/

Les émissions de gaz à effet de serre

  • Session : 2014-2015
  • Année : 2015
  • N° : 216 (2014-2015) 1

2 élément(s) trouvé(s).

  • Question écrite du 28/01/2015
    • de JEHOLET Pierre-Yves
    • à FURLAN Paul, Ministre des Pouvoirs locaux, de la Ville, du Logement et de l'Energie

    Quelles sont les études ou mesures objectives de l’impact de l’éolien onshore wallon sur la réduction de production de CO2 par kWh consommé en Wallonie qui permettent de considérer que l’éolien onshore wallon est d’ « intérêt public » ?

    En d’autres termes, le Gouvernement wallon dispose-t-il de mesures précises permettant de démontrer que les éoliennes installées en Wallonie permettent de limiter l’impact en émission de gaz à effet de serre ? Dans l’affirmative, quelles sont les mesures ? Sont-elles publiées ?
  • Réponse du 11/03/2015
    • de FURLAN Paul

    * Efficacité des éoliennes à réduire les émissions de CO2

    Le mix électrique belge actuel est constitué de deux volets :
    • une part stable d’électricité qui provient essentiellement du nucléaire ;
    • une part variable, qui permet l’adaptation de la production électrique aux variations de la demande, principalement assurée par les centrales au gaz (Turbines Gaz Vapeur - TGV) et la centrale de turbinage de Coo. L’adaptabilité de ces centrales est très grande, et permet de réagir à des variations brutales de la demande.

    Les éoliennes produisent de l’électricité et permettent de réduire en temps réel la production électrique des centrales au gaz. Lorsque le vent souffle et que le parc éolien produit, les ARP (Access Responsible Parties, qui doivent veiller à l’équilibre sur le réseau au sein de leur parc de production) modulent les centrales au gaz pour tenter de les maintenir dans une plage optimale de régime (généralement entre 53 % et 58 %).

    Du fait de la spécificité de notre mix énergétique, chaque kilowattheure produit par une éolienne évite la production d’un kilowattheure à partir d’une source d’énergie fossile (le gaz) et réduit ainsi les émissions de CO2 de nos centrales conventionnelles. La Commission wallonne pour l’Énergie a chiffré cette économie à 456 grammes de CO2 par kilowattheure produit par des énergies renouvelables.

    Toutefois, la variabilité du vent entraine une sollicitation plus fréquente des centrales TGV. Ces hausses et baisses successives (appelées phénomène de « cycling ») peuvent provoquer une légère surconsommation de gaz. Selon les études scientifiques, les pertes de rendement liées au cycling sont néanmoins négligeables et se situent dans une fourchette qui va de 1 à 8 %. Dès lors, le facteur d’économie de CO2 par kilowattheure éolien produit est de l’ordre de minimum 92 %, en fonction du taux de pénétration de l’éolien dans le mix énergétique. En d’autres termes, sur 100 % de CO2 évites grâce à la production des éoliennes, à peine 1 à 8 % sont perdus par les émissions de CO2 associées au cycling.

    Certaines études signalent que pour des taux de pénétrations très élevés, l’économie d’émissions de CO2 par MWh éolien produit décroit légèrement. Mais pour un taux de pénétration de 20 % (le taux de pénétration de l’éolien en Belgique se situe autour de 6 %), le facteur d’économie de CO2 par MWh éolien produit est de l’ordre de 95 %. Pour un taux de pénétration très important de 50 % d’éolien dans le réseau, ce facteur est encore de l’ordre de 80 %.



    * Quantité de CO2 évitée en Wallonie

    Le parc éolien wallon produit actuellement 1429,58 GWh/an en base annualisée (chiffres APERe, 01/07/2014).

    De ce niveau de production, on peut déduire que la quantité théorique de CO2 évitée s’élève à 1,354 million de MWh x 0,456 T = 617.424 tonnes en base annuelle.

    La marge d’erreur est relativement faible puisque les pertes dues au cycling et les différences de rendement des centrales au gaz sont estimées entre -1 % et -8 %. On peut dès lors affirmer que la quantité de CO2 évitée en 2014 se situera entre 568.030 et 611.250 tonnes.