’emploi des jeunes. L’un des neuf axes d’actions de ce plan wallon vise précisément l’accroche et le retour des NEET sur le marché de l’emploi.

    Pour soutenir ce plan dans son opérationnalisation, le Service public de l’emploi a introduit des demandes de financements auprès du FSE et dans le cadre de l’appel européen relatif à l’Initiative pour l’Emploi des Jeunes.

    Comme dans tout appel européen de ce type, le portefeuille de projets déposé intègre différents porteurs de projet ainsi que de très nombreux opérateurs et partenaires. Ce plan est donc le produit d’une concertation avec l’ensemble des acteurs wallons concernés par le champ de l’insertion socioprofessionnelle des jeunes. Des synergies sont en outre établies avec les secteurs de l’action sociale, de l’Aide à la jeunesse, de l’orientation professionnelle et de l’enseignement.

    Les synergies créées viseront notamment à développer des méthodes adaptées et personnalisées de prise en charge, d’accroche et d’accompagnement des NEET.

    Ma volonté et celle du Gouvernement wallon sont donc de travailler à l’amélioration de la situation de l’emploi des jeunes en Wallonie et à la poursuite de la mise en œuvre de mesures adaptées, avec une attention portée sur les jeunes plus fragilisés, en leur permettant d’accéder durablement au marché de l’emploi.