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Les conséquences de l'embargo russe sur les élevages porcins wallons

  • Session : 2014-2015
  • Année : 2015
  • N° : 98 (2014-2015) 1

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  • Question écrite du 04/02/2015
    • de KNAEPEN Philippe
    • à COLLIN René, Ministre de l'Agriculture, de la Nature, de la Ruralité, du Tourisme et des Infrastructures sportives, délégué à la Représentation à la Grande Région

    Plus de trois mois après son entrée en vigueur, les conséquences de l'embargo russe se font plus que jamais ressentir pour nos agriculteurs. Les secteurs les plus touchés et les plus médiatisés sont ceux des fruits et du lait. Néanmoins certains plus petits secteurs, comme les élevages porcins wallons sont durement touchés.

    On parle même de disparition progressive d’un certain nombre d’élevages.

    Monsieur le Ministre pourrait-il faire le point sur l'évolution des prix dans ce secteur ?

    Pourrait-il également nous faire le point sur le nombre d’exploitations de ce type et leur évolution dans le temps ?

    Une aide peut-elle être envisagée pour ce secteur aussi sinistré ?
  • Réponse du 25/02/2015
    • de COLLIN René

    D’une manière générale, les éleveurs wallons sont affectés, de manière indirecte, par l’embargo russe, non pas en raison de l’importance de nos exportations vers la Russie, mais bien parce que cet embargo rompt l’équilibre entre l’offre et la demande sur le marché européen en général et sur le marché belge en particulier.

    La Belgique dans son ensemble est un pays exportateur de viande porcine : le taux d’auto-approvisionnement y dépasse les 200 %. Cela s’explique par l’importance du secteur en Flandre, qui représente plus de 90 % de la production nationale.

    Les exportations belges vers la Russie représentent 20 % des exportations de viande porcine à partir de Belgique. En août 2014, le prix moyen pour une carcasse porcine de type S était de 155 euros/100 kg dans notre pays, actuellement le prix y est de 122 euros/100 kg, soit une diminution de 21 %. Les marges des élevages porcins belges (en Flandre comme en Wallonie) sont en ce moment négatives. Néanmoins, il semble que, pour les produits de qualité différenciée, les effets soient relativement plus limités. Si la situation varie fortement d’un État membre à l’autre, la Belgique fait partie des États membres les plus durement touchés, tout comme d’autres pays fortement exportateurs (Pays-Bas, France…) et des pays proches de la Russie (Pologne, Lituanie, Lettonie…). Au niveau de la moyenne de l’ensemble des élevages porcins européens, les marges sont en dessous de la moyenne, mais restent positives.

    En 2013, la Wallonie comptait 580 détenteurs de porcs (11 % de l’ensemble des détenteurs belges) qui, avec un cheptel moyen de 600 porcs par exploitation, détenaient ensemble près de 5 % du cheptel porcin national.

    De 2006 à 2010, le nombre d’élevages porcins wallons est passé de 960 à 740, soit une diminution de 23 % en 4 ans. De 2010 à 2013, le nombre est passé de 740 à 580, soit une baisse de 22 % en 3 ans. Il faut dire que les crises n’ont pas épargné ce secteur ces dernières années et qu’en Belgique cette production reste très dominée par la Flandre…

    De nombreux États membres ont demandé à la Commission européenne de prendre sans délai des mesures d’aide.
    En particulier, la Belgique sollicite auprès de la Commission européenne une double mesure de réduction de l’offre, à savoir une aide pour abattre des porcs plus « légers » (diminuant ainsi la quantité de viande sur le marché), combinée à une aide au stockage privé.
    Pour cette seconde demande, il semble que nous ayons été entendus puisque le Commissaire Hogan a annoncé ce dimanche 22 février l’ouverture prochaine d’une aide au stockage privé pour la viande de porc.
    L’administration a dès ce lundi commencé à préparer les procédures pour être prête à répondre à d’éventuelles demandes d’opérateurs wallons dès que la Commission activera la mesure.