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La réduction des moyens alloués à la prévention du sida

  • Session : 2014-2015
  • Année : 2015
  • N° : 370 (2014-2015) 1

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  • Question écrite du 11/03/2015
    • de MARTIN Nicolas
    • à PREVOT Maxime, Ministre des Travaux publics, de la Santé, de l'Action sociale et du Patrimoine

    La ministre fédérale Maggie De Block a annoncé son intention de ne pas nommer de coordinateur sida dans le but de coordonner le travail entre l'État fédéral et les entités fédérées, en charge de la prévention depuis l'entrée en vigueur de la sixième réforme de l'État.

    Cette annonce est en totale contradiction avec le plan Sida annoncé en octobre 2013 par le ministre de l'époque, Laurette Onkelinx, visant à l'extension des lieux de dépistage adaptés en dehors du milieu hospitalier.

    La raison invoquée par la ministre est celle du contexte budgétaire difficile, entrainant l'impossibilité de financer ce plan sida. Cette annonce entrainera sans aucun doute à terme, la fin des projets pilotes déjà mis en place et l'annulation des projets prévus, comme celui de la création d'un conseil consultatif des séropositifs.

    Si nous ne pouvons nier le contexte budgétaire, il est impensable de réaliser des économies dans le domaine de la prévention. Ces annonces sont non seulement inquiétantes, mais également irresponsables.

    Quelle est la réaction de Monsieur le Ministre face à cette situation ? Quels sont les moyens d'action à la disposition du Gouvernement pour poursuivre la mise en place d'un plan d'action complet et de qualité dans la prévention du Sida ?
  • Réponse du 01/04/2015
    • de PREVOT Maxime

    Comme j’ai eu l’occasion de le dire précédemment, j’ai, en effet, pris connaissance de la décision de Maggie De Block concernant le Plan national sida et le manque de moyens qu’elle invoque pour justifier l’impossibilité dans laquelle elle se trouve de désigner un coordinateur.

    Le problème ne se pose cependant pas dans le cadre strict des compétences « santé » de la Région wallonne.
    En effet, deux structures financées jusqu’ici par la Fédération Wallonie-Bruxelles en promotion de la santé assurent déjà des activités de coordination à ce niveau.

    C’est le cas de la plate-forme prévention sida, qui assure la concertation des acteurs concernés pour l’élaboration des campagnes à destination du grand public et des jeunes.

    C’est également le cas de l’Observatoire du Sida et des Sexualités qui coordonne le processus des « Stratégies concertées de la prévention du VIH/sida et des autres IST » qui associe lui aussi tous les acteurs concernés.
    Ces concertations rassemblent les acteurs bruxellois ainsi que les acteurs wallons.

    Par ailleurs, le secteur de la prévention du sida est un secteur bien structuré qui rencontre déjà la majorité des attentes en termes de prévention du VIH.

    Cependant, pour concrétiser le concept (préconisé dans le plan national) de « prévention combinée » (prévention classique via le préservatif + dépistage précoce du VIH), la coordination au niveau national doit mobiliser les acteurs néerlandophones et francophones des secteurs de la prévention, du dépistage, des soins et de l’accompagnement. Son organisation ne peut donc se faire qu’à partir du niveau fédéral.

    La question du dépistage précoce (via des lieux de dépistage délocalisés et parfois « démédicalisés »), préconisée dans le plan devra être examinée attentivement puisque certains de ces projets-pilotes financés, jusqu’ici, par l’INAMI arrivent à leur terme.