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L'interruption de la circulation des Thalys sur la dorsale wallonne

  • Session : 2014-2015
  • Année : 2015
  • N° : 257 (2014-2015) 1

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  • Question écrite du 03/02/2015
    • de MARTIN Nicolas
    • à PREVOT Maxime, Ministre des Travaux publics, de la Santé, de l'Action sociale et du Patrimoine

    La ministre fédérale de la Mobilité, Jacqueline Galant, a annoncé que la circulation des rames de Thalys sur la dorsale wallonne serait impossible à partir du 31 mars 2015, et ce, pour plusieurs mois.

    Monsieur le Ministre n'est pas sans savoir que ces Thalys desservent, entre autres, la gare de Mons et permettent à de nombreux touristes étrangers de rallier la Ville simplement et rapidement. L'interruption du trafic, qui plus est dans le contexte de Mons 2015, me préoccupe fortement quant aux problèmes de mobilité qu'il peut engendrer. Les priorités du Gouvernement quant à l'offre de mobilité internationale en Wallonie doivent pouvoir être défendues en concertation avec le niveau fédéral.

    La ministre a néanmoins demandé à la SNCB de « proposer des alternatives » afin de rencontrer les besoins et de ne pas déforcer l'offre de mobilité en région montoise, mais également sur l'ensemble de la dorsale wallonne.

    Ainsi, des réunions de concertation sont-elles prévues avec le Fédéral pour sauvegarder l'offre de mobilité ferroviaire internationale en Wallonie. Quelles sont les pistes de solution actuellement à l'étude ?


  • Réponse du 25/02/2015
    • de PREVOT Maxime

    Je viens de signer un courrier à la Ministre Galant pour lui manifester ma totale désapprobation et lui demander de reconsidérer cette décision éventuelle.

    Dans mon courrier, je constate que cette décision, si elle devait être prise, le serait sans concertation avec la Wallonie. Je lui rappelle qu’en juillet 1991, lorsque l’État belge a fait le choix judicieux d’autoriser la construction d’un réseau TGV visant à inscrire la Belgique dans un nouveau réseau ferroviaire international à très grande vitesse, il le fit parce qu’il était convaincu que son développement économique et celui des villes qui y seraient connectées en bénéficieraient.

    Je lui explique :
    - que ce Gouvernement de 1991 avait conscience du fait que le réseau à très grande vitesse serait un atout pour la construction de l’Europe et un atout majeur pour les villes qui y seraient reliées ;

    - que si le Gouvernement d’alors s’était fondé exclusivement sur l’argument de la pure rentabilité économique à court et moyen terme, il n’aurait jamais autorisé la SNCB unitaire à se lancer dans une telle aventure tant les montants en investissements étaient gigantesques à une époque où la Belgique connaissait une situation des finances publiques plus dramatique qu’aujourd’hui, et les retours sur investissements faibles.

    -que ce Gouvernement ne voulait pas que la Belgique rate le rendez-vous avec la grande histoire ferroviaire.

    J’attire aussi son attention sur le fait que la Région wallonne a participé à cet effort collectif en accordant tous les permis d’urbanisme sous la condition que certaines grandes villes non situées sur le nouveau réseau à grande vitesse puissent bénéficier d’une offre à destination de Paris.

    Je fais remarquer à la Ministre Galant qu’aujourd’hui, par un raisonnement à courte vue, le Fédéral remet en cause cet accord du passé et prive Liège, métropole importante, Namur, capitale wallonne, Charleroi, la plus grande ville wallonne, et demain Mons, capitale culturelle, d’une relation internationale de premier plan.

    Je lui ai dit que je ne puis accepter les conséquences de cette décision, et ce d’autant que le subventionnement du cabotage dans le trafic libéralisé du transport des voyageurs en service international est autorisé.

    Je lui rappelle que selon les propres chiffres de la SNCB, le Thalys que l’on veut supprimer, c’est 136.470 voyageurs en 2014 qui ont généré une recette de 5.629.000 euros, avec un taux d’occupation supérieur à 50 %, voire 60 % les vendredis, samedis et dimanches. Que seraient ces chiffres si le créneau horaire mis à la disposition du Thalys wallon et l’offre étaient de meilleure qualité.

    Je termine ce courrier en lui rappelant que la politique, c’est maintenir le présent tout en construisant l’avenir, et que le choix du Fédéral reste au simple niveau comptable, alors même que le prix de facturation des services livrés par la SNCF n'est peut-être pas le juste prix.

    Bref, en tout état de cause, rien ne justifie techniquement que le Thalys wallon soit supprimé. La décision est clairement politique. Le débat est donc surtout communautaire, ne nous voilons pas la face. Le Thalys wallon devrait être guillotiné parce que son pendant flamand reliant Ostende à Bruxelles serait supprimé ? Les seules données financières ne sauraient préjudicier aussi fortement et durablement la Wallonie, surtout lorsqu’on prétend vouloir inscrire notre pays dans la modernité et procurer à notre population des services publics de qualité. Ces derniers ont certes un coût, mais n’ont pas de prix au vu des conséquences néfastes pour le développement de notre région qu’entrainerait une décision de suppression du Thalys wallon.