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La recrudescence de l'hépatite A

  • Session : 2014-2015
  • Année : 2015
  • N° : 336 (2014-2015) 1

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  • Question écrite du 03/03/2015
    • de PECRIAUX Sophie
    • à PREVOT Maxime, Ministre des Travaux publics, de la Santé, de l'Action sociale et du Patrimoine

    L'hépatite A a connu un boom en 2014. Nous sommes passés de 57 cas en 2013 à 128 en 2014. Soit plus du double !

    Un vaccin existe, mais n'est administré que lorsque nous voyageons dans des pays à risque.

    Il s'agit d'une maladie extrêmement contagieuse; un papa a d'ailleurs infecté ses enfants qui à leur tour ont infecté leurs camarades de classe, 16 personnes furent ainsi touchées.

    La maladie est en plus pernicieuse, puisque le porteur est contagieux 15 jours avant l'apparition des premiers symptômes.

    Monsieur le Ministre a-t-il eu connaissance de l'ampleur de ce phénomène pour la Région wallonne? Y a-t-il des zones plus à risques que d'autres?

    Quelles sont les campagnes de sensibilisation et d'information que Monsieur le Ministre compte mettre en oeuvre via les acteurs de terrains, je pense notamment aux médecins, pédiatres, milieux scolaires et associatifs ?
  • Réponse du 11/03/2015
    • de PREVOT Maxime

    Pour les cas d’hépatite A relatés par un article de La Libre Belgique et auxquels fait référence l'honorable membre, une partie de ces cas provenaient d’une contamination interhumaine en Belgique et les autres d’une contamination lors d’un voyage dans un pays endémique. En Belgique, en 2012, par exemple, 147 cas d’hépatite A ont été diagnostiqués et rapportés par le réseau des laboratoires vigies ce qui correspond à une incidence rapportée de 1,3 cas par 100.000 habitants avec une différence entre les régions et au sein des régions. En 2012, Bruxelles occupait, par exemple, la première place avec 3,2 cas par 100.000 habitants, suivi de la Flandre 1,1 et la Wallonie 1,0.

    Il n’est pas opportun de parler de recrudescence d’hépatite A en Wallonie, car cette maladie se présente souvent sous forme de petites épidémies ce qui signifie que le nombre de cas déclarés d’hépatite A peut varier d’une dizaine de cas d’une année à l’autre. Selon le réseau de surveillance des laboratoires vigies, aucune recrudescence d’hépatite A n’a été enregistrée depuis 2009 en Belgique. Signalons d’ailleurs que deux pics d’hépatite A ont été observés durant cette dernière décennie: l’un en 2004 (n=375) et un autre en 2008 (n=357).
    Ils correspondent à deux épidémies : une en Flandre (270 en 2004 et 146 en 2008) et une à Bruxelles (164 en 2008).

    Il n’existe pas à proprement parlé de zones plus à risque en Wallonie pour l’hépatite A mais il faut parler bien plus de catégories de personnes plus à risque pour lesquels une vaccination est recommandée par le Conseil Supérieur de la Santé : les voyageurs vers les zones endémiques ; les hommes homosexuels et bisexuels ; les candidats à une transplantation hépatique ; les patients atteints de pathologies chroniques du foie (patients atteints d’hépatite B et C) ; les hémophiles ; les personnes en contact avec un patient atteint d’hépatite A ; le personnel et les résidents d’institutions pour handicapés mentaux ; les enfants et les adolescents d’émigrants qui retournent dans leur pays d’origine ; les personnes qui sont actives et impliquées dans la chaîne alimentaire ; les personnes en contact étroit avec un enfant récemment adopté qui provient d’un pays à haute prévalence d’hépatite A.

    Étant donné qu’il n’y pas lieu de parler de recrudescence d’hépatite A, une campagne de sensibilisation n’est sans doute pas une réponse adaptée dans ce cas-ci. Bien entendu, des informations sur la maladie et sur les mesures préventives à prendre sont connues des médecins et des informations disponibles sur le site internet « MATRA » de l’Institut de Santé publique sur lequel les médecins peuvent également effectuer les déclarations des maladies infectieuses.

    En cas de véritable recrudescence d’une maladie, les médecins sont avertis par les médecins inspecteurs d’hygiène via leur cercle de garde pour les médecins généralistes et par le médecin hygiéniste pour les médecins hospitaliers. Les médecins peuvent également s’inscrire sur MATRA pour recevoir un flash mensuel par mail où toute alerte sanitaire ou épidémie en cours en Belgique est mentionnée.

    Les milieux scolaires sont informés de cette problématique via la médecine scolaire qui doit mettre en application l’arrêté du gouvernement de la communauté française relatif aux mesures de prévention des maladies transmissibles dans le milieu scolaire et étudiant.

    Les choses sont donc bien suivies !