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La concertation avec le Fédéral pour défendre la mobilité en Wallonie

  • Session : 2014-2015
  • Année : 2015
  • N° : 308 (2014-2015) 1

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  • Question écrite du 11/02/2015
    • de FOURNY Dimitri
    • à DI ANTONIO Carlo, Ministre de l'Environnement, de l'Aménagement du Territoire, de la Mobilité et des Transports, des Aéroports et du Bien-être animal

    L'homologue fédérale de Monsieur le Ministre, Mme Galant, a récemment fait un passage remarqué dans un établissement scolaire d’Arlon. Elle y a rencontré le personnel enseignant, les étudiants, les parents. Ce petit monde avait évidemment beaucoup de choses à lui dire et à lui confirmer. Je parle évidemment des graves désagréments occasionnés par le nouveau plan de transport de la SNCB, en vigueur depuis le 15 décembre dernier.

    Comme on le sait, ce plan se traduit notamment par des suppressions de trains en fin et en début de journée, par un appauvrissement du service sur une série de lignes rurales, par un allongement des temps de parcours, entre autres sur cet axe essentiel qu’est la ligne 162 Namur-Luxembourg. Tout cela perturbe gravement le quotidien des usagers et singulièrement des écoliers, des étudiants et des établissements scolaires qu’ils fréquentent. En fait, cette régression du transport public porte atteinte à toute l’organisation sociale et économique d’une région comme celle-là.

    Mme Galant doit être bien consciente du malaise et ce n’est pas par hasard qu’elle a cru opportun d’honorer d’une visite le Sud-Luxembourg. Reconnaissons-lui un certain courage, mais surtout beaucoup de culot. Elle veut nous faire prendre des vessies pour des lanternes. Elle prétend que les désagréments en question sont temporaires, et attribuables aux travaux en cours sur telle ou telle ligne.

    Si de tels chantiers peuvent expliquer certaines perturbations, cela ne suffit pas à occulter les choix qui ont fondé le plan de transport et leurs conséquences néfastes pour une large partie de la population.

    La ministre fédérale estime tout haut qu’il incombe aux TEC de pallier les insuffisances de l’offre SNCB et annonce une prochaine rencontre avec vous pour évoquer ce problème.

    Certes, il est vrai que, dans l’intérêt du public, les opérateurs de transport en commun doivent veiller à agir de manière complémentaire. Ponctuellement, en raison d’un incident imprévu ou d’un chantier, le bus peut prendre le relais sur tel ou tel segment du réseau ferré. Mais il ne faudrait pas que le temporaire devienne définitif, et, à cet égard, les intentions de la ministre fédérale sont peu claires et ses propos plutôt ambigus !…

    Qu’en pense Monsieur le Ministre ? Comment conçoit-il la complémentarité des TEC et du chemin de fer dans le contexte du nouveau plan de transport de la SNCB ?

    Nous avons lu que Monsieur le Ministre avait rencontré son administrateur délégué, M. Cornu. Qu’est-il ressorti de cette rencontre ?

    Enfin, Monsieur le Ministre en appelle à la relance de la Conférence interministérielle de la mobilité, de l’infrastructure et des télécommunications (en s'étonnant comme nous que Mme Galant n’en ait pas encore pris l’initiative). Qu’en attend-il ? Croit-il possible d’y amener ses homologues fédéraux à rectifier le tir et à mieux rencontrer les intérêts et les attentes légitimes des Wallons en termes de mobilité ?
  • Réponse du 08/02/2015
    • de DI ANTONIO Carlo

    J’ai déjà eu l’occasion à plusieurs reprises de m’exprimer sur les relations entre le Groupe TEC et la SNCB, notamment dans le cadre de la mise en service le 14 décembre dernier du nouveau plan de transport de la SNCB.

    Je rappellerai que les TEC se sont préparés à l’entrée en vigueur de ce nouveau plan de transport, et cela depuis le mois de janvier 2014, lorsque celui-ci a été présenté une première fois au Groupe TEC.

    Sur cette base, le TEC a veillé à optimiser l’articulation entre les trains et les bus dans le but de conserver un maximum de correspondances entre ces 2 modes de transport. Ceci étant, le TEC prend également en considération les correspondances bus/bus dans l’élaboration de ses horaires et doit aussi intégrer les contraintes globales liées à l’organisation de l’ensemble de son offre de transport.

    Bien entendu, je soutiens positivement un renforcement de la concertation en amont de la définition de l’offre en vue d’une meilleure complémentarité entre le train et l’autobus, en particulier au niveau des correspondances. Une évaluation continue est également menée au sein des TEC afin d’évaluer les horaires, en particulier lors de changements importants tels que ceux que nous connaissons aujourd’hui.

    Ceci étant, il ne peut être question pour le TEC de pallier de façon structurelle les carences de l’offre de transport de la SNCB. J’y suis défavorable, car la qualité du service en sera affectée négativement pour les raisons suivantes :

    - outre le coût, les éléments de rapidité, de confort ou liés à des aspects tels que la congestion, doivent également être pris en considération ;
    - un transfert du train vers le bus ne présenterait aucun intérêt si le temps de parcours est multiplié par 2 ou par 3, avec le risque d’une désaffection des voyageurs et à terme une possible suppression pure et simple de la liaison concernée ;
    - le transport ferroviaire est un mode adapté aux trajets de plus longue distance, tandis que le transport public par autobus est quant à lui surtout destiné à répondre aux besoins locaux de mobilité. La substitution de l’un par l’autre ne répond pas à cette logique.

    C’est dans ce cadre, et suite aux propos tenus par la ministre fédérale de la Mobilité en Province de Luxembourg, d’une part, et à ma récente rencontre avec M. Jo Cornu, administrateur délégué de la SNCB, d’autre part, que j’ai demandé la relance de la Conférence interministérielle de la mobilité, de l’infrastructure et des télécommunications (CIMIT) que la ministre Galant n’a toujours pas réunie depuis sa prise de fonction.

    J’attends de cette conférence l’organisation d’une véritable concertation entre le Fédéral et la Wallonie, qui permette de répondre efficacement aux légitimes attentes des navetteurs et usagers, sachant qu’il ne peut être question d’un transfert de coûts depuis le fédéral vers la Région.