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Un nouveau revêtement autoroutier silencieux

  • Session : 2014-2015
  • Année : 2015
  • N° : 369 (2014-2015) 1

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  • Question écrite du 11/03/2015
    • de DUPONT Jean-Marc
    • à PREVOT Maxime, Ministre des Travaux publics, de la Santé, de l'Action sociale et du Patrimoine

    Actuellement, un nouveau revêtement routier est testé un peu partout en Europe et notamment en Flandre, à Herzele. Il est envisagé, à terme, de placer ce matériau sur les voiries où le bruit est intense.

    Selon le Directeur du Centre belge de recherches routières (BRRC) qui coordonne le projet "Persuade" à l'origine du projet européen, dont l'objectif est de trouver un revêtement de qualité au moins équivalente à celui utilisé aujourd'hui, mais moins bruyant, les premiers tests sont très concluants.

    Le test va apparemment se poursuivre quelques mois pour s'assurer de la qualité et de la durée de vie du revêtement, censé mieux résister dans le temps.

    Toutefois peu produit pour le moment, le coût de ce revêtement est élevé. Cependant, il pourrait diminuer s'il était utilisé à plus grande échelle. Il rendrait également inutile le placement de murs antibruit. Si la durée de vie et les qualités antibruit de ce produit sont avérées, les autorités européennes recommanderont sans doute son utilisation pour les zones urbaines très fréquentées.

    Dans la DPR, le Gouvernement entend offrir des routes de qualité en poursuivant notamment la réhabilitation des réseaux routiers et en assurant leur entretien. Monsieur le Ministre pense-t-il que la Région puisse envisager d'investir dans ce revêtement ? Dans l'affirmative, des montants pourraient-ils déjà être dégagés à cet effet au cours de cette législature ?

  • Réponse du 26/03/2015
    • de PREVOT Maxime

    L’utilisation de revêtement diminuant les nuisances sonores est une des solutions parmi d’autres afin de réduire l’exposition au bruit. Cependant, l’utilisation de cette catégorie de revêtements est à nuancer.

    En effet, de nombreuses études réalisées par le Mobiliteit en Openbare Werken (MOW) et le Centre de Recherches routières (CRR) ont montré que ces nouveaux revêtements silencieux, certes efficaces dans les premiers mois de leur vie, voyaient leurs propriétés acoustiques décliner de manière importante, et ce, très rapidement. De plus, les coûts découlant de l’utilisation de ceux-ci sont non négligeables et ne constituent donc pas un investissement pérenne en vue de réduire les nuisances sonores pour la population.

    Le cas présenté dans cette question est un exemple spécifique et correspond à l’étude « PERSUADE », menée actuellement par le CRR. Cette étude concerne l’utilisation de revêtements poro-élastiques, en vue de diminuer l’exposition au bruit dans les zones concernées.

    Les premiers résultats obtenus en termes de diminution acoustique sont encourageants. Toutefois, ce type de revêtement est toujours en cours de test dans différents pays d’Europe. Les résultats, quant à sa durabilité et à ses propriétés, sont encore incertains et son coût, même s’il doit diminuer avec une éventuelle plus grande utilisation, restera élevé par rapport aux produits classiques. Je signale également que ce type d’enrobé bitumineux convient davantage pour une utilisation au sein d’agglomérations que pour des autoroutes qui subissent des charges beaucoup plus importantes que les routes urbaines.

    Dès lors, il me semble que les résultats de cette étude sont très encourageants et méritent qu’un intérêt y soit porté. Néanmoins, sur les autoroutes, l’utilisation de ces revêtements n’est pas à envisager si l’on souhaite réaliser des investissements pour des solutions pérennes en vue de lutter contre les nuisances sonores. Concernant les agglomérations, les prochains tests réalisés en Europe permettront de mieux appréhender ce type de revêtement, ainsi que son coût.

    De là, on aura un recul suffisant en vue d’une utilisation effective pour réduire le bruit dans les agglomérations en Wallonie.