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La maladie de la vache folle et son impact sur la santé en Wallonie depuis 30 ans

  • Session : 2014-2015
  • Année : 2015
  • N° : 206 (2014-2015) 1

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  • Question écrite du 16/01/2015
    • de LENZINI Mauro
    • à PREVOT Maxime, Ministre des Travaux publics, de la Santé, de l'Action sociale et du Patrimoine

    Dans le courant des années 1980, la maladie de la vache folle ou Encéphalopathie spongiforme bovine (ESB) faisait son apparition en Europe, et en particulier en Grande Bretagne.

    Cette maladie causée par un agent infectieux non conventionnel (le prion) a provoqué l'émoi de la population surtout lorsque dans les années 90 certains scientifiques démontraient la transmissibilité de la maladie de l'animal à l'homme via la consommation de produits carnés.

    La durée de l'incubation était mal connue, mais le monde médical craignait le pire et d'aucuns envisageaient un bilan dramatique avec plusieurs dizaines de milliers de victimes dans un délai de 20 ans.

    Fort heureusement cela ne semble pas avoir été le cas.

    Existe-t-il en Wallonie un observatoire de cette maladie ?

    Le nombre de victimes est-il connu pour ces 30 dernières années ?





  • Réponse du 02/02/2015
    • de PREVOT Maxime

    La maladie de Creutzfeldt-Jakob est décrite depuis près d’un siècle et a une incidence attendue de 1/1.000.000 habitants/an. Cette incidence attendue est également admise pour notre pays. Les encéphalopathies spongiformes transmissibles, dont la maladie de Creutzfeldt-Jakob, sont donc des maladies rares.

    Dans le domaine de la santé humaine, les autorités sanitaires belges ont mis en place, dès 1998, un système de surveillance des différentes formes de la maladie de Creutzfeldt-Jakob, coordonné par l’Institut scientifique de Santé publique au travers d’un réseau de neurologues et 7 centres de référence parmi lesquels 4 effectuent les autopsies (UA, KUL, VUB et CHU Liège).

    L’autopsie reste, à ce jour, le seul moyen de confirmer le diagnostic.

    La surveillance se maintient aujourd’hui en raison de plusieurs éléments :
    1) Les inconnues encore liées à des éléments comme la période d’incubation, les facteurs génétiques, …
    2) Le possible impact du portage asymptomatique et donc le risque de transmission secondaire.

    Pour ces raisons, l’Europe maintient aussi la maladie parmi celles devant être sous surveillance.
    Il existe quatre formes de la maladie :
    1) Sporadique : d’origine inconnue, mais le risque de transmission secondaire après les actes médicaux invasifs comme des interventions chirurgicales est possible, mais reste rare.
    2) Génétique : Il y a quelques familles atteintes en Belgique.
    3) Iatrogénique : transmission par interventions chirurgicales comme injection d’hormones de croissance d’origine animale (1 cas en Belgique), greffe de dure-mère ou de cornée, par transmission sanguine, …
    4) Variante : liées à l’encéphalopathie spongiforme bovine (maladie de la vache folle).

    En Belgique, nous n’avons jamais eu de formes variantes, c’est-à-dire liées à l’encéphalopathie spongiforme bovine, mais les autres formes surviennent.

    Pour l’ensemble des formes, l’incidence en Wallonie, depuis 1998, est estimée à 2/1.000.000 habitants (2.1 en Flandre et 1.8 à Bruxelles), soit 365 cas depuis 1998.

    La surveillance spécifique chez les animaux de l’encéphalopathie spongiforme bovine est faite, quant à elle, par l’Agence fédérale pour la Sécurité de la chaîne alimentaire.