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La mission du FOREm sur le plan de l'emploi en matière de formation aux TIC

  • Session : 2014-2015
  • Année : 2015
  • N° : 74 (2014-2015) 1

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  • Question écrite du 02/01/2015
    • de DUPONT Jean-Marc
    • à TILLIEUX Eliane, Ministre de l'Emploi et de la Formation

    Les recherches de Jacques Folon, maître de conférence à l'ULg en matière de nouvelles technologies, démontrent notamment combien les a priori relatifs à la génération Y ne s'avèrent pas pertinents, dès lors que la manipulation experte des outils informatiques n'est pas innée et que la facilité apparente avec laquelle les membres de cette génération utilisent les supports informatiques, masque le fait qu'en réalité, ils n'utilisent qu'une toute petite partie des capacités de ces outils.

    C'est d'autant plus dommage que la technologie galopante et occupant désormais une place majeure dans le monde de l'entreprise, il ne suffit plus de ne pas être un analphabète numérique pour y trouver ou y conserver un emploi.

    Ne pourrait-on pas imaginer que le Gouvernement wallon accorde au FOREm une mission et un budget lui permettant d'assurer pour tout demandeur d'emploi une formation lui garantissant d'utiliser de manière optimale et non plus superficielle tout ce que permettent les outils informatiques ?

    Serait-il possible à Madame la Ministre de faire réaliser par le FOREm une analyse coûts/bénéfices de pareille démarche aux niveaux micro (les personnes), méso (les entreprises, les institutions) et macro (la Région wallonne) économiques ?

    Enfin, ne pourrait-on pas imaginer que le FOREm, sur base d'une mission et d'un budget confiés par le Gouvernement wallon, crée un passeport numérique qui serait délivré, au terme d'une formation sanctionnée par un examen, aux demandeurs d'emploi wallons afin de leur donner, peu importe leur qualification de base, une chance supplémentaire de trouver un emploi, tout en garantissant aux entreprises qui sollicitent le FOREm pour recruter leurs travailleurs, de trouver auprès de cet organisme des candidats à l'emploi véritablement capables d'utiliser les outils informatiques en entreprise et en institution au maximum de leurs possibilités ?
  • Réponse du 26/01/2015
    • de TILLIEUX Eliane

    Il est difficile de nier une évolution technologique très rapide des technologies de l’information et de la communication, liée à une haute disponibilité d’internet, aux progrès en matière de caméras, de capteurs, de miniaturisation des périphériques, jusqu’à l’avènement des objets connectés et de l’impression 3D en passant par de nouvelles méthodes de programmation ou de nouvelles interfaces utilisateurs.

    Tous les métiers, des secteurs de la construction ou de l’industrie à ceux de la santé ou de l’économie, profitent de ces évolutions. Elles donnent lieu à des changements dans des métiers existants des TIC, à des opportunités de croissance dans certains emplois et à l’émergence de nouveaux métiers.

    Au-delà des emplois spécifiques au secteur des TIC, la maîtrise des compétences de base en TIC est une donnée essentielle pour accéder à l’emploi. Les TIC font partie des compétences transversales à toutes les professions (elles sont d’ailleurs reconnues comme telles dans le « Memorandum on Lifelong Learning » de l’Union européenne).

    Le FOREm via son service d’analyse du marché de l’emploi et de la formation, et notamment son analyse prospective des métiers d’avenir, travaille avec les partenaires institutionnels et privés (Centres de compétence, organismes de formations et universités) et les dispositifs proposés par la région (plan mobilisateur TIC, Agence du numérique, Espaces publics numériques, Wallangues ...) à la description de cet écosystème pour faciliter le positionnement et la valorisation des profils et compétences. Son offre de formation se structure autour des centres de compétence en TIC (Technobel, Technifutur, TechnofuturTIC et Technocité) et des formations en propre, qui s’adressent au total à plus de 3 500 stagiaires avec des taux d'insertion entre 50 et 70 %.

    Par ailleurs, dans le cadre des accords de coopération avec la Fédération Wallonie Bruxelles, la Région wallonne a développé un vaste plan « économie numérique » qui cible non seulement l’équipement des écoles, mais également la formation des enseignants à l’implémentation des TIC dans les processus pédagogiques, la problématique relevant parfois moins de l’équipement que de l’usage des TIC.

    Cette dynamique a donné lieu à une réflexion sur la généralisation du « passeport TIC », principalement utilisé au niveau de l’enseignement, mais qui pourrait être généralisé également au niveau de la formation professionnelle.

    À travers l’axe 5 du plan Marshall 4.0 « Soutenir l’innovation numérique », une série de politiques seront développées en faveur d’un accompagnement optimisé des demandeurs d’emploi et de filières de formation en TIC.

    Dans les mesures actuellement en discussion au Gouvernement, sont également évoquées la question de l’actualisation permanente de la liste des métiers du numérique et les compétences afférentes, la mise en place d’une offre de formation adaptée permettant de répondre, voire anticiper les besoins de compétences des entreprises ; l’adaptation de l’offre de formation des quatre centres de compétences TIC pour répondre aux besoins de compétences des métiers en demande et des métiers d’avenir du numérique ; l’utilisation des TIC dans les filières de formation existantes ; la mise en place d’une plateforme multi-opérateurs pour soutenir l’offre de stages en entreprise ;…

    Nous examinons en outre actuellement la possibilité d’intégrer davantage le numérique et les nouvelles technologies dans l’organisation du marché de l’emploi et de la formation. Les mutations technologiques imposent, en effet, un développement et une adaptation des outils au service des demandeurs d’emploi, des travailleurs, des entreprises et des organismes publics et privés actifs dans l’emploi et la formation. La modernisation informatique du FOREm, au service de l’usager, fait partie des propositions actuellement sur la table du Gouvernement.

    Ces mesures sont actuellement en discussion dans le cadre notamment du plan Marshall 4.0, qui veut donner une impulsion forte à la transition numérique.